(Photo : Archives)
Les cinq maires de Rivière-du-Nord forment le conseil de la MRC.

MRC : Mieux travailler entre voisins

Par Simon Cordeau

Entre les municipalités et le gouvernement provincial, il existe un palier de gouvernement méconnu : les Municipalités régionales de comté, ou MRC. En réunissant les municipalités d’un même territoire, les MRC leur permettent d’échanger sur leurs réalités communes, de coordonner leurs efforts et de se concerter sur l’avenir de leur région. Philippe Leclerc, directeur général de la MRC des Pays-d’en-Haut, et Xavier-Antoine Lalande, préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Colomban, nous expliquent.

Créées en 1979, les MRC remplacent alors les corporations de comté, qui organisaient le territoire québécois depuis 1855. « Ça fait 40 ans qu’elles existent et qu’elles servent à améliorer la condition de vie des citoyens », indique M. Leclerc. La MRC de La Rivière-du-Nord a d’ailleurs tenu la 600e séance de son conseil le 26 octobre.

Un rôle en évolution

« Au départ, les MRC étaient de petites institutions dévouées à établir le rôle foncier », raconte M. Leclerc. Mais leur rôle a beaucoup évolué en 40 ans, prenant plus de responsabilités pour complémenter le rôle des municipalités.

Pour la sécurité incendie, par exemple, une bonne coordination est primordiale. « On s’assure que la couverture est bonne sur le territoire et que les municipalités sont solidaires. S’il y a un incendie à Piedmont, les pompiers de Sainte-Anne-des-Lacs et de Sainte-Adèle sont prêts à intervenir », explique M. Leclerc.

Les municipalités se concertent aussi à propos de l’aménagement du territoire. Combien de logements veut-on implanter dans les 5 ou 10 prochaines années, et où? Quelle est notre stratégie pour le développement industriel ou la densité urbaine? Comment peut-on améliorer la mobilité sur le territoire? En traitant ces questions ensemble, les municipalités s’assurent que la croissance est bien répartie et qu’elle se fait selon les besoins de la population, explique M. Lalande.

Depuis 2015, les MRC ont aussi le pouvoir d’encourager et de participer au développement économique. Elles doivent aussi appuyer les municipalités dans leur rôle de « gouvernement de proximité », reconnu par Québec en 2017. « À travers tout ça, le fil commun, c’est l’amélioration des conditions de vie sur le territoire, à travers la concertation et la mutualisation des municipalités », résume M. Leclerc. Cela permet également d’avoir une vue d’ensemble de la région et des enjeux à venir, ajoute M. Lalande.

Une MRC adaptée à son territoire

« Après, c’est très asymétrique. Il y a autant de modes de fonctionnement qu’il y a de MRC », nuance M. Leclerc. Les MRC qui comptent beaucoup de petites municipalités ont souvent un plus grand rôle à jouer. Dans les Pays-d’en-haut, les municipalités ont délégué à la MRC la gestion des matières résiduelles, par exemple.

Certaines infrastructures, trop coûteuses pour les municipalités elles-mêmes, sont aussi gérées par la MRC, comme les parcs régionaux ou le Parc linéaire du P’tit Train du Nord. Dans les Pays-d’en-Haut, la MRC a construit un centre sportif commun, et donc plus grand. D’autres pouvoirs sont délégués à des organismes rattachés à la MRC. Dans Rivière-du-Nord, le DDRDN gère les matières résiduelles et les écocentres, alors que le TAC RDN s’occupe du transport adapté et collectif.

Concertation régionale

Il y a aussi le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL), formé en juillet 2018. M. Leclerc, qui en était le directeur général avant d’arriver aux Pays-d’en-Haut, croit que ces structures administratives permettent une meilleure synergie entre les élus de la région. « Très souvent, il y a des liens, des éléments qui te rallient à ton voisin. »

Pour le gouvernement, c’est aussi plus facile de transiger avec une entité régionale qu’avec chacune des municipalités individuellement. De la même manière, cela permet aux élus de faire valoir leurs demandes d’une même voix, plus forte. « On essaie de rassembler tous les acteurs autour de la même table pour qu’on parle d’une seule voix, pour qu’on soit incontournable », illustre M. Lalande.

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