(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Parc Connelly : Les citoyens retournent la municipalité à sa table à dessin

Par Luc Robert

La majorité des citoyens présents à la consultation publique du mardi 28 mai dernier, sur le projet intergénérationnel du parc Connelly, réclame que l’administration revienne avec les plans originaux qui incluaient une patinoire couverte et réfrigérée.

Le maire de Saint-Hippolyte Yves Dagenais, le directeur des Loisirs Louis Croteau, ainsi que le directeur général de la municipalité, Mathieu Meunier, ont présenté la genèse du projet au cours des huit dernières années, ainsi que pris en notes les nombreux commentaires de l’auditoire pendant 2 h 15.

« Nous allons étudier tous les commentaires reçus. Un sondage en ligne suivra dès le 11 juin. Je constate que des citoyens veulent qu’une question porte sur le retour du projet avec une patinoire couverte et réfrigérée. Inclure la réfrigération de glace représente 1 M$ de plus au projet, mais ce n’est pas vrai que ça nous coûterait 6 M$ collectivement juste pour édifier un toit et une glace. C’est un projet plus global, dégraissé depuis son origine, mais qui a été remis en question, en raison de divisions au conseil municipal », a ébauché le maire Dagenais.

La grande crainte dans le débat actuelle reposait sur la possible perte des subventions provinciales et fédérales rattachées au projet.

« Nous avons eu la confirmation que le programme de subvention peut être extensionné (sic) jusqu’à décembre 2028. Il s’agit du PAFIRS (Programme d’aide au financement des infrastructures récréatives et sportives). On va prendre le temps de bien faire les choses, comme possiblement l’ajout d’un pare-soleil du côté sud, où le soleil frappe le plus. On veut se doter d’un plateau quatre saisons, pas juste d’un toit », a-t-il enchaîné.

Retour sur les montants

Dès septembre 2022, a spécifié Louis Croteau dans son exposé, le projet proposé a été revu et amputé de la réfrigération de la glace, des jeux d’eau et d’un pont.

« En avril 2024, dans sa forme actuelle, les nouveaux estimés du projet sont de l’ordre de 2 425 946 $ (plus les subventions), financés sur une période de 30 ans, soit 0,01 sous du 100 d’évaluation pour une maison évaluée à 500 000 $, on parle de 50 $ par année », a-t-il détaillé.

L’importance d’une patinoire réfrigérée

Présent au microphone de la salle, le spécialiste de l’entretien de la patinoire du parc Connelly, M. Claude Brosseau, a livré un vibrant plaidoyer pour revenir à la conception originale du projet.

« J’espère que le projet débloque, car en 2028, je ne pourrai plus venir arroser la surface avec une canne (rires). Je souhaite un toit et la réfrigération, parce dans 5 à 7 ans, on n’aura plus de glaces extérieures naturelles à bien des endroits et on ne pourra plus se servir de nos lac pour patiner. Un toit n’est pas suffisant. Ça prend de l’asphalte comme surface, la réfrigération et l’isolation pour maintenir ça. Et les patinoires recouvertes servent ailleurs pour des activités à longueur d’année. J’ai été voir des patinoires avec un toit seulement, à Tremblant et à McMasterville, et sans réfrigération, elle ne prolongent pas la saison », a-t-il constaté.

« Dans 5 à 7 ans, on n’aura plus de glaces extérieures naturelles à bien des endroits » – Claude Brosseau

Commentaires des citoyens

Si le citoyen Daniel Brais a fait remarquer que des sommes additionnelles devront être prévues pour les ressources humaines, l’entretien et autres coûts supplémentaires du parc remodelé, Richard Maheu a souligné pour sa part que plus les autorités attendront pour amorcer le projet, moins les coûts iront en diminuant.

Quant à lui, Alain Brunet a lancé que « tant qu’à faire le projet intergénérationnel, aussi bien préparer quelque chose de fiable et d’économique. Après 10 ans de tergiversations, mettez le million supplémentaire et obtenons une patinoire pour plus longtemps. »

Quand aux inquiétudes de ce dernier sur les activités qui seront proposées aux aînés, le maire Yves Dagenais a rétorqué : « Il y aura sur place de la pétanque, du pickleball et une aire de pique-nique. Et je souligne au passage qu’avec les choses prévues, des tests de sol ont démontré une capacité portante suffisante pour soutenir la structure (de la patinoire couverte). »

« Je ne compte plus les aller-retours effectués vers Saint-Jérôme et Morin-Heights pour offrir des activités à mes enfants », a fait valoir Mme Catherine Cyr, du secteur du Lac-Bleu. « Je suis aussi en faveur d’investissements pour des jeux d’eau municipaux, qui prennent une saveur intéressante. Au Lac-Bleu, on n’a même pas assez d’eau pour que nos enfants remplissent leurs fusils à eau ! »

Enfin, Mme France Lamontagne a lancé « qu’il est facile de dépenser l’argent des autres, quand on est juste 200 personnes dans une salle en faveur du projet. Ils vont compter sur le financement de tous les citoyens pour le réaliser. Le 50 $ annuel, je préfère le garder dans mes poches », a-t-elle insisté.

Pierre Ménard, lui, a pointé du doigt que l’amortissement du projet serait triplé, passant de 10 à 30 ans, selon la formule proposée.

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