Les candidats débattent de santé
Par Simon Cordeau
Des candidats des cinq principaux partis se sont affrontés mardi, 13 septembre, lors d’un débat sur la santé organisé par la Coalition Santé Laurentides au Cégep de Saint-Jérôme et diffusé en ligne.
Les participants étaient Sandrine Michon, candidate du Parti québécois dans Saint-Jérôme; Martin Plante, candidat du Parti libéral du Québec dans Saint-Jérôme; Karim Elayoubi, candidat du Parti conservateur du Québec dans Argenteuil; Rose Crevier-Dagenais, candidate de Québec solidaire dans Prévost; et Youri Chassin, candidat et député sortant de la Coalition avenir Québec dans Saint-Jérôme.
Modérés par le journaliste Ghislain Plourde, les échanges ont été calmes et respectueux. Les candidats s’entendaient sur le piètre état du système de santé dans les Laurentides et sur la nécessité d’effectuer un rattrapage. C’est sur les moyens d’y parvenir que leurs positions divergent.
Un retard à rattraper
Le modérateur a souligné qu’au cours des 30 dernières années, la population des Laurentides a doublé, s’élevant aujourd’hui à 650 000 résidents et des dizaines de milliers de villégiateurs. Cependant, les ressources n’ont pas suivi. Selon la Coalition Santé Laurentides, la région compte 7,4 % de la population de la province, mais seulement 4,4 % du financement en santé.
M. Plourde a aussi indiqué que le tiers des patients laurentiens doivent aller se faire soigner à l’extérieur de la région. En proportion de leur population, les Laurentides ont le tiers moins de médecins que la moyenne québécoise.
Le débat est disponible sur la page Facebook de la Coalition Santé Laurentides.
Différentes solutions
Mme Michon (PQ) a soutenu la décentralisation du pouvoir décisionnel. Elle a aussi plaidé pour une meilleure qualité de vie pour les travailleurs. Cela passerait par la formation, la fin du temps supplémentaire obligatoire et l’abolition des agences privées. Elle souhaite également une meilleure enveloppe budgétaire pour les organismes communautaires.
M. Plante (PLQ) a déclaré vouloir « se battre pour avoir l’argent qui appartient aux Laurentides ». Il a aussi souligné l’importance d’augmenter le nombre de lits dans les hôpitaux. Pour accélérer la formation des professionnelles, il a proposé d’augmenter les cohortes et d’assouplir le contingentement.
M. Elayoubi (PCQ) a soutenu que la structure du système de santé était fondamentalement déficiente, et qu’une décentralisation et un changement du mode de financement étaient nécessaires. « Il faut sortir du dogme que le financement doit venir du public. […] Il faut libéraliser le réseau public, tout en maintenant l’universalité de l’accès. »
Mme Crevier-Dagenais (QS) a dit miser sur la prévention. Elle a aussi proposé de revaloriser les centres locaux de services communautaires (CLSC). Son parti en ferait des points d’entrée dans le système de santé, ouverts 24/7 et avec diverses professionnelles. Elle croit qu’il n’y a pas une pénurie de main-d’œuvre, mais que c’est plutôt les mauvaises conditions de travail qui font quitter les professionnelles.
M. Chassin (CAQ) a défendu le bilan de son gouvernement, qui le « remplit de fierté ». Il a aussi détaillé les investissements fait à l’Hôpital de Saint-Eustache, l’implantation d’un centre de médecine nucléaire et les plans cliniques déposés pour les hôpitaux de Lachute et de Sainte-Agathe, entre autres. Le rattrapage est bien commencé, selon lui, mais est loin d’être terminé, admet-il.
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Demandes des professionnelles
La Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) – Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (SPSL) a également organisé un débat jeudi, 15 septembre, au Manoir Saint-Sauveur. Seules les candidates Sandrine Michon (PQ) et Rose Crevier-Dagenais (QS) y ont participé.
Le débat est disponible sur la page Facebook de la FIQ – SPSL.
Parmi les demandes du syndicat aux partis politiques, la présidente Julie Daignault mentionne une loi pour un ratio professionnel-patient sécuritaire, l’abolition du temps supplémentaire obligatoire et de la main-d’œuvre indépendante, ainsi que des meilleures conditions de travail pour les professionnelles de la santé.