Les Laurentides encore sous-financés
Le ministre de la Santé et des Services sociaux a présenté le 29 mars dernier les mesures du « Plan pour mettre en oeuvre les changements nécessaires en santé ». Selon la Coalition Santé Laurentides, la région est encore sous-financée par le gouvernement.
« Ce sont des mesures que l’ensemble des professionnels de la santé vont appuyer. L’enjeu est de savoir comment ils vont faire pour rendre ça concret sur le terrain », nous explique Simon-Pierre Landry, médecin de famille à Mont-Tremblant et à l’urgence à l’Hôpital Laurentien à Sainte-Agathe-des- Monts. Il est également porte-parole de la Coalition Santé Laurentides, qui travaille pour que la région des Laurentides obtienne un « financement équitable du gouvernement pour les soins de santé et les services sociaux ».
Des investissements ont été annoncés dans le plan, mais le problème, selon le Dr. Landry, est que « la région des Laurentides est l’une des grandes oubliées ». « On trouve ça très préoccupant. On vit dans un déficit d’infrastructures qui n’a aucune commune mesure avec les autres régions », dit-il.
Rapprocher les soins
Une des mesures appréciées par la Coalition est le plan de décentralisation du système de santé et de services sociaux. Celui-ci « vise à rendre le réseau plus efficace et imputable des résultats et assurer une stabilité organisationnelle ». L’objectif est de rapprocher les soins auprès des citoyens.
« Pour donner des services, il faut les infrastructures pour les soutenir » – Dr Simon-Pierre Landry
Plusieurs soins se donnent seulement dans les hôpitaux de Montréal ou de Laval et pas dans les Laurentides. Toutefois, « pour donner ces services, il faut les infrastructures pour les soutenir », soutient le Dr. Landry.
Par exemple, un patient diagnostiqué avec un cancer qui doit passer un scan pour savoir s’il y a présence de métastases n’aura pas accès à ce soin dans les Laurentides. Il doit se rendre à Montréal ou à Laval. Pour d’autres soins, des patients seront redirigés vers Montréal parce que les listes d’attente sont trop longues dans les Laurentides.
« Le nerf de la guerre, pour rapprocher les soins dans notre région, c’est d’envoyer des médecins dans notre région et de l’argent pour la construction de certaines infrastructures », soutient Simon-Pierre Landry.
Population qui augmente et qui vieillit
« Beaucoup de personnes décident de venir dans notre région parce que c’est une belle place pour prendre sa retraite. Il faut être capable d’absorber cette clientèle-là. Ça prend plus de médecins de famille », souligne le médecin.
« Le gouvernement ne reconnait pas l’augmentation de la population de notre région, ce qui fait en sorte qu’on va se retrouver avec un déficit encore pire que ce qu’on a à l’heure actuelle en termes de médecins de famille », explique-t-il.
Selon Simon-Pierre Landry, le problème n’est pas au niveau de l’attraction de la main-d’oeuvre, mais plutôt des infrastructures. « On n’a pas ce qu’il faut pour les faire travailler », déplore-t-il.
Le CISSS des Laurentides mentionne que quatre projets sont à l’étape de la planification : l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, la Maison des aînés de Lachute, la Maison des aînés de Labelle et l’Hôpital de Mont- Laurier.
D’autres projets sont également en cours de réalisation, comme le Centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation et le nouveau Pavillon de soins en santé mentale de l’Hôpital régional de Saint- Jérôme. La région accueillera aussi cinq nouvelles maisons des aînés.
Pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre, le CISSS des Laurentides a notamment développé un projet de recrutement d’infirmiers et d’infirmières en provenance de pays francophones d’Afrique. Ainsi, au mois de janvier, deux cohortes de 20 candidats chacune seront accueillies dans les deux cégeps des Laurentides afin de suivre l’attestation d’études collégiales – Intégration à la profession infirmière du Québec. Durant leurs études, ces personnes pourront occuper un emploi au CISSS.
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Sixième vague dans les hôpitaux
Après avoir observé une diminution constante du nombre hebdomadaire de cas du 1er janvier (environ 10 000 cas) jusqu’à la mi-mars (environ 500 cas), la région est passée à plus de 700 cas lors de la dernière semaine, nous indique le CISSS des Laurentides. Le nombre quotidien des tests positifs en laboratoire confirme cette tendance avec un léger rebond à la fin mars. Le nombre hebdomadaire de nouvelles hospitalisations avec diagnostic de COVID-19 a fortement diminué de la mi-janvier à la mi-mars (de près de 200 à moins de 30 par semaine), pour remonter légèrement au cours de la dernière semaine (34 hospitalisations). Pour la majorité des patients hospitalisés atteints de la COVID-19, la raison principale de leur admission est pour un diagnostic autre que la COVID.