(Photo : Courtoisie)
Les étudiants de l’UQO, campus Saint-Jérôme, sont entrés en grève afin de demander la rémunération des stages.

Les étudiants de l’UQO en grève pour la rémunération des stages

Par Aurélie Moulun

Durant la semaine du 27 mars, les étudiants de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), campus Saint-Jérôme, sont entrés en grève afin de demander la rémunération des stages finaux. Le mardi 28 mars, ceux-ci se sont arrêtés devant le bureau du député provincial, M. Youri Chassin afin d’y faire du piquetage.

Les étudiants en éducation, en psychoéducation et en travail social doivent réaliser des stages allant de trois à plus de dix semaines. Marianne Provencher, chargée de projet pour le Groupement Universitaire en Travail Social et étudiante à l’UQO en travail social, déplore l’absence de rémunération durant cette période.

Des étudiants épuisés et endettés

En entrevue, elle explique que les étudiants s’endettent durant ce processus. « Plusieurs n’ont pas le temps de travailler en même temps de réaliser leur stage. Résultat : ils s’endettent. Il y a une pression des professeur(e)s et des entreprises à toujours faire plus. Alors beaucoup d’étudiants en font plus pour impressionner, pour s’assurer d’avoir de bonnes notes et pouvoir se trouver un emploi par la suite », explique Marianne.

« D’ailleurs, plusieurs d’entre eux sont en appartement ou ont une famille et ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins financiers durant leurs stages finaux », déplore-t-elle. Ainsi, les étudiants revendiquent « une équité et une égalité des opportunités ».

Sébastien Lehoux, étudiant au baccalauréat en éducation préscolaire et primaire, est du même avis. « Nous déplorons que nous occupions des fonctions à temps complet qui nous empêchent très souvent d’occuper nos emplois étudiants et, donc, cela crée un gouffre financier considérable et anxiogène pour les stagiaires », écrit-il par courriel.

Rémunération des stages : une cause féministe

Marianne explique d’ailleurs que ce sont les domaines d’étude « traditionnellement féminins », tels que l’éducation et le travail social, qui sont touchés par cette absence de rémunération. « C’est vraiment une cause féministe. Si on regarde pour un stage en ingénierie par exemple, un domaine traditionnellement masculin, là même les stages d’observation sont rémunérés à 22 $/h et plus ! Et le gouvernement subventionne les compagnies pour payer ces stagiaires. », lance Marianne.

Elle ajoute également que « dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, plusieurs étudiant(e)s stagiaires se font imposer une charge de dossiers avec une supervision minimale. [Ils et elles] se retrouvent en position de ‘’cheap labor’’. Il ou elle peut se retrouver à accomplir des tâches à l’extérieur de leur mandat pédagogique de stagiaire. »

C’est pourquoi tout au long de l’année, les différents représentants des communautés étudiantes rédigent des lettres à l’intention du gouvernement. « On encourage aussi les étudiants, après leur stage, à faire des plaintes aux normes du travail », poursuit Marianne.

D’autres cégeps et universités sont également en grève cette semaine pour demander la rémunération des stages. Notamment, l’UQO, campus Gatineau, l’UQAR et le cégep de Rimouski.

Le Parti Québécois appuie la cause

Jeudi dernier, le Parti Québécois annonçait son soutien aux communautés étudiantes. Il indiquait notamment « que les stages obligatoires dans la fonction publique devraient être rémunérés », dans un communiqué.

Ainsi, le 30 mars au matin, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, déposait une motion à l’Assemblée nationale et « a forcé un vote par lequel la motion a été adoptée », mentionne-t-on.

L’Assemblée nationale demande donc « officiellement au gouvernement de reconnaître le statut de salarié aux étudiants stagiaires du secteur public. »

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