(Photo : France Poirier)
Les étudiants de la classe Ma station entourées de Cath Lee Ann Perreault technicienne en travail social et de l'enseignante Nathalie Trottier.

Malgré leurs limitations : Ma station ouvre les portes du marché du travail

Par France Poirier

La classe de Nathalie Trottier, Ma station, au Centre de formation générale des adultes de la Rivière-du-Nord est bien particulière. On y trouve une section épicerie, une section boutique, entrepôt et entretien ménager.

Ce sont tous des étudiants, ils sont une dizaine, qui vivent avec une limitation sur le plan physique, intellectuel, sensoriel ou physique. Ils ont tous une même ambition : développer des compétences socioprofessionnelles afin d’accéder au milieu du travail. En contexte de pénurie de main d’œuvre, des entreprises sont ouvertes à permettre à ces étudiants de faire un stage et, qui sait, leur offrir un emploi par la suite.

Reconnaître ses forces

« Ils ont entre 16 et 54 ans et tous aimeraient pouvoir exercer un emploi. Ils sont référés par Intégration travail Laurentides (ITL), le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides ou par une école », nous explique l’enseignante Nathalie Trottier. Elle est accompagnée dans sa classe par Kat Lee Ann Perreault qui est technicienne en travail social.

« On leur apprend à développer de bonnes habitudes au travail comme la ponctualité. On travaille avec eux différentes compétences. Ils doivent œuvrer dans toutes les stations pour reconnaître leur force et leurs intérêts », nous explique Kat Lee An Perreault. « La formation est d’une année et nous en sommes à la première cohorte de ce nouveau programme. Il devrait être reconduit l’automne prochain. Les inscriptions se font en continu selon les places disponibles puisque chacun avance à son rythme », explique l’enseignante.

La formation les prépare à l’emploi. Gabriel est âgé de 28 ans. Il souhaite travailler en entretien dans des bureaux, par exemple. « Je veux travailler dans un endroit pas trop stressant. J’ai des projets et je veux être autonome », nous confie-t-il. Puis, Samuel de son côté fait déjà un stage au CISSS des Laurentides en hygiène et salubrité. Il est secondé par une intervenante externe qui l’accompagne dans son stage.

Différentes stations

On retrouve dans le groupe Ma station différents espaces d’apprentissage à l’emploi. À tour de rôle, ils doivent y travailler. La station épicerie pourrait aussi bien être une pharmacie ou un dépanneur où l’étudiant doit placer des produits sur les tablettes. À l’entrepôt, l’apprenti apprend les codes à barres, la préparation de commande, etc.

De plus, on retrouve aussi une station magasin/boutique où on y range des vêtements, on les plie, on les trie, on les défroisse et on les étiquette. Valérie nous a fait la démonstration avec le défroisseur de vêtements alors que son confrère Samuel faisait de l’étiquetage et du pliage.

Cette méthode d’apprentissage des ateliers pratiques est privilégiée. Elle permet aux étudiants de comprendre et d’exécuter les tâches reliées à un secteur d’emploi (magasin grande surface, entrepôt, entretien, épicerie, etc.) Ils pourront faire un stage en entreprise, supervisé par un agent d’intégration (ITL ou CISSS) et un enseignant.

« Ils apprennent chacun à leur rythme. Pour certains, un an d’apprentissage sera suffisant. Pour d’autres, ils auront besoin de plus longtemps. On s’ajuste à chacun d’eux. Ils sont en classe trois jours par semaine toute la journée, du mardi au jeudi », nous explique l’enseignante.

Lorsque je me suis rendue dans leur classe, c’était un jeudi. Les étudiants consacrent la dernière heure de la journée à faire le ménage de la classe. Chacun a sa tâche et c’est beau de les voir s’activer à épousseter, ranger, nettoyer les surfaces. Ils sont fiers et motivés !

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