Parents sur les bancs d’école : Une initiative d’ici qui a charmé les téléspectateurs
Par France Poirier
Une enseignante du Centre de formation générale des adultes, Marie-Josée Clermont, a reçu le Prix du public dans le cadre de l’émission L’avenir nous appartient. Diffusée sur les ondes de Télé-Québec et animée par Monic Néron et Émilie Perreault, l’émission met en valeur différentes initiatives. Le reportage sur des parents qui retournent à l’école a été primée par le public.
Le reportage de L’avenir nous appartient portait sur le Groupe parents. Il a été tourné en novembre 2020 au Centre de formation générale des adultes de Rivière-du-Nord à l’édifice Le Parallèle de Lachute. Puis, il a été diffusé en mars 2021. « Ç’a été un réel coup de coeur avec l’animatrice Monic Néron. Celle-ci a été emballée par notre projet. Au début de la troisième saison, je ne sais pas si les animatrices savaient que ce serait leur dernière, mais elles ont fait un concours visant à nommer le reportage Coup de cœur du public », nous raconte avec enthousiasme l’enseignante Marie-Josée Clermont.
Ainsi, cinq reportages ont été sélectionnés sur les trois saisons. « Nous avons été choisis pour faire partie des cinq nominés. On y retrouvait de très beaux projets dont celui des Maisons Martin Matte. Ça fait vraiment chaud au cœur d’avoir remporté le prix », raconte-t-elle. Le vote était ouvert jusqu’au 29 janvier et le prix du public a été révélé le 28 mars lors de la dernière émission. « C’est une grande fierté de savoir que les gens nous ont choisi et qu’ils ont pris le temps de voter. C’est valorisant de savoir que nous les avons inspirés », explique l’enseignante.
Qu’est-ce que le Groupe parents?
Le Groupe parents est un projet qui a débuté à Lachute en janvier 2018 au centre de formation aux adultes. Puis, il a été instauré à celui de Saint-Jérôme à l’édifice Le pilier en septembre de la même année. Des étudiantes reprennent l’école et sont classées au niveau présecondaire. « Ce sont souvent des femmes qui ont eu leurs enfants jeunes. Elles ont laissé l’école pour toutes sortes de raisons. Elles ont différents parcours. On commence aussi à avoir des gars qui s’inscrivent. Nous en avons quelques-uns », ajoute-t-elle.
À chacun sa motivation
Quand les enfants grandissent et vont à l’école, des mamans choisissent de retourner à l’école pour différentes raisons. Certaines souhaitent aider leurs enfants dans les devoirs. D’autres veulent s’assurer un bel avenir, un meilleur emploi.
« Souvent, ils ou elles ont quitté au début du secondaire ou étaient dans un programme plus axé sur le marché du travail. Il y a beaucoup de programmes comme ça au secondaire pour les personnes ayant plus de difficultés. Quelquefois, ce sont des difficultés d’apprentissage, mais ça peut être aussi une situation temporaire comme des troubles de comportement. Et ils deviennent étiquetés. Quand ils arrivent ici, on leur fait faire des tests. On réalise qu’on doit reprendre au début du secondaire et quelquefois en présecondaire. On en a d’autres qui étaient bons à l’école, mais elles ont quitté en quatrième secondaire pour toutes sortes de raisons. Ils viennent alors compléter leur cinquième secondaire », explique Marie-Josée Clermont.
Beaucoup de mamans qui sont dans la fin de la trentaine ou au début de la quarantaine, ont des enfants au secondaire. Elles souhaitent se réorienter. « En moyenne, nous avons de 20 à 25 différentes inscriptions dans l’année pour Lachute et le nombre est plus grand pour Saint-Jérôme. Nous avons un 80 % de rétention. Le 20 % restant ce sont des étudiantes et étudiants qui réalisent qu’ils n’étaient pas prêts à ce retour. Quelquefois, on les revoit quelques années plus tard », ajoute-t-elle.
« Ça demande toute une dose de courage de revenir sur les bancs d’école après 25 ans »
– Marie-Josée Clermont
À chacun son rythme
Chacun vient y chercher ses besoins. Il y en a qui veulent obtenir un DEP, d’autres se rendre aux études collégiales et certains le font pour pouvoir aider leurs enfants aux devoirs. Toutes les raisons sont bonnes. Chaque personne y va à son rythme. « Le temps qu’elles sont avec nous varie selon le cheminement qu’elles ont à faire pour réaliser leurs objectifs. C’est un programme à temps partiel de 15 heures par semaine, donc ça peut prendre un certain temps. On a fixé les heures de cours pour éviter que les étudiants doivent payer un service de garde. Elles commencent les cours quand les enfants sont à l’école et terminent pour pouvoir aller les chercher », explique Mme Clermont.
Quand elles arrivent en classe, elles jasent avec les autres et s’encouragent mutuellement. En classe, on retrouve une contamination positive.