Lien de pistes cyclables : La traverse du barrage Saint-Jérôme toujours envisagée
Par Luc Robert
Saint-Jérôme et le ministère du Revenu du Québec se rapprochent d’une entente pour la cession du barrage de l’ancienne usine Dominion Rubber. Celle-ci permettrait d’unifier les pistes cyclables des deux versants de la rivière du Nord.
La passerelle barricadée, construite au haut de l’ouvrage permettrait lorsque rouverte, d’offrir un lien idéal entre les secteurs de Bellefeuille, du centre-ville, de la Rolland, de Saint-Antoine et même jusqu’à l’emprise du P’tit Train du Nord.
« Il faut cesser de regarder cette belle infrastructure se désagréger. Aucune rue sécuritaire n’offre de lien pour se rendre au P’tit-Train du Nord, d’ouest en est. L’ancienne voie ferrée du CN, maintenant propriété de Quebec Gatineau Railway, tout comme Revenu Québec, mandataire du barrage (par défaut), représentent des précieux partenaires dans ce projet unique », a souligné le conseiller Mario Fauteux, qui caresse ce rêve depuis 2015.
Discussions entre la Ville et Revenu Québec
Les autorités municipales ne veulent pas ébruiter la nouvelle. Pour elles, cela pourrait nuire aux pourparlers finaux, dont la cessation demeure dans l’air.
« Des discussions ont effectivement cours entre Revenu Québec, à titre d’administrateur provisoire, et la Ville de Saint-Jérôme, en vue d’une possible cession du barrage », a confirmé Mme Mylène Gagnon du Service des relations publiques à Revenu Québec.
Le barrage a connu une série de propriétaires et d’administrateurs variée au cours des années.
« L’administration de cet ouvrage (barrage X0004723), connu aussi sous le nom de Barrage Saint-Jérôme, est la propriété de la société « Mini-Centrales de l’Est Inc. ». Celle-ci a été dissoute par le Registraire des entreprises (REQ), le 24 septembre 2018, pour défaut d’avoir produit deux déclarations annuelles consécutives. La Direction de la sécurité des barrages du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a dénoncé l’existence de ce barrage à Revenu Québec, à la fin de l’année 2020. Revenu Québec est l’administrateur provisoire du patrimoine de la société dissoute (dont le barrage) depuis le 7 juin 2021 », a-t-elle précisé.
Le barrage permettrait d’améliorer « l’accès cycliste »
Construit en 1919 et rénové en 1964, le barrage a appartenu tour à tour à la Boston Rubber, à la Dominion Rubber, à l’Uniroyal, pour devenir une propriété de la Mini-centrale de l’est. Aucune électricité n’y a été produite depuis 2010 et les écluses sont ouvertes en permanence.
« Semble-t-il que la structure se trouve toujours saine. Elle était conçue pour qu’un train passe dessus et livre des choses à la Dominion Rubber. Il faudrait que le ministère de l’Environnement statue pour qu’il soit officiellement désigné un pont, car le barrage a des restrictions, pour ensuite devenir un lien officiel. Ce serait un superbe point de jonction », a analysé M. Fauteux.
Le site de l’ancienne usine accapare un demi-million de pieds carrés. Elle pourrait accueillir des nouvelles résidences, sans avoir à ajouter des égouts et un aqueduc.
« La ville a manifestement un intérêt pour le barrage, surtout avec l’union des pistes cyclables avec Sainte-Sophie. Le transport actif représente l’avenir. Que l’on pense aux travailleurs, aux cyclistes ou aux visiteurs présents ici. Une étude démontre que 64 000 cellulaires sont en mouvement dans notre centre-ville. Jusqu’à 267 000 cellulaires s’y trouvent en périodes de pointes. En améliorant l’accès cycliste, c’est la mobilité dans un contexte environnemental que nous obtiendrions », a souligné le maire Marc Bourcier.