Les CPE se mobilisent
Par France Poirier
Manifestation. Parents, éducatrices et direction de centres de la petite enfance (CPE) se sont regroupés, mardi matin, devant le CPE La Petite Académie de Saint-Jérôme afin de dénoncer les coupes du gouvernement.
«Depuis quatre ans, nous absorbons des coupes, on ne peut plus couper et nous craignons devoir diminuer la qualité des services, faute d’argent», souligne Karyne Beaudry, directrice du CPE La Petite Académie et coprésidente du regroupement des CPE Laval-Laurentides.
Pour Mario Boucher, directeur général du Regroupement des centres de la petite enfance Laval Laurentides (RCPELL), le gouvernement pige dans les poches des parents, mais ne remet pas ces sommes dans le réseau et c’est inacceptable. «Ce n’est pas une option de couper. Notre réseau en subit les conséquences depuis quatre ans. Les salaires des éducatrices sont établis par le gouvernement, mais celui-ci ne finance plus. Il vient chercher dans les poches des parents, mais ne réinvestit pas dans le réseau et en plus il coupe», ajoute M. Boucher.
Les conséquences
En tant que directrice générale du CPE La Petite Académie, coprésidente du RCPELL et aussi comme mère de famille de trois enfants, Mme Beaudry a adressé une lettre au ministre de la Famille pour le sensibiliser aux répercussions de ces coupes pour les enfants du Québec. «Vos mesures drastiques ont des conséquences importantes dans notre milieu. Nous avons l’impression que vous ne mesurez pas l’impact des décisions que vous prenez», soutient-elle dans sa lettre.
Mme Beaudry ajoute qu’il est de plus en plus difficile de répondre à l’objectif premier des CPE qui est de prendre soin des enfants, des familles du Québec. «Quand on fait des campagnes de financement pour se tenir la tête hors de l’eau et réaliser des projets, le gouvernement vient chercher nos surplus», ajoute Mme Beaudry.
À titre d’exemple, le CPE La Petite Académie a recueilli grâce à des campagnes de financement 44 000$ en quatre ans et le gouvernement a récupéré 42 000$ en surplus empêchant ainsi le CPE de réaliser ses projets, dont un agrandissant qui aurait créé de l’emploi et de nouvelles places pour accueillir plus d’enfants.
Au Québec, ce sont 120 M$ en compression que doivent subir les CPE pour l’année 2016-2017.
D’autres mobilisations du RCPELL sont prévues cette semaine à Laval et partout au Québec. Un grand rassemblement a lieu à Montréal le dimanche 7 février.