(Photo : France Poirier )
Jacob Cadieux, Olivier Laau Laurin, Isabelle Marchand et Isabelle Lampron.

Pour mieux vieillir en communauté

Par France Poirier

L’automne dernier, l’UQO lançait un laboratoire de recherche pour mieux comprendre les besoins des personnes aînées. Le but est de trouver des solutions pour pouvoir vieillir chez soi, dans sa communauté. Une trentaine de partenaires étaient impliqués.

La professeure-chercheuse en travail social à l’UQO, campus de Saint-Jérôme, Isabelle Marchand, dévoilait les résultats du travail de recherche. C’est dans le cadre du forum des partenaires que les résultats ont été discutés, jeudi dernier, le 12 octobre. 

Le laboratoire vivant visait les communautés des MRC Antoine-Labelle et Argenteuil. Les travaux du laboratoire permettront de mieux comprendre les besoins des personnes aînées, d’élaborer et d’expérimenter des solutions qui favorisent le vieillir chez soi, dans sa communauté, le plus longtemps possible.

Objectifs

« On devait identifier les besoins des personnes âgées pour vieillir dans leur communauté. Cette première année nous a permis de faire une cueillette des données sur les enjeux, les obstacles, les besoins, etc., dans les deux MRC pilotes. Nous avons choisi celles-ci à cause de leur caractère rural. Dans un deuxième temps, il s’agissait d’établir un diagnostic de l’état de services offerts aux aînés. Puis, dans la prochaine année, on veut expérimenter des projets pilotes pour favoriser le maintien à domicile. Il doit y avoir des services de proximité dans ces milieux », souligne la professeure-chercheure, Isabelle Marchand.

Vieillir en milieu rural ou urbain

Pour Isabelle Lampron de la Table de concertation régional des aînés des Laurentides (TCRAL), il y a plusieurs facteurs qui peuvent ou non favoriser le maintien des personnes dans leur communauté et à domicile.

« Tout dépend, par exemple, des services offerts dans chacune des communautés, de la condition des personnes, de leur autonomie et de leur indépendance financière. Les gens veulent davantage vieillir à la maison. C’est le souhait que la plupart des personnes expriment. Ils connaissent leur patelin, leur maison est payée. Ils ont un réseau d’amis autour. C’est certain que si je ne peux plus conduire, si je vis seule, c’est différent et ça change la situation d’être plus loin des services », explique Mme Lampron.

Selon elle, on doit se poser les questions : est-ce plus cher d’organiser des services ou attendre que la santé de la personne se détériore et doive recevoir des soins à l’hôpital ou en institution ? Quel est l’impact sur les personnes et sur les familles ? « Je pense que c’est moins cher de demeurer à la maison. Il faut regarder pour développer des services à cet effet. »

Une grande démarche

Jacob Cadieux, agent de liaison pour le laboratoire, explique qu’on a recueilli des données en écoutant les gens. « Nous sommes allés sur les territoires sur des groupes de discussions et on a écouté les personnes. On cible les besoins, les obstacles et les pistes de solutions. Environ 120 personnes ont participé à la recherche à part des proches aidants et des gens des milieux communautaires. Les aînées avaient des choses à dire et tenaient à y participer. »

Toutefois, au niveau du système, on n’aura pas les moyens d’institutionnaliser les personnes aînées, selon la courbe de croissance actuelle. Puis, on aura de plus en plus de personnes centenaires, nous explique Isabelle Marchand. « Les gens veulent vivre dans leur maison, mais au-delà de ça, ils veulent demeurer dans leur communauté. Et dans certains milieux, il n’y a pas de choix intermédiaire », ajoute Olivier Laau-Laurin, agent de coordination du laboratoire.


Des chiffres

  • MRC Antoine-Labelle : La majorité des logements correspondent à des maisons individuelles et il y a une proportion importante de résidences secondaires. Puis, 72,7 % de la population est propriétaire, 37,3 % est locataire et 28,8 % des personnes vivant seules ont 65 ans et plus.
  • MRC Argenteuil : 68,8 % des personnes sont propriétaires, 31,2 % sont locataires et 28,8 % des personnes vivant seules sont âgées de 65 ans et plus.

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