« Nous n’arrivons plus à enquêter tous les cas dans des délais raisonnables » – le CISSSL
Par Luc Robert
Une nouvelle politique de la Direction de santé publique des Laurentides (DSPL), voulant que les parents ne soient plus avisés d’un premier cas de COVID dans la classe de leur enfant, mais seulement à partir de deux cas, sème l’inquiétude dans plusieurs chaumières de la région.
Des parents se demandent à voix haute, sur divers forums de Facebook, si une éclosion majeure dans une classe sera nécessaire avant que les autorités bougent.
« Cette lettre a été diffusée dans le contexte où la région fait face à une recrudescence rapide des cas et la complexification des enquêtes, due à l’augmentation des contacts sociaux. Actuellement, la priorité de la Direction de santé publique est de réussir à prendre contact avec toutes les personnes qui reçoivent un résultat positif à la COVID-19, pour ensuite débuter la mécanique de traçage, et ce, dans un objectif de diminution de la transmission et de la circulation du virus. Ce que malheureusement nous avons peine à faire, vu l’importante hausse des cas que nous vivons actuellement. Ainsi, toutes mesures pouvant alléger le travail des équipes d’enquête sont considérées », a commenté Mme Julie Lemieux-Côté, du Service des relations médias, relations publiques et à la communauté, au Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSL).
En lisant entre les lignes, on peut supposer que l’organisme estime sauver du temps
en éliminant une première alerte d’avis parental.
« Nous avons maintenu la lettre pour avertir de la présence d’un premier cas dans l’école, afin que les parents soient encore plus vigilants. Cette lettre (du changement de procédure) a été transmise dans un souci de respect et de transparence. Nous avons décidé d’aviser les parents (…) afin qu’ils comprennent les mesures (…) priorisées et de demander leur collaboration pour les mesures qui sont les plus efficientes à mettre en place (la vaccination, l’isolement et le dépistage en cas de symptômes). »
Trop d’enquêtes
Avec les hausses fulgurantes des derniers jours, le personnel médical a de la difficulté à suivre la cadence des cas.
« Comme région, nous devons prioriser des actions de traçage, puisque nous n’arrivons plus à enquêter tous les cas dans des délais raisonnables. Nous avons choisi de changer les procédures en milieu scolaire, car les risques d’hospitalisation ou de complications chez les élèves au primaire sont très faibles, selon les experts. Il faut comprendre que le virus circule largement dans la communauté et particulièrement dans les milieux scolaires primaires. Les parents doivent surveiller les symptômes de leur enfant », a-t-elle ajouté.
Prioriser les élèves à symptômes
Avant l’envoi de cette lettre aux parents, l’intervention de gestion de cas et contacts après un cas, était d’envoyer une lettre de surveillance des symptômes et une recommandation de dépistage.
« C’est encore le message général présenté dans la lettre. Il faut savoir que la présence d’un cas dans un groupe n’entraîne pas nécessairement de la transmission dans celui-ci, lorsque les mesures sont respectées (distanciation physique, port du masque). De plus, il est documenté que les personnes asymptomatiques ont moins de risque de transmettre l’infection, que les personnes avec symptômes. Nous croyons donc opportun, avec les ressources de dépistage limitées, de prioriser le dépistage des élèves ayant des symptômes. »
« Par ailleurs, l’isolement préventif des contacts du cas dans le groupe est toujours recommandé, lorsqu’on a une évidence de transmission dans le groupe (donc, au moins 2 cas en période de contagiosité)
et que nous devons donc avoir une déclaration d’un 2e cas pour procéder. »