Marc Boucier veut plus d’informations avant de trancher
Par Luc Robert
Le maire de Saint-Jérôme, M. Marc Bourcier, veut commander une étude, afin de déterminer si sa municipalité peut aider ou non un des citoyens du lac Paul, qui espèrent le déplacement d’installation d’une éventuelle tour de télécommunications.
Ces derniers ne s’opposent à l’édification d’une tour de 85 mètres, mais pas à proximité du lac Paul, à Mille-Isles. Ils proposent plutôt un terrain alternatif. L’usage d’une tour existante, située à 3 km du lac Paul, est aussi avancé comme alternative par le groupe.
« Pourquoi ne pas améliorer les équipements existants de la tour utilisée par Rogers et Vidéotron (à Mille-Isles) et d’y ajouter les services de Bell ? Pour ce qui est d’en construire une à un site alternatif à Saint-Jérôme, nous n’avons pas d’interlocuteur depuis le 11 novembre. On demande une rencontre (avec Saint-Jérôme). Nous faisions affaire avec M. Rénald Gravel (ex-directeur général par intérim) », a expliqué Mme Danielle Parent, membre du Groupe Action Tour LP, une alliance citoyenne créée spécifiquement pour ce dossier.
Or, depuis les élections municipales du 7 novembre dernier, M. Marc Bourcier est le nouveau maire Jérômien. Le nomination de M. Fernand Boudreault a ensuite suivi à la direction générale de la ville.
« J’ai fait sortir le dossier par nos fonctionnaires. Au premier regard, l’idée ne semble pas faire l’affaire de Saint-Jérôme. Pourquoi un problème entre Bell et Mille-Isles serait-il transféré à la ville voisine ? Il y a une étude à faire sur notre implication éventuelle dans ce dossier. Il ne peuvent pas juste pelleter le possible trouble chez nous », a évoqué le premier citoyen jérômien.
Marc Bourcier incite ses voisins de l’Ouest à utiliser les canaux habituels pour évaluer le dossier, entre élus et employés des villes impliquées.
« J’ai lu le dossier et vu ce que le chargé de projet pour Bell, M. Robert Minotti, a rédigé. J’invite les élus de Mille-Isles à se trouver un signal cellulaire et à communiquer avec nous. Personnellement, je n’ai pas eu de contact à ce sujet avec le maire (Howard Sauvé), ni le directeur général (Pierre-Luc Nadeau), de Mille-Isles », a-t-il repris humoristiquement.
Réponses
Selon Mme Parent, Bell s’est donné 60 jours pour répondre aux commentaires reçus par les citoyens dans le dossier. Ceux-ci devaient être transmis avant le 23 juillet dernier.
« L’éventuelle installation de cette tour inquiète les résidents des quelque 125 propriétés. Pourquoi une nouvelle tour qui surplomberait le lac ? Les gens de la Rive-Sud l’auront en pleine figure continuellement. Pourquoi ne pas utiliser la tour existante, à 3 km d’ici ? À Gore et dans
un secteur plus rural de Saint-Sauveur, une même tour accueille aux deux endroits les services des trois fournis-seurs. Nous voulons faire partie du processus (décisionnel). Jusqu’à maintenant, nous avons dû nous imposer aux pourparlers entre Mille-Îles et Bell. Les citoyens veulent que leurs solutions viables soient écoutées. Sinon, ils devront vivre avec les désagréments », a-t-elle ajouté.
Groupe Action Tour LP a aussi décidé de sensibiliser le gouvernement provincial. « Nous avons demandé à M. François-Philippe Champagne (ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie), de refuser qu’une tour soit installée à l’endroit prévu par Bell. Les décideurs politiques doivent comprendre que, même si la tour de télécommunication proposée se situe à l’extrême ouest de Saint-Jérôme, où elle gêne très peu de Jérômiens, son emplacement nuira aux résidents du lac Paul (…), pour des raisons environnementales et de qualité de vie », a insisté Mme Parent.
Internet haute vitesse
Dans l’avis public publié dans les journaux, Bell Mobilité a souligné vouloir améliorer le signal internet à haute vitesse dans le secteur. M. Minotti a transféré nos questions aux services des communications de Bell, dont nous n’avons pas eu de nouvelles avant d’aller sous presse. Même chose pour les messages vocaux et courriels envoyés à la mairie et à la direction générale de Mille-Isles.
Déploiement provincial
Au registre provincial des lobbyistes, plusieurs « agents de projet » représentent les compagnies de télécommunications, pour faire cheminer leurs dossiers. La description de mandat de M. Robert Minotti révèle que « les activités de lobbyisme consistent à obtenir l’approbation (modification de zonage en vertu des règlements municipaux, résolution et permis de construction en vertu des règlements municipaux) par les municipalités de projets de construction de tours de télécommunications, de sites de télécommunications ou d’antennes, sur le territoire des municipalités du Québec, faisant l’objet d’un projet d’amélioration du réseau de télécommunications
de Bell Canada inc. »