Photo : Pierre Martel

Parc Jacques-Locas : Une surface synthétique d’1 M$ pour le baseball mineur

Par Luc Robert

La livraison provisoire du futur terrain de baseball synthétique de la rue Filion à la Ville de Saint-Jérôme a eu lieu jeudi, 21 novembre, alors qu’une multitude d’ingénieurs ont procédé à l’évaluation de la construction, par rapport à ce qui était prévu aux plans et devis.

« On a surtout regardé la conformité et les petites retouches à exécuter au parc de balle. C’est un très beau travail et les lieux sont superbes. J’aimerais rassurer les gens qui ont fait mention qu’il n’y a pas beaucoup d’estrades. Nous avons conçu beaucoup de talus au champ extérieur, qui serviront de bancs naturels. Ça sera super avec les montagnes qui surplombent la clôture », a constaté l’ingénieur Pierre-Luc Legault, de la Ville de Saint-Jérôme.

La vue à partir du marbre offre en effet un paysage montagneux et majestueux vers les champs centre et droit, avec les buttes qui rappellent l’aménagement de roches et de gazon du « California Spectacular », situé au Angels Stadium d’Anaheim.

« Ça va impressionner les joueurs »

La surface du terrain est entièrement synthétique. L’espace autour du marbre, ainsi que les lignes de course des sentiers, habituellement conservés en terre battue, sont aussi conçues de matières synthétiques.

« C’est certain que ça va impressionner les joueurs la première fois qu’ils fouleront le Turf. Les surfaces brunes sont composées de noix de Grenoble, dont les fibres retiennent l’eau et gardent la température plus basse que celle des terrains synthétiques de première génération. Il n’y aura plus de hausses drastiques du mercure et des risques de coups de chaleur. Le procédé Game-On est unique au Québec. Cette technologie m’a fait investir 150 000 $ de ma poche dans l’aventure, mais comme on l’installait chez moi à Saint-Jérôme, je n’ai pas hésité à y mettre le paquet. Le Turf est superbe et je suis très satisfait du produit fini : il a coûté 1 M $ au total. La firme d’ingénieurs Cusson-Morin a effectué un travail exceptionnel, alors que j’ai été très impressionné par les efforts déployés par la Ville de Saint-Jérôme », a souligné M. Luc Rochon, propriétaire de GTR Turf de Saint-Colomban, sous-contractant pour la surface du terrain.

Selon ce dernier, le terrain sera sécuritaire, même à la piste d’avertissement, où les joueurs sont habitués de fouler des gravillons avant de donner contre la clotûre de démarcation.

« La piste d’avertissement possède une texture spéciale, différente du Turf. Tu sais alors que tu te rapproches de la fin du terrain. Pour ce qui est des noix de Grenoble du champ intérieur, elles seront brossées aux 100 heures d’utilisation par les brosses d’un tracteur d’entretien. Ça ramènera les grains dans leur secteur. On s’est surpassé et on espère que la population constatera nos efforts. On livre un terrain organique, 100 % recyclable. Il y a même une sous-couche amortissante installée sous le tapis, pour éviter les blessures », a souligné M. Rochon, en faisant référence aux genoux bousillés d’Andre Dawson, sur l’ancienne surface du Stade olympique.

Ancien dépotoir

Pour sa part, le maire Marc Bourcier s’est dit heureux d’en être arrivé aux dernières étapes de la confection du parc.

« Je ne suis pas retourné voir les retouches, après avoir visualisé le Turf installé. Il restait des tests de lumière, des épandages de noix de Grenoble, et d’ensemencement du gazon extérieur du parc à réaliser. L’ouvrage est sur la coche et répondra aux besoins des sportifs jérômiens. C’est incroyable de penser que nous avons pu bâtir le terrain sur un ancien site de résidus. Ça revitalise le secteur », a-t-il plaidé.

Quelques anomalies

Rien de mieux que l’œil d’anciens joueurs et gérants de balle pour évaluer les lieux. Deux ex-baseballeurs se sont prêtés à l’exercice en compagnie du journal Le Nord sur place.

« Le terrain demeure très beau, avec de l’espace de dégagement immense derrière le marbre, permettant la tenue de championnats nationaux juniors ou seniors. Le grand bassin de rétention à la gauche du 3e but aidera aussi à limiter l’amoncellement d’eau. Toutefois, on ne peut passer sous silence quelques oublis : la palette de toiture des abris devrait être prolongée de deux pieds. Les joueurs s’appuient debout sur les clôtures durant les matchs et les sacs d’équipement y sont aussi déposés. Ils seront à découvert et se feront mouiller », a prédit l’un d’entre-eux. L’autre spécialiste a enchaîné : « L’espace de dégagement entre les lignes de démarcation et les clôtures de côté est serré. Dans un terrain de cette ampleur, il y a toujours deux monticules mitoyens d’exercice près des clôtures. Il pourra seulement y en avoir un ici, de chaque côté. Dans le diamant, installer un monticule artificiel présente aussi des défis, selon la qualité de celui-ci. Au parc Maurice-Tessier de Blainville, un monticule artificiel a fini par performer et des lanceurs se sont tordus des chevilles. Mais dans l’ensemble, le terrain de balle de Saint-Jérôme semble une très belle réussite », a terminé notre autre mordu.

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