Parizeau a fait ses premiers pas dans le privé à Saint-Jérôme
Par Anny Champoux
VISIONNAIRE. C’est la compagnie Rolland, en 1956, qui a offert au jeune Jacques Parizeau son premier contrat de consultant dans le privé. «Satisfait de ses travaux, Lucien Rolland lui confie un autre mandat le 21 juillet 1959 …», relate la biographie de l’ancien premier ministre, rédigée par Pierre Duchaîne.
La compagnie venait d’acheter une nouvelle machine à papier pour son usine de Saint-Jérôme. La numéro 7, qui roule toujours. «Le coût: plus de cinq millions de dollars…. de 1956!», cite le livre. C’est la raison pour laquelle le président de la compagnie confie au jeune Parizeau la tâche de réaliser une étude sur les coûts de démarrage de l’équipement neuf.
Le deuxième mandat demandé à l’économiste fut de rédiger un mémoire sur les conséquences d’une éventuelle élimination des tarifs douaniers sur le papier fin vendu aux États-Unis. Dans ses recommandations, Parizeau envisageait que, s’il y avait libre échange un jour, la compagnie devrait se spécialiser dans certains créneaux.
«Effectivement, c’est ce qui s’est passé. Il a vu en avant de son temps. Ce document, rédigé par Jacques Parizeau, a donné la ligne directrice de l’usine Rolland», souligne Mario Fauteux, conseiller municipal à Saint-Jérôme et qui travaillait pour la compagnie Rolland.
Nostalgie
M. Fauteux se souvient aussi que Jacques Parizeau s’était déplacé à Saint-Jérôme, en 1994, pour supporter la candidature de Daniel Paillé, alors candidat à l’investiture du Parti Québécois dans le comté de Prévost. «J’étais l’organisateur de la campagne de Daniel Paillé et M. Parizeau m’avait dit qu’il comptait sur moi, car il avait besoin d’un homme comme Daniel au sein du groupe parlementaire». Il rappelle que M. Paillé a par la suite travaillé au cabinet de M. Parizeau lorsqu’il était ministre des Finances.
«C’est le leader que j’ai le plus respecté», avoue M. Fauteux qui est membre du Parti Québécois depuis 1976. «Comme lui, je pense que la souveraineté doit se faire d’abord et avant tout pour des raisons économiques», conclut-il.