Les impacts d’un congé scolaire prolongé
Par Luc Robert
Les membres du syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord sont appelés à répondre à un sondage, afin de connaître l’impact que représenterait l’ajout de semaines de vacances additionnelles à Noël, sur l’enseignement de la matière aux élèves.
Les quelque 2 500 membres de l’association ont décidé de se questionner à l’interne.
« Si M. (Jean-François) Roberge nous avait introduits dans le processus depuis le début, il ne serait pas pris à improviser, comme il le fait actuellement. Depuis le début de la pandémie, nous avons demandé au ministère d’ajouter trois pédagogiques de plus à l’année scolaire suivante. Que ce soit celui-ci ou sa prédécesseure, ils semblent plus s’écouter parler que de prendre le pouls des profs, qui sont directement sur le terrain », a soulevé M. Christian Aubin, président du SERDN.
Ce dernier évoque la possibilité de détection de 10 000 cas de COVID-19 par jour en décembre, avancée par le premier ministre fédéral, Justin Trudeau.
« La réalité des profs et des jeunes est tellement différente, au primaire et au secondaire. Aller à la maison, où se trouve un bon nombre de parents en télétravail, pour ajouter deux semaines de plus au casse-tête déjà difficile des familles ? Au secondaire, il faut trouver 180 jours d’école pour les étudiants, alors qu’au primaire, on ne peut pas faire ça. Il faut savoir ce que nos membres vivent, avant que Québec tranche. C’est comme pour la directive de publication du premier bulletin scolaire en janvier: il aurait mieux fait de consulter dès le départ la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). »
Au Centre de service scolaire de la Rivière-du-Nord, rien ne semblait encore déplacer les vacances de fin d’année 2020.
« Nous entendons les mêmes rumeurs (de prolongement), mais aucune directive ne nous a été acheminée à ce sujet, pour le moment. Selon notre calendrier actuel, le congé des fêtes se déroulera du 23 décembre au 6 janvier (qui est une journée pédagogique) », a souligné Mme Nadyne Brochu, conseillère en communication au CSSRDN. Au Centre de services scolaire des Laurentides, la date actuelle de fin des cours est prévue pour le 18 décembre, rapporte de son côté Mme Stéphanie Fournelle, sans changement.
Étudiants asymptomatiques
Sur le terrain, certains professeurs préfèrent conserver le calendrier actuel jusqu’à Noël.
« Je préfère que le congé étiré ait lieu après les Fêtes. Cela laisserait l’occasion aux jeunes d’avoir une période de quarantaine, au début de janvier, pour éviter de ramener le virus à l’école. Toute-fois, aussi bien terminer la session selon les lignes directrices actuelles, jusqu’à Noël. Ça donne des journées de classes exigeantes, mais on s’est habitué à la formule d’alternance des cours à l’école et les autres par visioconférence. Reprendre les jours perdus jusqu’en juillet peut poser problème », a soulevé Dora Bastien, enseignante d’anglais au secondaire 4 et 5, à la Polyvalente de Saint-Jérôme.
Pays-d’en-Haut
La possibilité de fermer les écoles pendant un mois laisse également perplexes les professeurs des Laurentides.
« On comprend que le tiers des infections surviennent dans les écoles. Cependant, jouer ainsi avec le calendrier scolaire présente des décisions importantes, qui doivent être prises à l’avance avec les gens du milieu, pas en apprenant les choses à la télé », a déploré Mme Annie Domingue, présidente du syndicat des enseignants et enseignantes des Laurentides.
« Il ne faudrait pas que des décisions rapides de Québec fassent écoper les jeunes ou les profs. Il est essentiel de nous consulter. Il ne faut pas compromettre les besoins en rattrapage des jeunes. Même chose pour les échangeurs d’air: des classes ont des fenêtres qui ne s’ouvrent pas. Tout le monde peut être affecté, mais pour simplement recueillir des renseignements, on a dû procéder à une demande d’accès à l’information ! C’est inconcevable. »