Pas facile de vivre avec le cancer, mais en temps de COVID c’est pire
Par France Poirier
Journée mondiale du cancer
Oui il y a la COVID-19 avec ses nombreux cas et ses nombreux décès que l’on nous annonce quotidiennement depuis presque un an. Mais il y a les autres malades qui sont privés de certains soins ou d’opérations à cause de la situation pandémique.
Nathalie Prud’Homme est un bel exemple de courage et de résilience. Vivant avec le cancer depuis près de 16 ans et ayant connu plusieurs récidives, elle a dû s’adapter. Nathalie est en traitement de chimiothérapie depuis plusieurs années. « Toutes les trois semaines, je dois aller à l’hôpital pour mes traitements de chimiothérapie. En temps normal, je vois mon oncologue avant le traitement, ça fait partie de la routine. Depuis la pandémie, je n’ai pas vu mon oncologue en personne. C’est un rendez-vous téléphonique. C’est très différent. Souvent en personne, le médecin peut constater des choses en te voyant bouger et surtout en palpant. Il ne faut pas oublier un détail, il ne peut pas deviner.»
«Le fait de ne pas avoir ce contact humain, ça ajoute à l’anxiété. »
« Se rendre à l’hôpital pour recevoir un traitement en temps de pandémie, c’est un couteau à double tranchant. En mars 2020, lorsque la pandémie s’est installée, mon oncologue a préféré que je ne me présente pas à l’hôpital pour mon traitement de chimiothérapie en avril. J’ai manqué une chimio et ça ne m’a pas servie. Lors du scan suivant, les métastases avaient grossi. » Évidemment, elle a repris les traitements. Elle pense aussi à ceux qui, à cause de la situation, n’ont pas accès à des examens ou des tests et qui attendent pour une opération. « C’est une situation difficile pour les personnes qui sont en attente. Plus rapidement on est traité, plus nos chances de survie sont meilleures », ajoute-t-elle.
En plus de se rendre à l’hôpital, s’ajoute le stress de contracter la COVID. En étant immunosupprimé, c’est encore plus angoissant de fréquenter les hôpitaux, mais c’est un mal nécessaire.
Dernièrement, Nathalie a dû changer le médicament utilisé pour sa chimiothérapie, qu’elle prenait depuis plusieurs années, et qui ne faisait plus effet. D’ailleurs, dû à la chimiothérapie, elle se retrouve avec une neuropathie périphérique. « J’ai besoin de faire de la physiothérapie, mais on m’a dit qu’il y avait quatre ans d’attente dans le secteur public et au privé, c’est 75 $ de l’heure. Dans mon cas, j’ai des assurances, mais je pense aux personnes qui n’en ont pas et qui n’ont pas les moyens de se faire traiter au privé, c’est vraiment triste et ça aura des conséquences sur le reste de leur vie. »
Malgré tout elle demeure toujours positive. Elle est une force de la nature, une battante et comme nous tous, elle souhaite que nous puissions retrouver un semblant de vie normale.
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Les personnes atteintes de cancer et la COVID-19?
Si vous êtes préoccupé par votre risque d’attraper la COVID-19 parce que vous recevez actuellement ou avez déjà reçu un traitement du cancer, parlez-en avec votre médecin ou avec les membres de votre équipe soignante. Ils représentent la meilleure source d’information qui soit si vous vous posez des questions sur votre risque en fonction de votre lieu de résidence au Canada ou de vos antécédents médicaux. Ils vous tiendront également informé de tout changement possible à vos traitements du cancer au cours de l’éclosion de la COVID-19.
Source : Société canadienne du cancer