(Photo : Archives France Poirier)
Portage, un centre de réadaptation en toxicomanie qui vient en aide à des milliers de personnes ayant des problèmes de dépendance, se dit inquiet des impacts de la légalisation du cannabis.

Portage préoccupé par la légalisation

Par Rédaction

Légalisation du cannabis

Françoise Le Guen

Pour Portage, la légalisation du cannabis, qui entre en vigueur le 17 octobre prochain, n’arrêtera pas la dépendance. Qui plus est, elle risque de banaliser la consommation.

« Le Québec tourne une nouvelle page de son histoire qu’il faut suivre de près. Nous sommes très préoccupés par la légalisation», nous confie Gilles Cuillerier, directeur Agrément et relations stratégiques de Portage. Il nous faut être vigilants face aux impacts. Et les acteurs doivent travailler ensemble pour qu’il n’y ait pas de banalisation. Or, jusqu’ici, on entend peu parler de mesures. »

Vigilance

C’est pourquoi, dans le contexte de la légalisation, l’organisme prône la vigilance et lance une campagne de sensibilisation, intitulée « La légalisation n’arrêtera pas la dépendance ». La campagne encourage la discussion et l’éducation sur les effets potentiels de la légalisation. Par ailleurs, Portage a présenté un mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux.

Pour l’organisme, la façon dont le gouvernement choisira d’encadrer le cannabis est primordiale. « Nous sommes d’avis que la prudence doit être de mise avec ce changement qui aura des impacts importants sur la société. »

La drogue la plus consommée chez les jeunes

M. Cuillerier souligne que le cannabis demeure la drogue la plus consommée chez les jeunes de 15 à 24 ans. Parmi les 500adolescents âgés de 14 à 18 ans qui sont pris en charge annuellement par Portage, 88% sont dépendants au cannabis, soit près de 9 jeunes sur 10.

En outre, Portage a constaté chez les adultes les méfaits d’un usage abusif du cannabis. C’est pourquoi il invite l’ensemble des acteurs à la vigilance.

« Aussi comme citoyen, il nous faut savoir comment on va encadrer la prévention et le traitement de la toxicomanie. Nous demandons qu’une partie de l’argent soit octroyée aux traitements», ajoute Gilles Cuillerier.

Financement

En effet, en légalisant le cannabis, Portage croit que le gouvernement a le devoir de financer les centres de réadaptation qui viennent en aide aux personnes ayant des dépendances.

Selon l’organisme, les revenus générés par la légalisation doivent être utilisés pour sensibiliser et prévenir le public d’une potentielle dépendance aux drogues.

De plus, Portage considère qu’une portion importante de ces revenus devrait être octroyée aux centres de réadaptation comme le leur, dont la mission est d’aider les personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie à vaincre leur dépendance.

Gilles Cuillerier souligne par ailleurs que Portage « avait également demandé, comme d’autres acteurs, notamment l’Association des médecins psychiatres du Québec et  l’Association médicale canadienne, de ne pas légaliser la consommation du cannabis avant l’âge de 21 ans ».

Et aussi, que le niveau de THC dans le cannabis soit contrôlé en raison des risques pour la santé mentale.

Par ailleurs, Portage est d’avis que la consommation de cannabis devrait être prohibée aux mêmes endroits où il est interdit de consommer de l’alcool.

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