(Photo : Bernard Thibodeau)
Rhéal Fortin à la Chambre des communes.

Politique fédérale: Bilan parlementaire avec Rhéal Fortin

Par Simon Cordeau

Le Parlement canadien fait relâche pour l’été, mais pas les députés fédéraux. Nous discutons avec Rhéal Fortin, député bloquiste de Rivière-du-Nord, de la dernière session parlementaire et de ses plans pour l’été.

Protection du français

Grâce à une motion du Bloc québécois, la Chambre des communes a reconnu que le français était la seule langue officielle et commune du Québec et que le Québec avait le droit de modifier unilatéralement sa partie de la Constitution.

« Je suis bien content de ça. La position précédente du gouvernement fédéral, c’était celle de Stephen Harper, selon laquelle le Québec formait une nation à l’intérieur du Canada. Là, la position est beaucoup plus claire. Mais ça ne règle pas tout. Il faudra voir comment le gouvernement va se comporter dans l’avenir. Mais c’est vraiment un beau pas dans la bonne direction, qu’on soit indépendantiste ou pas. Je ne connais pas grand-monde qui s’oppose à ce que le Québec puisse se définir et protéger ses valeurs et sa langue », se réjouit M. Fortin.

« Libéraliste »

Le député de Rivière-du-Nord est aussi vice-président du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Il croit que le processus de nomination des juges, révisé par les Libéraux en 2016, est bon et garantit la compétence des juges. Ce qui le dérange, c’est la « libéraliste ». Lorsque 5 ou 6 candidats qui ont passé à travers le processus sont présentés au ministre de la Justice, celui-ci consulte la « libéraliste », qui comporte les membres du parti et ceux qui ont fait des dons ou du bénévolat pour le parti, avant d’arrêter son choix.

« Je ne soulève pas de doutes quant à la compétence des juges. Mais utiliser des informations partisanes au moment de les nommer, ça crée un dommage important, majeur. […] Le processus pour nommer les juges doit être impartial », martèle M. Fortin.

Début juin, un article de Radio-Canada rapportait que le gouvernement Trudeau avait cessé d’utiliser cette liste. Mais lorsque M. Fortin a questionné directement le ministre de la Justice, David Lametti, ce dernier a refusé de confirmer la nouvelle. « On n’est pas très avancés… », déplore M. Fortin.

L’été

Les travaux parlementaires à Ottawa sont terminés jusqu’à l’automne, donc M. Fortin est retourné dans sa circonscription pour l’été. « J’y suis et j’y reste. Ça ne chôme pas, je peux vous dire ça! On change de job, mais on est député pareil. J’ai des entrevues avec plusieurs médias, des rencontres avec les conseils de ville, des organismes communautaires, des citoyens qui veulent discuter. Je fais le tour de mes quatre villes et je rencontre les gens. »

Le député admet qu’il prendra peut-être quelques jours de congé, mais qu’il n’a ni vacances, ni voyage de planifiés. « Le Parlement ferme, mais le gouvernement est ouvert, lui. Tous les dossiers continuent de rouler, mais je n’ai pas à retourner sur la colline parlementaire. »

Cependant, l’été sera l’occasion de profiter de tout ce que la région a à offrir. « On sort du confinement. Je pense qu’on doit utiliser notre pouvoir d’achat pour aider l’économie locale, l’aider à se relever de la pandémie. J’encourage les gens à visiter leurs marchés locaux. Allez au théâtre, allez prendre une bière sur une terrasse à Saint-Jérôme, encouragez nos pâtissiers, nos boulangers, nos artisans, etc. […] C’est plaisant d’aller marcher, d’aller faire du vélo, sur le bord de l’eau, c’est assez beau. Je pense qu’on a de quoi à faire chez nous. »

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