Lettre ouverte: Mon Québec, ma détresse, mon cri du coeur
Par Journal-le-nord
Je m’appelle Eva Rose, jeune étudiante étrangère de 23 ans vivant au Québec, notamment à Saint-Jérôme depuis 2 ans et demi. Je suis sous le coup d’une expulsion du territoire canadien, un acte qui m’a été notifié directement à l’immigration frontalière Saint-Bernard-De-La-Colle ce Samedi 28 Décembre 2019. Expulsion prévue le Mardi 7 Janvier 2020 à 10 Heures au 1010, Saint-Antoine à Montréal. Je lance ce cri de détresse afin de vous manifester toute ma douleur et mon désarroi face à cette décision.
En effet, ayant effectué une partie de mes études au Cameroun, en 2016, j’obtiens sur le coup mon diplôme universitaire : Maitrise en Finance à l’âge de 20 ans. Mon départ du Cameroun est dû principalement au décès de mon père, feu Ebengue Essomba Jean. Décès survenu le 28 Mars 2016 des suites de maladie. Il était le principal pourvoyeur de fonds de toute ma famille.
Mon père n’étant plus et ma mère étant malade et dans une situation financière précaire, ma famille et moi, nous avons pu rassembler les fonds nécessaires ($44 000 CAN) à mon immigration au Québec. Fonds issus principalement des ressources financières relatives au décès de mon père. J’ai pour ainsi dire rejoint ma sœur Fernande Messina qui, elle, s’est substituée entièrement à mon papa en m’offrant simultanément le gîte, le couvert et toute la protection dont j’avais besoin. Le choix du Canada a été fait non seulement parce que j’y avais déjà de la famille, mais aussi parce qu’il était important pour moi d’accéder à des compétences techniques en informatique que seul le Canada m’offrait car, celles-ci s’arrimaient parfaitement avec ma formation en Finance faite au Cameroun.
J’arrive donc au Canada le 29 juillet 2017, au titre de résidente temporaire. Je suis pour ainsi dire une étudiante étrangère inscrite au programme de DEC Technique en Informatique de Gestion. Un diplôme que j’ai brillamment supplanté ce 17 Septembre 2019 sur une période de 2 ans. C’est avec émoi, fébrilité et beaucoup d’impatience que je me préparais à me lancer dans ma nouvelle vie professionnelle.
Le Canada et particulièrement le Québec m’offrent des opportunités de travail inespérées qu’ailleurs j’aurais eu du mal à contracter. Aussi, en retour, j’ai beaucoup à offrir à cette communauté parce que non seulement je me sens redevable envers celle-ci, mais parallèlement je mets à disposition mes compétences, mon ardeur au travail et mes aptitudes en adéquation avec la grande demande sur le marché du travail canadien et la forte pénurie de ressources dans le domaine des technologies de l’information qui touche le Québec en particulier.
Aujourd’hui, je me sens chanceuse car, ici au Québec, j’ai pu entièrement m’imprégnée des habitudes de vie et être intégrée au sein de la communauté. Une communauté que je porte particulièrement dans mon cœur et dans laquelle j’ai pu évoluer sereinement parce qu’étant accueillie avec beaucoup d’amour dans un environnement chaleureux, sécuritaire et diversifié. Au-delà de la langue, j’ai un profond attachement pour les cultures québécoise et canadienne qui prônent l’égalité des sexes, l’entraide, la liberté d’expressions et de consciences. La culture québécoise m’a particulièrement séduite et j’en garde un profond respect pour ses valeurs. Je me suis adaptée et habituée aux hivers interminables canadiens, aux cabanes à sucre, a la poutine, a la queue de castor, la tourtière, les expressions typiquement québécoises … Tout ceci me manquera énormément. Je suis nostalgique et je pleure ce manteau de neiges blanc recouvrant mon beau patelin de Saint-Jérôme. Je ne suis certes pas née au Québec, mais je suis d’expression francophone (Langue maternelle) et j’ai une bonne maitrise de la langue anglaise. Au fil du temps je suis devenue plus québécoise de culture qu’africaine.
Très tôt j’ai compris que l’éducation à laquelle j’ai eu accès ici est un privilège et un investissement qui rapporte. C’est donc avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous et que je lance ce fort cri de détresse. Après avoir vider les comptes familiaux de plus de $44 000 CAD, étant titulaire d’un cycle supérieur universitaire en finance à l’étranger, et passée plus de 2 années intensives de perfectionnement en informatique marquées par l’obtention d’un diplôme d’étude collégial, j’ai du mal à accepter mon départ du Québec qui est pour moi ma terre d’adoption.
En vous remerciant,
Saint-Jérôme, Le 30 décembre 2019
Eva Rose
5 commentaires
se sont des stupide s ceux qui veule te retourner dans ton pays natal les bandit ont les gardes les tres bonne personnes ils veule les envoyer je te souhaite bonne chance
Ma chérie arrête de crier sur tout les toits ok. Tout les jours tu disais que le Cameroun est un bon pays pourquoi aujourd’hui tu as peur de rentrer? Pourquoi as tu supprimer tous tes postes sur Facebook? Le régime que tu as longtemps supporter aujourd’hui tu les vomis. Continue à insulter les personnes qui se battent pour les plus faibles au pays. Tu est ridicule au final!!
Bravo pour avoir publié cette lettre. Les humains devraient avoir de toute façon le droit de vivre ou ils veulent.
Vous avez tout mon appuis Mme. Bravo il ne faut pas lâcher
jy comprend rien il garde des gens immigrantes qui font presque rien et toi tas faites des gros efforts de ne pas dependent du statut quebecois en faisant des etudes qui taurais donner un metiers prochainement tas faite tout des efforts pour rien dans le fond.je trouve ca ridicule de leur part.