(Photo : France Poirier )
Le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher.

« Si on ouvrait des lieux pour la consommation? »

Par France Poirier

Stéphane Maher, maire de Saint-Jérôme

À la lumière du bilan des travaux de la commission sur le cannabis à Saint-Jérôme, la Ville devra prendre des décisions en ce qui a trait à la consommation dans son territoire. Le maire Stéphane Maher ne serait pas contre l’idée qu’il y ait des coffee shops comme à Amsterdam par exemple.
À la suite des différentes consultations, le conseil municipal n’était pas surpris que la majorité des personnes sondées souhaitent que la consommation soit interdite dans les lieux publics à Saint-Jérôme. «Par ailleurs, nous avons été vraiment étonnés de découvrir qu’une grosse proportion des gens voulait qu’il y ait des lieux dédiés à la consommation. C’est sur ce point que nous devrons prendre des décisions, mais je pense qu’il serait peut-être bien qu’il y ait des coffee shops comme à Amsterdam, au même titre qu’il y a des bars pour la boisson», a souligné en entrevue Stéphane Maher.

Première ville à se positionner

On sait que la Ville de Saint-Jérôme a été la première à se positionner et à dire qu’il serait interdit de consommer du cannabis dans les lieux publics sur son territoire.
« Nous sommes la première ville à réglementer sur ce point. Par ailleurs, nous devons suivre les recommandations de la commission », a ajouté le maire.

Interdiction dans les lieux publics

À la suite des consultations publiques, la Commission sur le cannabis recommande d’interdire la consommation du produit dans l’ensemble du domaine public soit : les rues, les ruelles, les trottoirs, les parcs et les grands espaces publics (Place des festivités, gare intermodale, etc.).
L’enquête Web menée auprès des citoyens fait ressortir que 80% des Jérômiens sont contre la consommation dans les lieux publics. Cette recommandation s’appuie sur la réglementation pour la consommation d’alcool et l’usage du tabac présentement en vigueur.

Point de consommation

La Commission propose que soient analysées la pertinence et la possibilité d’ouvrir un point de consommation public dans la mesure où l’on observe des règles strictes en matière de sécurité, de salubrité et de gestion.
Lors des consultations publiques, le milieu communautaire a émis l’hypothèse que la sensibilisation et l’intervention auprès d’une clientèle à risque soient plus faciles à faire dans un endroit contrôlé, réglementé et géré selon les meilleures pratiques. Le Service de police de la Ville de Saint-Jérôme était en accord avec cette hypothèse.

Point de vente

On recommande aussi de permettre l’ouverture d’un point de vente de la Société québécoise du cannabis pour le territoire de Saint-Jérôme dans les zones qui sont déterminées à cet effet, et ce serait un moyen d’éviter les effets du marché noir.

Production

« Saint-Jérôme pourrait permettre l’ouverture d’un site de production dans son territoire dans la mesure où l’implantation d’un tel établissement se situe dans les zones identifiées », peut-on lire dans les recommandations de la Commission. Il faudrait évidemment tenir compte des zones agricoles et industrielles, à l’intérieur desquelles ces activités sont restreintes.
La recommandation considère que le parc industriel situé à l’ouest de l’autoroute 15 est le seul endroit du territoire qui respecte les périmètres de dégagement de 250 mètres énoncés dans ce rapport. Elle tient aussi compte des nuisances potentielles qu’entraînerait l’exploitation d’un site de production.

Activités de sensibilisation

Selon la Commission, il faudrait que la Ville se dote d’outils d’information et de sensibilisation destinés aux citoyens de Saint-Jérôme afin d’intervenir de façon positive sur les questions de santé publique et de civisme.
« Malgré le travail rigoureux des membres de la Commission, nul ne peut prévoir avec certitude le comportement des consommateurs. Cette variable ne peut être évaluée avec exactitude, mais il est permis de penser qu’elle aura un effet considérable sur l’évolution du dossier. Le respect des règles qui seront établies sera déterminant, mais le respect d’autrui le sera encore plus. Les opinions et les comportements resteront différents d’une personne à l’autre, mais il faudra miser sur l’unité de notre collectivité pour assurer une saine transition entre une époque où le cannabis était proscrit et une autre où l’usage est légal », conclut le bilan des travaux de la Commission sur le cannabis.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mots-clés