Mères au front s’implante à Saint-Jérôme
Par France Poirier
L’organisme Mères au front aura une voix à Saint-Jérôme alors qu’un groupe de femmes impliquées ont uni leur force pour créer une cellule jérômienne.
C’est lors d’une conférence de presse au Café Fougères, qu’une cinquantaine de personnes étaient réunis pour présenter les objectifs et la mission du groupe de Saint-Jérôme. On a pu présenter à l’auditoire les activités de mobilisation, d’éducation et de sensibilisation favorables à la protection de l’environnement, qui seront organisées par l’organisme jérômien au cours de la prochaine année.
Au printemps 2020, « découragées par le manque de courage politique dont font preuve les élues face à la menace réelle associée au changement climatique », Anaïs Barbeau Lavalette (cinéaste et romancière) et Laure Waridel (écosociologue) avec d’autres femmes de toutes les générations ont créé le mouvement québécois Mères au front.
Les sept mères décideuses qui ont formé le groupe de Saint-Jérôme sont Line Chaloux, Maria Franchi, Julie Garnier, Diane Girard, Marie-Claude Lauzon, Manon St-Hilaire et Hélène Sylvain. Elles ont tour à tour pris la parole.
Qui sont les mères au front ?
« Nous sommes des mères, des grands-mères qui lancent un cri du coeur pour sauver nos enfants et petits-enfants face à la crise climatique », peut-on lire sur la page Facebook de l’organisme.
L’une des porte-parole, Hélène Sylvain a bien expliqué le but et la raison d’être de l’organisme. « Nous savons que les geste individuels importent, nous savons qu’ils sont importants. En même temps, nous savons que les gestes individuels sont insuffisants et c’est pour cette raison que nous avons bâti ce groupe Mères au front à Saint-Jérôme. On voulait se constituer un groupe parce que notre force est plus grande quand on fait partie d’un collectif. On veut contrer notre impuissance, l’éco-anxiété dont on entend beaucoup parler. Puis, on veut contrer les mensonges des grosses compagnies pétrolières, minières et même les mensonges des gouvernements », a-t-elle souligné.
« Par son groupe local, nous allons tisser de l’avenir dans des actions collectives. L’une des maximes de Mères au front est de bercer d’un bras et brandir l’autre. »
Chaises des générations
Différentes actions sont réalisées par le groupe nationale. À Saint-Jérôme, on souhaite en réaliser quelques-unes, notamment les chaises des générations et l’adoption d’une rivière. La chaise des générations incarne la revendication phare de l’organisation Mères au front à l’égard des différents paliers de gouvernement.
« Nous demandons que toutes les décisions passent le crible de leurs impacts sur l’environnement afin de protéger l’avenir de nos enfants. Les chaises des générations sont fabriquées par des enfants et placées autour des tables où se prennent les décisions », peut-on lire sur le site de l’organisation. Les enfants qui les fabriquent peuvent exprimer leur potentiel créatif et aussi influencer les décisions et les actions des adultes en faveur d’un avenir durable, explique-t-on.
« Nous comptons demander aux différents endroits où les décisions se prennent de mettre une chaise des générations qui représente la voix des enfants. Cette chaise rappellera aux dirigeants et dirigeantes que le futur de nos enfants et petits-enfants se dessine à travers les décisions prises aujourd’hui », ont fait savoir les porte-paroles de Saint-Jérôme.
Dans leur municipalité, leur ville, leur village ou leur arrondissement, les mères et grands-mères au front font équipe avec une école pour la transformation, à l’aide de matériaux recyclés, d’une chaise récupérée localement. La Chaise est ensuite offerte au conseil municipal, pour qu’elle soit placée en permanence autour de la table où se prennent les décisions, afin qu’une voix symbolique soit accordée aux générations futures. À Saint-Jérôme, on compte en apporter une au conseil municipal à la prochaine assemblée.
Adoption d’une rivière
Le groupe Mères au front de Saint-Jérôme compte également adopter une rivière. Ainsi, la petite rivière Saint-Antoine qui traverse la ville de Saint-Jérome du nord au sud fera l’objet d’une attention particulière du groupe. « La petite rivière Saint-Antoine se trouve au long des résidences. Nous souhaitons sensibiliser des citoyens qui vivent le long de ses berges d’en prendre soin », nous explique Line Chaloux, de Mères au front Saint-Jérôme.
« On trouvait important qu’un groupe voit le jour à Saint-Jérôme. Il en existait au sud de Saint-Jérôme et même au nord dans les Pays-d’en-Haut, mais pas dans la capitale régionale. On trouvait essentiel de faire entendre notre voix », ont fait savoir les porte-paroles.
Le groupe jérômien compte poser des actions pour sensibiliser la population à l’environnement et à l’avenir des générations futures.