Les Villes changent, leur image aussi
Par Aurélie Moulun
Le 1er décembre dernier, la Ville de Sainte-Adèle révélait sa nouvelle image de marque. Celle-ci souhaitait notamment « moderniser son image afin de refléter plus adéquatement sa vitalité et son dynamisme ».
Puis, en octobre dernier, c’était la Municipalité de Mont-Blanc qui procédait au même exercice. Pourquoi les Villes et les Municipalités réfléchissent-elles à leur image de marque ?
Les Villes et les Municipalités font du marketing au même titre que des entreprises, d’après Bernard Motulsky. Ce dernier est professeur au Département de communication sociale et publique à l’Université du Québec à Montréal. Pour lui, en travaillant sur leur image de marque, les Villes souhaitent notamment attirer de nouveaux résidents et renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens.
Pouvoir d’attraction : Sainte-Adèle
D’après M. Motulsky, un logo dessiné de façon efficace permet d’accroitre le pouvoir d’attraction d’une Ville.
« Il faut que l’image dise ce qu’elle est. Le logo doit être efficace et le plus simple possible. Les couleurs et les formes sont aussi choisis en fonction de ce qu’on veut faire valoir de la Ville », explique M. Motulsky.
Ainsi, Sainte-Adèle a misé sur « une signature colorée et vivante, qui évoque la douceur de vivre à Sainte-Adèle, au rythme des saisons! », écrit-elle dans un communiqué.
Pour Michèle Lalonde, mairesse, la portée du nouveau logo s’adresse davantage aux touristes et aux visiteurs qu’aux résidents de la Ville. « Les citoyens nous connaissent déjà bien. C’est plus promotionnel et touristique, et on se met au goût du jour », souligne-t-elle.
Pour ce faire, Sainte-Adèle a ainsi adopté son tout premier logo. En effet, « ce qu’on avait avant c’était une armoirie. C’était plus protocolaire. On voulait se donner une image de marque qui nous ressemble. » Le but était donc de « rajeunir l’image de la Ville, d’attirer des travailleurs et de nouvelles familles », explique la mairesse.
Bien que certains soient réticents à ce changement d’image, la mairesse considère qu’il est nécessaire. « On ne renie pas notre passé avec le changement de logo. On se met plutôt au goût du jour et on va de l’avant. »
Alors que Saint-Adèle met l’accent sur ses visiteurs, Mont-Blanc se penche plutôt sur le sentiment d’appartenance des citoyens.
Rassembler sa communauté : Mont-Blanc
L’objectif principal de la Municipalité était de « rassembler ». À travers son nouveau logo, elle souhaitait mettre « en valeur les différents secteurs de son territoire » tout en « reflétant les valeurs de la communauté ».
Ainsi, Mont-Blanc, à travers son logo, s’adresse plus aux citoyens qu’aux visiteurs. « Avec le nouveau conseil, l’objectif c’était de créer un lien plus rassembleur. On voulait montrer qu’on est ouvert et disponible », explique Jean-Simon Levert, maire de la Municipalité.
« On veut que les citoyens voient qu’on a un avenir auquel on réfléchit et qu’on ne fait pas d’improvisation », dit-il. « On a toujours une signature. Que ce soit notre site internet, notre drapeau municipal ou l’entête des lettres que l’on envoie aux citoyens, il y a toujours un logo. On veut que ça dégage quelque chose. » Pour M. Levert, il était important d’avoir un logo fort et représentatif des valeurs citoyennes.
Ainsi, pour M. Levert, l’image de marque de la Municipalité est importante afin de rassembler ses citoyens et surtout pour les représenter. « Le logo de la Municipalité et la devise qui est à venir, on veut que ça appartienne à notre communauté. »
« Maintenant, c’est à jour, c’est 2022. On avait besoin d’un vent de nouveau. Maintenant, notre logo représente la modernité, l’environnement et l’harmonie », souligne-t-il.
Un logo dans l’air du temps
« La plupart des Municipalités possèdent des armoiries ou des blasons. Depuis les 40 dernières années, on remarque que celles-ci se dotent de plus en plus de logo. Les Municipalités accordent davantage d’importance à leur image », indique le professeur.
« Tout le monde est obligé de changer. Parce que sinon, au bout d’un moment, on a l’air passé date et on fait plus vieux. Et si notre logo a l’air vieux, alors on n’est plus à la mode et on n’attire plus les regards », indique Bernard Motulsky.
Pour M. Motulsky, ce type de retard sur la mode engendre ainsi un « déficit de notoriété ». L’image de marque d’une Ville c’est la représentation que l’on se fait d’elle, poursuit-il. « Elle est importante pour les résidents parce qu’on veut se sentir justifié et heureux d’habiter un endroit. C’est le rôle d’une municipalité de rendre l’environnement proche agréable et une bonne image de marque peut contribuer à améliorer la situation », détaille Bernard Motulsky.