Nids de poule : une responsabilité partagée
Par Simon Cordeau
Avec le cycle de gel et dégel du printemps, c’est maintenant la saison des nids de poule. À Saint-Jérôme, les équipes municipales sont à pied d’oeuvre. « Nous avons cinq équipes sur le terrain, jour et nuit, pour colmater les nids de poule. Je suis certain que les citoyens n’en voient pas beaucoup. Et on les invite à nous les signaler », assure le maire, Marc Bourcier.
À Sainte-Adèle aussi, les citoyens qui voient des trous ou autres anomalies sur les routes peuvent contacter le Service des travaux publics, par courriel ou par téléphone. D’ailleurs, la ligne téléphonique est maintenant en service 24 heures sur 24, souligne la mairesse, Michèle Lalonde. « Très rapidement, les gens vont apporter les correctifs. »
Cependant, elle rappelle que ces travaux de colmatage sont temporaires. « À cette période de l’année et jusqu’au temps plus chaud, c’est de l’asphalte froide qu’on met. Comme durée de vie, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux », admet Mme Lalonde. Aussi, certaines routes sont sous la responsabilité du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTQ). Pour celles déjà en piètre état, la saison printanière n’a fait qu’empirer les choses.
État des routes
La route 117 est en piètre état partout entre Prévost et Sainte-Adèle, selon la mairesse. Mais le problème est plus aigu dans sa ville, puisque les trous sont en plein centre-ville. « Lorsque la route a été asphaltée, les deux côtés ont été faits, mais pas le centre », explique-t-elle. Mais l’attente peut être longue entre un signalement et une intervention du MTQ. « Ils ne viennent pas nécessairement souvent. On fait des requêtes, comme les citoyens. Et quand ça fait trop longtemps, on insiste. Mais ils sont venus récemment », indique Mme Lalonde.
La mairesse assure toutefois que la Vile ne demeure pas indifférente. « Quand on voit que c’est rendu gros et dangereux, soit on va réparer la nuit ou on va mettre un cône pour avertir les automobilistes. » Mais si possible, Sainte-Adèle préfère ne pas avoir à réparer les routes du MTQ. « Si ce n’est pas autorisé, ce n’est pas évident qu’ils vont nous payer. Et les gens paient déjà des impôt pour que le MTQ effectue des travaux. Quand on le fait nous-mêmes, ça passe dans les taxes. Donc les gens paient en double. »
À Morin-Heights, la Municipalité passe à l’action si une situation jugée « dangereuse » persiste. Mais se faire rembourser ces travaux par le MTQ était d’abord difficile. « Dans les premières années, ils nous envoyaient promener. Mais après des rencontres, l’année dernière, il y a eu une ouverture. On leur envoie une photo de la réparation. Mais ce ne sont pas des grands travaux », raconte le maire, Tim Watchorn.
Prendre des responsabilités
Les municipalités peuvent d’ailleurs s’entendre avec le MTQ pour assumer certaines responsabilités sur des routes provinciales, comme le marquage, le balayage et la réparation de nids de poule. Saint-Colomban, par exemple, assumait cette dernière responsabilité jusqu’à l’année dernière. Mais la montée de l’Église a été repavée presque en totalité. « Donc il n’y a pas de nids de poule à réparer », illustre le maire, Xavier-Antoine Lalande.
À Sainte-Adèle, c’est plutôt l’inverse. La route 117 est dans un si mauvais état que l’idée de l’entretenir ne réjouit guère la mairesse. « Le jour où ils referont la route, oui. Mais dans son état actuel, on n’a pas les ressources pour ça ! »
Quant à Saint-Jérôme, la Ville gère déjà elle-même la route 117 sur son territoire, entre la rue Bélanger (Lafontaine) et le boulevard Jean-Baptiste-Rolland (Saint-Antoine). Lorsque des travaux sont nécessaires ailleurs ou sur une autre route provinciale, ils sont référés au MTQ et, souvent, ils sont faits rapidement, se réjouit M. Bourcier. « Ils font de leur mieux. Nous, on est contents et on sent une bonne volonté », souligne le maire.
Rester en contact
Pour M. Lalande, qui est aussi préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord, il faut aussi distinguer entre la section du MTQ qui s’occupe de l’entretien et celle qui s’occupe des projets et de la coordination « stratégique ». Au niveau de l’entretien, Saint-Colomban n’a « jamais eu de problème » avec le MTQ. Mais des demandes pour des travaux majeurs, sur des limites de vitesse, des feux de circulation ou des traverses piétonnières peuvent prendre littéralement des années, témoignent plusieurs municipalités de la région.
L’année dernière, le MTQ a nommé une agente de liaison avec le milieu, qui doit faciliter les communications avec le MTQ, entre autres mesures. Mais depuis, ce n’est « pas mieux », selon Mme Lalonde. « L’année passée, il a fallu que j’insiste beaucoup. Quand on écrivait une requête au MTQ, on nous confirmait réception. » Mais il n’y avait pas vraiment de suivi. « On n’a pas de mauvaise relation avec le MTQ, mais c’est difficile de les rejoindre », illustre la mairesse. Elle souligne que le MTQ est d’abord un partenaire, avec lequel il faut s’entendre et travailler.
Cela dit, Mme Lalonde affirme avoir reçu un plan des travaux prévus sur l’autoroute 15. « La sortie 67 en fait partie. » Cette sortie, en direction nord à l’entrée de Sainte-Adèle, est particulièrement cahoteuse. « [Le MTQ] s’en va en appel d’offres. Les travaux devraient se faire dans les prochains mois », espère la mairesse.
À Saint-Jérôme, « les relations avec le MTQ sont très bonnes actuellement. On sent un grand désir du MTQ d’aller de l’avant », affirme M. Bourcier. Il donne l’exemple du pavage de la route 117, l’automne dernier, des limites de Saint-Jérôme jusqu’à l’hôpital. « C’est un gros plus pour les citoyens, on s’en fait parler beaucoup. Ils ont fait le travail. » Le maire dit aussi avoir eu « une bonne collaboration » lors des travaux sur le boulevard de la Salette, l’été dernier. Les difficultés rencontrées étaient plutôt liées à l’entrepreneur, précise le maire. « On a d’autres projets avec le MTQ, et pour nous, ça va. On a des félicitations à leur faire. »
Pour le préfet Lalande, communiquer avec le MTQ n’est pas un problème. « J’ai les moyens nécessaires pour entrer en contact avec la direction. Et au niveau de la région, on est quand même satisfaits de la réponse du MTQ pour notre MRC. »
Pour M. Watchorn aussi, la communication s’est améliorée récemment. « Avant, ils ne voulaient pas nous payer [pour des travaux]. Maintenant oui. C’est quand même un plus », illustre-t-il.
Nous n’avons pas pu obtenir des réponses du MTQ avant d’envoyer sous presse.
On peut signaler des nids de poule ou autres problèmes sur les routes provinciales en téléphonant au 511. Pour les routes municipales, contactez votre municipalité.