(Photo : Nordy par Davy Lopez)
Plus de 500 travailleuses des Laurentides s'étaient déplacées.

Marche du personnel des CPE

Par Luc Robert

Le comité de mobilisation national de la CSN a entrepris ce mardi 28 janvier un sprint de sept dates de rencontres à la table des négociations avec le gouvernement Legault, dans le but de parvenir à une entente avec plus de 13 000 travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance (CPE), sans contrat de travail depuis le 1er avril 2023.

Le 23 janvier dernier, plus de 500 travailleuses des Laurentides se sont rassemblées à Saint-Jérôme pour une marche, afin de demander au gouvernement d’accélérer les négociations et d’implanter des mesures pour continuer d’offrir de meilleurs services aux tout-petits et à leur famille.

« Les nouvelles dates de négos à la table sont prévues le 28 janvier (hier), ainsi que les 4, 5, 14, 20, 21 et 25 février prochains. On a reçu jusqu’à maintenant des propositions au compte goutte. Tant le conseil du trésor que le ministère de la Famille ne semblent pas pressés qu’on règle. Le dépôt monétaire actuel est inacceptable. On a eu un petit 3 % de hausse en 2023, mais ça ne couvre pas les hausses insensées du coût de la vie. On est très loin du compte pour les salaires, les congés de maladie, les vacances, les assurances collectives, le salaires des employés de cuisine, de meilleurs ratios enfants/éducatrice, un meilleur soutien aux enfants à besoins particuliers et de l’aide au secteur administratif. Voilà pourquoi on va devoir mettre davantage de pression sur le gouvernement pour finir par régler », a évoqué lundi dernier Mme Chantal Harrison, présidente du Syndicat des travailleuses en CPE région des Laurentides (CSN).

Cette dernière estime que Québec attend toujours d’être pris à la gorge pour réagir.

« On possède un mandat pour 4 autres journées de grève, qui seront utilisées en temps et lieu. On tente de nous mettre sur le dos le mauvais rôle dans les négos, mais c’est le gouvernement qui prend en otage nos jeunes. Ce n’est pas nécessaire de toujours attendre la paralysie des services pour bouger et présenter des offres acceptables. On a perdu des employées qualifiées et efficaces auprès des jeunes, à cause de la lenteur du gouvernement. Pourquoi toujours devoir se rendre à la limite, sans agir pour les travailleuses ?», s’est elle questionnée tout-haut.

On va devoir mettre davantage de pression sur le gouvernement pour régler

– Chantal Harrisson, CSN

Selon diverses sources, Québec aurait offert 12,5 % en mai 2024 aux syndiqués.

« Il faut que ça couvre le rattrapage et permettre aux membres de voir leurs emplois valorisés, afin de contrer la pénurie qui sévit. Ça touche tout le réseau. C’est pour ça que la mobilisation a été massive jeudi dernier. On avait 300 inscriptions prévues pour la marche au départ. Puis le jour même, plus de 200 autres membres sont venus à la manifestation, dont pour plusieurs c’était leur journée de congé. Il y a un ras le bol. Tant les membres des CPE, que des garderies privées, ont uni leurs voix. Ce n’est pas pour rien que le mandat de grève a été adopté à 94 %. Nous sommes plus de 800 travailleuses des Laurentides en CPE et 200 autres du privé à dire que c’est assez », a ajouté Mme Harrison.

Des primes de disparité régionale pour les employé-es de certaines régions éloignées, ainsi que des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, figurent aussi à la liste d’épicerie des syndiqués.

« Chaque jour, les travailleuses des CPE de la région font tout ce qu’elles peuvent pour donner les meilleurs services possibles aux enfants. Le professionnalisme des travailleuses de CPE doit être reconnu, notamment aux services alimentaires des garderies, où certaines s’occupent des commandes, des gestions d’allergies et de l’entretien de la cuisine. Dans les conditions actuelles, ce n’est pas facile et il est urgent d’améliorer la situation. La grève de jeudi dernier a lancé un cri du cœur qui doit être entendu. Sinon, il existe un fond de grève et nos membres pourront au moins recevoir quelque chose », a évoqué Mme Harrison.

Rappelons que les négociations ont débuté il y a plus de huit mois.

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