Les Laurentiens interdits d’accès dans les hôpitaux montréalais
Par Lpbw
Maxime Coursol – SANTÉ. Le ministère de la Santé du Québec aurait donné comme directive aux établissements de santé de la région de Montréal de refuser de traiter des patients atteints du cancer s’ils proviennent des Laurentides et de la région du 450, selon la Coalition Avenir Québec (CAQ).
Dans un communiqué envoyé aux médias, les quatre députés caquistes des Laurentides dénoncent le fait que les Laurentiens atteints de cancer se voient refuser l’accès à des traitements dans les hôpitaux montréalais, sous prétexte que de tels services existent dans leur région. L’information provient de l’organisme provincial Coalition Priorité cancer, qui a confirmé à notre journaliste que cette directive s’adresse aux résidents des Laurentides, de Laval et de la Montérégie.
Benoit Charette, député de Deux-Montagnes et président du caucus des Laurentides de la CAQ, se dit révolté de cette consigne. «Les gens de notre région sont pénalisés, affirme-t-il. La population des Laurentides est en hausse depuis de nombreuses années, mais le financement de nos établissements de santé est resté sensiblement le même. Saint-Jérôme a un service de cancérologie qui est débordé et l’hôpital de Saint-Eustache n’en a pas. Nous n’avons pas toujours de bons services ou de services de pointe dans les Laurentides pour certains types de cancer. Par exemple, si on prend le cancer de la prostate, la meilleure expertise se trouve à l’Hôpital général juif. Mais ce qu’on dit maintenant aux gens du 450, et même du nord des Laurentides, c’est de renoncer à cette expertise.»
La proximité et le manque de financement en cause
Benoit Charette voit deux problèmes majeurs dans les Laurentides au niveau des services de santé. Le premier est un manque de financement marqué dans les Laurentides, car l’enveloppe budgétaire n’a pas suivi la hausse vertigineuse de la population au sud de Saint-Sauveur. Le second serait la proximité avec Montréal. D’après lui, on a longtemps tenu pour acquis que les gens des Laurentides pouvaient aller se faire soigner à Montréal vu la faible distance à parcourir. «Or, on ne peut plus se prévaloir de cette proximité avec la directive du ministère de la Santé, dénonce le député de Deux-Montagnes. Pour plusieurs types de cancer, si le financement des services offerts dans les Laurentides était adéquat, on ne se tournerait pas vers Montréal!»
Benoit Charette rappelle en terminant que ce ne sont pas que les cancéreux qui font les frais du sous-financement des établissements de santé des Laurentides. L’an dernier, 4800 patients étaient en attente dans la région pour subir une imagerie par résonance magnétique (IRM), soit 1400 de plus qu’en 2011-2012.
Patients des Laurentides recevant des traitements à Laval ou Montréal
Territoire sud des Laurentides: 41% des usagers
Territoire Saint-Jérôme: 21% des usagers.
Source: ministère de la Santé et des Services sociaux.