(Photo : France Poirier)
C'est dans un ambiance hostile que s'est tenue l'assemblée du conseil municipal de la Ville de Saint-Jérôme en février. Archives

Politique municipale : Ambivalence devant l’aide annoncée par Québec

Par Luc Robert

La ministre des Affaires municipales, Mme Andrée Laforest, a choisi d’annoncer une bonification du « Plan d’action pour favoriser le respect et la civilité» lancé en octobre 2021. Ainsi, un montant de 2 M $ sera attribué à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et à l’Union des municipalités du Québec (UMQ), pour offrir des services d’aide psychologique de première ligne aux élus municipaux, ainsi qu’aux membres de leur famille.

Mais les élus de la MRC de La Rivière-du-Nord auraient préféré des mesures plus concrètes que des budgets supplémentaires, afin d’atténuer la grogne grandissante dont ils font souvent l’objet sur le terrain.

Démissions

Aux élections municipales de 2021, ce sont près de 8 000 maires, mairesses, conseillères et conseillers municipaux qui ont été élus. Environ 750 d’entre eux ont quitté le navire municipal depuis ce temps.

« Les mesures sont les bienvenues et on va vérifier leur contenu, à savoir si ça peut aider. Mais je me demande si cet argent va changer quelque chose sur le terrain. On risque encore d’encaisser les incivilités. C’est l’attitude en général des gens qui a changé depuis la pandémie. Leurs exigences envers les élus ont changé. Malgré les efforts déployés par les élus, il y en a qui méprisent trop notre travail et notre impartialité », a fait valoir le maire de Saint-Hippolyte, M. Yves Dagenais.

La ministre Laforest souhaite modifier la loi municipale, afin de rendre obligatoire une formation pour les élus après les prochaines élections municipales.

« Il peut arriver que des élus se sentent seuls et isolés dans leur communauté respective, alors que leur travail est essentiel. Rendre disponible des ressources pour prendre soin de sa santé mentale peut faire une différence importante et peut améliorer la prise de décisions et la résilience des élus », a estimé le préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Colomban, M. Xavier-Antoine Lalande.

Procédures

Selon plusieurs échos, l’appareil politique et les procédures des séances de conseils municipaux semblent ne plus trouver preneur auprès de plusieurs citoyens, qui exigent des actions rapides et moins figées dans la paperasse bureaucratique.

« Il y aura toujours des procédures légales à suivre. Je crois que des mesures de sécurité matérielle, sous forme d’aide gouvernementale, doivent être accordées aux élus municipaux. Est-ce qu’on s’en va vers l’implantation de détecteur de métaux à la porte des salles de conseil ? Je ne sais pas. Mais ce n’est pas normal que des gens de l’extérieur de nos municipalités viennent contrecarrer le déroulement de nos propres séances. Les gens ont des préoccupations, mais il y a moyen de les faire dans l’ordre. Au niveau psychologique, j’opterais plutôt pour une commission parlementaire. Il y a des choses graves qui se cachent sous le burlesque de certains agissements. Il faut cerner le problème pour y réagir ensuite », a analysé M. Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme.

Yves Dagenais a souligné que l’aide aux politiciens locaux représente un premier pas, mais tout comme son collègue Marc Bourcier, il avance que le mal serait plus profond.

« Il y a sûrement une règlementation à instaurer, des mesures concrètes à prendre, pour que les gens cessent de nous invectiver. Si nous avons oublié un élément à un dossier, il y a moyen d’en jaser et de modifier ce qui est présenté, plutôt que voir des gens nous pointer en disant que nous sommes de mauvaise foi et des vendus. Ici en tout cas, je vais continuer à défendre bec et ongle notre travail et celui des employés municipaux. »

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