Les villes modernisent l’éclairage de leurs rues
Par Ève Ménard
La semaine dernière, Morin-Heights a complété la modernisation de l’ensemble de son réseau d’éclairage municipal. Cette transition permettra à la municipalité d’économiser annuellement 13 931 $ en consommation d’énergie et en entretien.
Plusieurs autres villes des Laurentides, dont Sainte-Adèle, Piedmont, Saint-Sauveur, Saint-Colomban et Saint-Hippolyte ont également procédé à la conversion de leurs luminaires de rue. Saint-Jérôme et Prévost, notamment, emboîteront le pas au cours de l’année.
Économies majeures
Ces transformations sont réalisées dans le cadre d’un programme de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et d’Énergère, qui prendra fin cette année. Ce programme permettait aux villes du Québec d’avoir accès à des tarifs préférentiels pour convertir leur réseau de luminaires de rue vers la technologie DEL (diode électroluminescente).
À Morin-Heights, la conversion des 203 luminaires aura coûté 122 000 $, indique le directeur général, Hugo Lépine. Grâce à cette initiative, la Municipalité réalisera des économies annuelles prévues de l’ordre de 13 931 $. M. Lépine estime même que ces économies pourraient parfois atteindre jusqu’à 20 000 $ annuellement. En quelques années seulement, l’argent investi dans la conversion des luminaires sera donc remboursé.
Meilleure qualité et plus grande durabilité
L’utilisation de la nouvelle technologie DEL permet aux municipalités de diminuer de 60 à 70 % leur consommation d’énergie, souligne Marc-André Lehoux, chargé d’affaires chez Énergère. Avant cette modernisation, les ampoules au sodium haute pression étaient majoritairement utilisées par les municipalités. « À titre comparatif, un luminaire au sodium va consommer 130 watts. Un luminaire au DEL, pour obtenir le même rendu lumineux, va nécessiter 30 watts. La facture fond donc à vue d’œil », illustre M. Lehoux.
Également, la technologie DEL est beaucoup plus durable. Ce type de luminaire peut durer jusqu’à 25 ans, alors qu’une ampoule au sodium haute pression dure seulement 5 ans. Cela permet donc d’économiser sur l’entretien des luminaires.
La qualité d’éclairage au DEL est d’ailleurs supérieure à celle générée par un luminaire au sodium, ce qui favorise la visibilité et la sécurité des citoyens. L’éclairage directionnel du DEL évite aussi les pertes de lumière vers le ciel : cette technologie éclaire au sol, au lieu d’éclairer sur les côtés et sur les devants, explique Marc-André Lehoux. On protège ainsi le ciel étoilé, une préoccupation importante pour la Municipalité de Morin-Heights. « On ne veut pas que l’éclairage empêche les gens d’admirer le firmament, à la nuit tombée », souligne Hugo Lépine.
Système de gestion intelligente
Les villes qui ont fait appel au programme de la FMQ et d’Énergère pouvaient aussi demander l’installation d’un système de gestion intelligente de l’éclairage public. Ce service permet aux municipalités de gérer en temps réel les parcs de luminaires de rue. La détection des bris ou des pannes sur le réseau est donc plus simple et efficace. Également, cette technologie intelligente permet aux équipes municipales de moduler l’intensité lumineuse, en fonction des besoins. « Si tu baisses de 40 % l’intensité lumineuse de ton luminaire, tu vas aussi économiser 40 % d’énergie », explique Marc-André Lehoux. Toutefois, présentement, Hydro-Québec ne considère pas encore ces économies, souligne le chargé d’affaires chez Énergère, puisque les villes sont facturées à montant forfaitaire.
« Quand les villes pourront faire reconnaître qu’elles font de l’atténuation, elles pourront économiser encore plus », indique M. Lehoux. Le fait de réduire l’intensité lumineuse et de contrôler le fonctionnement des luminaires permet, en plus, d’augmenter leur durée de vie. Normalement, les villes qui font appel au système de gestion intelligent comprennent au moins 1 500 luminaires sur leur territoire. Saint-Jérôme, par exemple, a demandé ce service, en plus de la conversion au DEL.