Les Cuisines Solidaires : 4 000 repas pour Moisson Laurentides
Par Simon Cordeau
Le Cégep de Saint-Jérôme et l’École hôtelière des Laurentides prépareront 4 000 repas pour Moisson Laurentides, dans le cadre de la 20e édition des Cuisines Solidaires – Éditions Relève. Grâce à l’évènement, les étudiants mettent en pratique ce qu’ils ont appris, tout en étant sensibilisés à l’insécurité alimentaire et en faisant une bonne action.
Le 24 mars prochain, des étudiants du Cégep de Saint-Jérôme prépareront 1 000 repas en une seule journée, explique l’enseignante Valentine Laperle. « On le fait dans le cadre du cours de service alimentaire institutionnel. C’est vraiment un super projet pour les étudiants, qui voient une production de gros volume. On devrait avoir une dizaine d’étudiants et deux professeurs. Notre technicienne, d’autres profs et des étudiants qui ne sont pas dans le cours viennent aussi nous prêter main-forte, pour l’empaquetage par exemple », se réjouit-elle.
Cuisiner beaucoup en peu de temps
Le Cégep participe à l’évènement pour une cinquième année. La Tablée des chefs, qui l’a initié, fournit une recette et les ingrédients à chaque année. « C’est un peu un évènement clé-en-main. Cette année, on fait un parmentier de porc et de légumineuses. C’est une version améliorée du pâté chinois [Rires] », explique Mme Laperle.
Préparer 1 000 portions en une seule journée peut sembler ambitieux. En fait, il s’agit d’une opportunité pour les étudiants de mettre en pratique ce qu’ils voient dans leur cours. « C’est là que les étudiants apprennent vraiment à travailler des gros volumes. C’est une occasion en or pour eux de planifier la production, le temps nécessaire, les équipements qui devront être utilisés, etc. » Les étudiants utiliseront par exemple une marmite vapeur de 160 litres pour cuire les pommes de terre, et une braisière électrique pour saisir la viande.
Après, il y a l’empaquetage dans les contenants. « C’est un travail à la chaîne. Ça prend de l’huile de coude! C’est très différent de cuisiner un souper pour 10 personnes, ou servir 60 personnes dans un restaurant. Ça implique toute une autre logistique. » L’enseignante précise qu’elle forme avant tout des gestionnaires, pas seulement des cuisiniers.
Faire une bonne action
Les portions sont ensuite remises à Moisson Laurentides, qui les distribue à divers organismes communautaires des Laurentides selon les besoins. « Ce sont des valeurs qui me sont chères, à moi et à tous les membres du département : les bonnes pratiques de gestion, le partage et l’engagement communautaire. On veut les inculquer à nos futurs gestionnaires. Souvent, ce sont eux qui vont prendre les décisions. Et ce sont vraiment des activités mobilisatrices. Pour les étudiants, c’est souvent leur coup de coeur de l’année », se réjouit Mme Laperle.
Avant la pandémie, le Cégep faisait des partenariats avec des organismes locaux, pour servir les portions directement aux bénéficiaires. « En plus, il y avait un réel échange. Les étudiants comprenaient un peu plus leur réalité. Au début, ils étaient un peu intimidés, mais à la fin, il y avait un « Wow! » Ça vient chercher une corde sensible des étudiants. Et c’est une façon de les sensibiliser aux enjeux d’insécurité alimentaire et de gaspillage, et de se questionner sur l’alimentation durable », raconte l’enseignante.
Malheureusement, les restrictions de la pandémie ont mis fin à ces échanges, déplore Mme Laperle. « Il faudrait le remettre en branle, maintenant que ça se stabilise. Mais juste de faire l’évènement, c’est déjà génial. »
Le saviez-vous ?
Les Cuisines Solidaires sont une initiative de la Tablée des chefs. Depuis les 20 dernières années, les gens de le besoin ont ainsi reçu 1,5 millions de portions préparées. La 20e édition implique :
- 30 établissements au Québec et 4 hors-Québec;
- 12 régions administratives;
- Un objectif de 150 000 repas cuisinés;
- Plus de 700 participants.