(Photo : Courtoisie)

Manque d’employés en santé : Au moins 50 professionnels déplacés

Par Luc Robert

Selon la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), au moins une cinquantaine de travailleurs de la santé postés en cliniques ont été déplacés vers des hôpitaux des Laurentides, afin de maintenir les activités régulières de réponses aux besoins de santé de la population.

« Une cinquantaine de nos membres, dont une quinzaine d’infirmiers et infirmières de groupes de médecine familiale (GMF), ont été déplacés comme des meubles vers des unités de médecine, des hôpitaux et des unités en santé mentale, de façon volontaire ou imposée, à cause de l’application d’un arrêté ministériel. Nous craignons que d’autres personnes expérimentées du réseau quittent leur emploi. On sent déjà que plusieurs personnes sont à bout », a remarqué Mme Julie Daignault, présidente de la FIQ-SPSL (Syndicat des professionnel-les en soins des Laurentides).

Mme Julie Daignault, présidente de la FIQ-SPSL.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement du Québec fait état d’un manque de près de 8 000 employés dans le secteur de la santé, pour diverses raisons, à l’échelle provinciale.

« Devant la hausse des besoins d’hospitalisation et à la demande du ministère d’être en mesure d’accueillir encore davantage d’usagers ayant la COVID-19, le CISSS des Laurentides a dû procéder au délestage de certaines activités ciblées », a souligné Mme Julie Lemieux-Côté, conseillère-cadre au service des communications du CISSS des Laurentides.

« Ce délestage permet à du personnel de soins (infirmière, infirmière auxiliaire, inhalothérapeute et préposé) de prêter main-forte aux équipes des secteurs les plus critiques, dont les soins intensifs et les unités de soins, qui accueillent notamment des usagers ayant contracté la COVID-19. Afin de soutenir les services en milieu hospitalier, les services de soins infirmiers en GMF ont été réduits. Les activités de chirurgie ont également dû être réduites dans l’ensemble du territoire », a précisé Mme Lemieux-Côté.

Cette situation ne plaît guère au syndicat de la FIQ. « On veut protéger nos membres et la population. On questionne le peu de temps consacré à la formation ou à une mise à jour des connaissances. L’orientation et la formation sont essentielles : il arrive, par exemple, qu’un infirmier ou une infirmière transféré(e) n’ait pas utilisé une technique précise depuis plusieurs années. Ou encore, que des protocoles ou équipements différents soient utilisés aux hôpitaux de Saint-Eustache, de Sainte-Agathe ou de Saint-Jérôme. Nos membres deviennent stressés, car ils veulent dispenser les meilleurs soins et offrir une dignité aux patients », a énoncé Mme Daignault. Cette dernière évoque que « plusieurs griefs ont été déposés en lien avec les déplacements d’emplois, quant au respect de la convention collective ».

« Il y a quelques mois, j’ai demandé au CISSS quel était leur plan d’action pour une deuxième vague. On m’a répondu que c’est de l’action-réaction. C’est catastrophique si les mesures posées ne sont pas toutes réfléchies : font-ils de l’improvisation ? Nous sommes des humains comme tout le monde, pas des machines. Il faut que la sécurité de tous et de toutes soit assurée. Dans certaines résidences pour personnes âgées (RPA), dont l’Artisan à Saint-Eustache, des gens de la Croix-Rouge sont venus à la rescousse. Pourquoi ne pas faire pareil ailleurs dans la région ? »

Au CISSS Laurentides, on pense être sur la bonne voie. « Nous en connaissons davantage sur le virus que lors de la première vague, ce qui nous permet de délester autrement », a soutenu Mme Lemieux-Côté.

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