Les travaux à Cap-Jeunesse sèment la crainte
Par Luc Robert
« L’arrivée et le départ des jeunes à l’école secondaire Cap-Jeunesse, pendant les travaux, c’est une bombe à retardement. Un ou des jeunes risquent de se faire frapper avant la fin de l’année. ».
C’est là la sombre prédiction de l’ex-préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord, M. Bruno Laroche, qui vient reconduire régulièrement sa belle-fille à l’institution du secteur Saint-Antoine.
Construction de classes modulaires pour 400 nouveaux élèves, rénovation du stationnement, interdiction de débarquer les élèves près de l’entrée des profs : tout semble arriver en même temps. Et une note de service, envoyée aux parents la semaine dernière, a laissé craindre le pire.
« Veuillez prendre note qu’il y aura des travaux dans le débarcadère des autobus les 1er, 4 et 5 avril prochains. Le débarcadère sera redirigé dans le stationnement de l’administration. Le stationnement de l’administration sera donc fermé », a-t-on avisé.
Le hic, c’est que Cap-Jeunesse étant l’école désignée régionalement pour le SportÉtudes et le profil hockey, les jeunes arrivent et repartent souvent avec leur poche d’équipement et leur bâton.
« Avec les barricades et les travaux, on voit des voitures monter par-dessus la chaîne de trottoir, des jeunes circuler à pied entre les autobus se déplaçant, etc. La 36e Avenue n’est pas aménagée pour un tel flux de voitures. Des parents laissent même leur enfant à la station d’essence à proximité, pour éviter le bordel », a réitéré M. Laroche.
Au Centre de services scolaire de la Rivièredu- Nord (CSSRDN), le directeur général, M. René Brisson, est conscient des inconvénients causés dans le secteur. « Ce n’est pas simple, les travaux qui ont court actuellement. Ils se font en urgence, mais la sécurité demeure la priorité. Nous demandons de la collaboration : l’impatience peut avoir un impact majeur. Il est déjà survenu des accidents malheureux, par le passé, que nous voulons éviter », a souligné le directeur général.
Circuits scolaires
Pour l’ancien élu hippolytois, la situation ne va guère mieux dans le transport scolaire vers les domiciles.
« Ont-ils déjà commencé à couper les autobus aux profils sportifs scolaires ? Ma belle-fille étudie au profil de danse. Ancienne résidente de Sainte-Sophie, elle avait droit au transport. Déménagée à Saint-Hippolyte (en raison d’une garde partagée), elle a eu le même service jusqu’à la pandémie. Depuis ? C’est terminé ! Ma conjointe Monia Proulx a envoyé des lettres de contestation, sans qu’une raison précise de cessation du service soit avancée dans les réponses, dont celle de M. Dominic Fauvel (directeur de l’école). »
M. Laroche n’a pas mâché ses mots face à la situation.
« On analyse votre demande, qu’ils nous répondent. Ça fait deux ans que ça dure. On ne peut se substituer au transport scolaire et perdre des heures de travail. Le CSSRDN semble avoir oublié qu’on vit en région. Tant pour les travaux à l’école que pour le transport scolaire, l’explosion démographique était prévue depuis des années. Il y a un manque de vision, une certaine improvisation chez les dirigeants du CSSRDN. On paie pour un service non reçu. »
À ce sujet, M. Brisson a préféré réserver ses commentaires, car il ne disposait pas de données de ce cas précis.
« On va prendre les moyens, s’il le faut, pour assurer le transport. On va trouver un minibus. J’ai grandi à Saint-Hippolyte et on dirait qu’on retourne 25 ans en arrière. De 50 à 60 $ de nos taxes vont au transport. Est-ce que la baisse des taxes scolaires, de 32 sous à 10 sous du 100 $ d’évaluation, a creusé un tel trou au CSSRDN ? Pourquoi l’autobus passe et ma belle-fille ne peut pas embarquer ? Pourquoi Lachute (Laurentian High) vient-il jusqu’ici chercher les étudiants en minibus, eux ? », a repris Bruno Laroche.