Maghalie Rochette explose avec deux «top 5» en une semaine
Par Journal-le-nord
Cyclocross mondial
À 26 ans, l’ex-Jérômienne Maghalie Rochette perce la scène mondiale dans la discipline du cyclocross. Dimanche dernier, elle a pris le 5e rang de la finale élite chez les dames, au Wisconsin, après avoir remporté la fin de semaine précédente la manche de la Coupe du monde d’Iowa City.
À Waterloo, au Wisconsin, Rochette a enregistré un chrono de 43m 24sec (5e), à 1m 29sec de la gagnante, la Tchèque Katerina Nash, qui a ainsi pris sa revanche sur la Québécoise, sept jours plus tard.
«Dans des conditions aussi difficiles (boueuses), les écarts (de chronos) étaient assez grands. (…) Une erreur peut te coûter 30 secondes facilement. Alors, je dirais que c’est un écart normal», a analysé la coureuse au dossard no. 35.
Maghalie Rochette a livré une chaude lutte à l’Américaine Clara Honsinger, qui l’a coiffée par seulement 4 secondes, au 4e échelon.
«J’ai roulé seule pendant toute la course, mais au dernier tour, je la rattrapais. Je ne roulais pas à mon meilleur, dimanche, mais je suis super contente, parce qu’à force de me battre, je suis tout de même arrivée 5e».
Rochette était une des six canadiennes en liste au départ.
«J’étais préparée à toutes les conditions. À mon arrivée à Waterloo, les tracés étaient secs, mais la météo prévoyait de la pluie, donc, des conditions boueuses. Ça a été différent, par rapport à Iowa City. Je connaissais le parcours du Mont Crumpit, lors de ma première victoire, mais porter le vélo n’est jamais évident, surtout que le parcours était difficile, techniquement», a souligné l’ancienne résidante du secteur de l’Eau-Vive, à Saint-Jérôme.
Le cyclocross est une discipline qui comprend des boucles de 2,5 et de 3,5 km, sur des tracés fermés, qui enchaînent des obstacles, des sections tourbées et d’autres sablonneuses, de la boue, et aussi des pentes obligeant le portage du vélo.
Victoire en Iowa
À l’épreuve d’Iowa City, le 14 septembre, Maghalie Rochette a franchi le parcours de six tours en 46m 23sec, devançant la Tchèque Katerina Nash par 7 secondes et l’Américaine Clara Honsinger, par 15 secondes. Ce gain de la Québécoise lui a permis d’obtenir 80 points au classement général, soit 10 points devant la Tchèque.
«L’idée est de demeurer parmi les meilleures au classement cumulatif, jusqu’aux Championnats du monde, qui se tiendront à Dübendorf, en Suisse, les 1er et 2 février 2020».
Calendrier rempli
Entre temps, les moments libres ne seront pas nombreux à son horaire.
«En comptant les Coupes du monde et les Pan-Américains, ça me fera un calendrier d’une vingtaine d’épreuves à gérer, d’ici au mois de février. Au Canada, je prendrai part aux courses à Peterborough (Championnat canadien) et à Midland (Pan-américain), en Ontario. C’est très onéreux : le budget de base d’une saison s’établit à 50 000 $, au minimum. Le cyclocross n’étant pas encore reconnu comme un sport olympique, je ne reçois pas d’aide financière du gouvernement », a confié l’ancienne étudiante de l’Académie Lafontaine.
Entraînement hivernal
Le calendrier mondial du cyclocross s’étend de l’automne au milieu de l’hiver.
«L’hiver, j’aime bien faire des séjours d’entraînement à Tucson, en Arizona. Sinon, j’ai la chance d’habiter à deux pas des pistes du Chanteclerc, à Sainte-Adèle. Ça me permet d’avoir une préparation variée, tant en tracés, que sur route».
Maghalie Rochette évite les blessures en tenant une condition physique impeccable.
«J’essaie toujours de prévoir, plutôt que de guérir. À l’entraînement, je suis à 75 % du temps sur mon vélo, mais je répartis aussi ma préparation avec de la course à pied, du vélo de montagne et de la musculation».
C’est en progressant dans sa carrière qu’elle a décidé de se concentrer uniquement sur le cyclocross.
«J’ai délaissé le vélo de montagne. En me concentrant sur le cyclocross, mon entraîneur et moi (son conjoint David Gagnon) avons planifié les choses de façon à ce que j’atteigne le pic de mon rythme plus tard en saison, à temps pour les mondiaux de février 2020».
Maghalie Rochette a été championne canadienne en 2016 et en 2018, tout en se faufilant au 5e rang aux Championnats du monde en 2017. Son fulgurant début de saison 2019 pave la voie à tous les rêves.
«Il s’agit de rester zen. J’ai atteint un objectif ambitieux, très tôt en début de saison, avec ce triomphe mondial, en Iowa. J’ai pris le temps de célébrer et d’apprécier le moment, mais aussi de garder la tête froide. Dès le lendemain, j’étais de retour à l’entraînement ».