(Photo : Courtoisie UQO)
Alain Saladzius a reçu un doctorat honorifique de l'UQO, campus Saint-Jérôme.

L’UQO rend hommage à Alain Saladzius, le défenseur des rivières

Par France Poirier

Dans le cadre de la collation des grades, tenue le 12 octobre dernier, l’Université du Québec en Outaouais (UQO) | Campus Saint-Jérôme a remis un doctorat honorifique à Alain Saladzius, fondateur de Fondation Rivières.

Ingénieur de formation, il a oeuvré principalement sur l’assainissement des eaux. Citoyen engagé et environnementaliste, il est cofondateur, avec le comédien Roy Dupuis, de la Fondation Rivières, un organisme à but non lucratif qui voit à la préservation, à la restauration et à la mise en valeur du caractère naturel et écologique des rivières, tout autant que de la qualité de l’eau.

Défenseur des rivières   

À ses premières années en assainissement des eaux, il a travaillé à dépolluer les eaux de plusieurs municipalités tout le long de la rivière du Nord. « Cette belle rivière qui traverse les Laurentides. Dans chaque municipalité, je découvrais de petits trésors, des lieux paradisiaques. Je travaillais pour que la population retrouve un accès à une rivière dont l’eau serait propre et accessible », a-t-il expliqué.

La rivière traverse les municipalités de Sainte-Lucie-des-Laurentides, Sainte-Agathe-des-Monts, Sainte-Adèle, Saint-Sauveur, Prévost, Saint-Jérôme et Lachute.

Des projets de barrage

C’est dans les années 90, lorsqu’il a appris que des compagnies privées voulaient aménager des barrages sur la rivière, qu’il a décidé d’agir. On en prévoyait à Saint-Jérôme dans le parc régional, et à la porte d’entrée de Sainte-Adèle, où il y avait une halte routière au bord de la rivière.

« Et il y avait des projets partout ailleurs au Québec, dont chez mes grands-parents à Saint-Raphaël. Plus de 50 projets qui auraient détruit des endroits magnifiques, avec des pertes de centaines de millions pour Hydro-Québec. Et ces projets étaient inutiles, il y avait d’immenses surplus d’électricité, on gaspillait beaucoup, comme aujourd’hui. Les promoteurs vendaient l’électricité deux fois plus cher que ce qu’elle valait, et Hydro-Québec assumait les pertes », soutient Alain Saladzius. 

Adoptez une rivière

Le défenseur des rivières souligne qu’en se regroupant, ils ont pu arrêter la vague des années 90. « Puis, nous avons mis fin à une deuxième vague en 2002 quand une liste de 36 sites pour des projets de barrages fut dévoilée, cette fois sur des sites naturels tous très beaux. On a lancé l’opération Adoptez une rivière, qui a regroupé 5 grands organismes, plus de 60 artistes, dont Roy Dupuis et Paul Piché qui se sont aussi très engagés. On a fait comprendre au gouvernement que la population tenait à ses chutes et à ses rivières », a-t-il expliqué dans son allocution lors de la remise de son doctorat honorifique . 

Ils avaient la conviction que leur protection était nécessaire et qu’il était possible de faire opposition à la volonté de certains au gouvernement. Et effectivement, le gouvernement a entièrement révisé sa position, en annulant tous les projets sur des sites vierges.

Donner une voix aux rivières

Ce résultat montre bien qu’il est possible de changer le cours de l’histoire sur des dossiers solides et avec un travail soutenu, a expliqué M. Saladzius. « Ce travail fut de rassembler, d’échanger, de tenter, d’innover, d’écrire, de calculer, d’expliquer, d’oser, de faire comprendre, et ainsi de suite. Un tel travail de mobilisation et d’information était plus difficile à l’époque, alors qu’on fonctionnait par télécopieurs, sans internet et sans visio-conférences. »

Par ailleurs, M. Saladzius se souvient devoir aller au journal La Presse pour avoir accès à un ordinateur pour faire des recherches. Il voulait savoir ce que faisaient les promoteurs de barrages ailleurs dans le monde. « C’était il y a seulement 25 ans ! Aujourd’hui, il y a la Fondation Rivières, lancée en 2002 justement pour donner une voix aux rivières, pour les protéger et nous en faire bénéficier », nous explique-t-il. 

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