Parc intergénérationnel à Saint-Hippolyte : Le maire entend mener le projet à terme
Par Luc Robert
Ce sont 60 % des répondants à un sondage en ligne de la Municipalité de Saint-Hippolyte qui ont signifié vouloir l’établissement de jeux d’eau et d’une réfrigération complète à la patinoire actuelle du possible Parc intergénérationnel du lac Connelly.
À la deuxième question concernant les jeux d’eau, les Hippolytois étaient incités à identifier l’énoncé qui correspond le plus à leur vision du projet, qui date de près d’une décennie.
Dans le même exercice, 22 % des citoyens ont favorisé l’option 2, soit juste un parc avec des jeux d’eau. L’option 3, qui touchait l’édification d’un parc avec seulement une réfrigération de la glace, a seulement reçu l’assentiment de 12 % des sondés. Enfin, quelque 5 % visent l’établissement d’un parc intergénérationnel de base, sans aucune autre option.
« Je vais porter ce projet jusqu’au bout. Il est légitime et ça va se décider au conseil municipal. On a d’ailleurs envoyé à chaque conseiller des pins-points sur une carte, montrant la provenance des répondants. La répartition des sondés est élargie et a touché à l’ensemble du territoire. Il faut faire confiance aux citoyens : je dis aux détracteurs de la démarche qu’elle est représentative. Je ne crois pas que des gens ont répondu à deux ou trois reprises chacun », a lancé M. Dagenais en entrevue téléphonique, lundi dernier.
Questionnements sur la méthodologie
Le sondage en ligne a été réalisé du 10 juin au 3 juillet 2024. Ces sont 1 247 participants qui y ont répondu, soit un taux de participation de 12,9 % (sur une population de près de 11 000 citoyens). Toutefois, à la première question de l’exercice, 75,4 % des répondants se sont dits en faveur d’un parc intergénérationnel au lac Connelly, tel que proposé par la municipalité.
« Êtes-vous à l’aise avec la manière de procéder pour obtenir un échantillon représentatif des citoyens ? Moi, je ne veux pas que le sondage soit considéré (avec ce taux de participation) », s’est exclamé M. François Racine, à la période de questions de l’assemblée régulière du 9 juillet.
Pour sa part, Mme Suzanne Chartrand, qui est l’intermédiaire entre les différentes associations de lacs et la Municipalité, a fait valoir être septique face au peu de répondants à la démarche en ligne.
« Je pense que ce sondage n’aidera pas à prendre la bonne décision pour le projet. Ce sont les élus qui devraient nous présenter la vision du conseil, qu’ils nous disent ce qu’ils vont faire avec les 3 M$ et plus du projet. Le montant me semble déraisonnable. »
Quant à lui, l’actuaire retraité Alain Brunet a exposé sa vision du projet.
« On ne sait pas ce que pense une grande partie de la population. Ce que vous avez fait, c’est une collecte d’infos, pas un sondage scientifique. »
Yvan Gingras, du lac de l’Achigan, a interpellé directement le maire Dagenais.
« Un sondage de 12,9 % (de taux de réponse) auprès des citoyens, êtes-vous confortable avec ça, Monsieur le Maire ? », a-t-il questionné tout-haut.
Ce à quoi le premier citoyen a répliqué.
« 1 247 répondants, c’est plus (qu’un taux de votation) à une élection partielle. Et si on avait commandé un sondage dans le genre Léger et Léger, ça aurait coûter au bas mot 15 000 $. Le parc Connelly doit être rénové. Le projet est possiblement rendu aux alentours de 6 M$, mais il n’en coûterait pas ça aux citoyens avec les subventions et l’étalement sur 30 ans du remboursement », a souligné le maire Yves Dagenais. Ce dernier avait souligné par le passé qu’un référendum sur un parc intergénérationnel pourrait entraîner des possible frais de 75 000 $.
Des estimés ont circulé à l’effet qu’il en coûterait de 35 à 50 $ par année de plus aux comptes de taxes des citoyens pour défrayer le projet controversé.
Prochaines élections
Il reste à voir comment le conseil considérera les données colligées au sondage pour statuer sur le projet.
« Ça donnerait quoi de monter une facture de 15 000 $ avec des sondeurs professionnels, pour se faire répéter essentiellement les mêmes choses ? J’ajouterai aux détracteurs du sondage maison que notre plan de conservation a impliqué beaucoup moins de gens et de répondants que pour le projet de la patinoire couverte. Et pourtant, il a été adopté. Je pense qu’il y a une certaine cabale d’opposants qui s’organise, dans le but de mousser des candidats à la prochaine élection municipale, sur le dos du projet intergénérationnel », a-t-il songé tout-haut.
1 commentaire
Il est étrange de dire que le projet est rendu autour de 6 M$ alors quand dans le « sondage » dont il est question l’option complète avec réfrigération sans aucun coût d’entretien ni de fonctionnement projeté est déjà évalué, avant dépassement de coût à un peu plus de 7 M$.
Aussi, pour rappel, la plan de conservation est l’outil qui sert à asseoir une bonne partie des promesses électorales concernant l’environnement du maire. Le sondage sur le plan de conservation visait à permettre aux citoyens de donner une opinion sur le sujet, mais aucunement d’en légitimer l’existence ou l’adoption comme une volonté citoyenne.
À aucun moment dans la campagne ou dans les promesses électorales de Monsieur le maire lors de la dernière campagne je n’ai vu de promesse concernant une patinoire réfrigéré avec toit et jeux d’eau.
Le pourcentage de la population qui a participé n’est pas ce qui pose problèeme, mais le fait que ceux qui ont répondu ne sont pas représentatifs de la population de Saint-Hippolyte. Considérons déjà tous ceux qui ne sont pas à l’aise avec internet, la possibilité de voter plusieurs fois et de voter pour des adresses autres que la nôtre, mais aussi tous les gens qui ne sont pas au courant de ce projet et qui de loin le trouvent intéressant, mais qui n’ont pas pris la pleine mesure de l’impact financier qu’il aura, entre autre parce que ce coût est en apparence minimisé par un jeu comptable d’utilisation des fonds en réserve de la municipalité. Cet argent viens des mêmes poches que celles qui paieront pour les 30 prochaines années.
Je pense que pour 7 Millions de dollards (s’il n’y a pas de dépassement de coût, ce qui serait une première avec un projet de ce genre), nous pouvons collectivement réfléchir au meilleur usage à faire de tels montants.