Les camps de vacances appellent à l’aide
Par Simon Cordeau
Les camps de vacances des Laurentides sont fermés depuis le 15 mars, au début de la pandémie. Ils continuent toutefois de payer des frais fixes et la plupart d’entre eux risquent de disparaître, s’ils n’obtiennent pas d’aide gouvernementale rapidement.
Dans une année normale, Vincent Normandeau, directeur général du Camp Quatre Saisons à La Macaza, estime faire un chiffre d’affaire d’environ 500 000$. Cette année, son organisme à but non lucratif (OBNL) n’a fait qu’un maigre 30 000$ de revenus.
Un camp de vacances dépense en moyenne 300 000$ par année en frais fixes. « En juin, on a dû rembourser notre clientèle, mais on avait déjà dépensé pour 6 mois de frais fixes. On a dû emprunter et s’endetter significativement », raconte M. Normandeau.
Les camps de vacances demandent maintenant l’aide de Québec, pour payer 75% de leurs frais fixes. « En tout, ça représente 25 millions de dollars, et ça sauverait les camps qui étaient déjà en bonne santé financière. » M. Normandeau affirme que c’est très peu d’argent, comparé aux demandes d’autres secteurs économiques.
Aucune source de revenus ou presque
Si le Camp Quatre Saisons a tout de même fait quelques revenus cet été, c’est que quelques camps ont eu la permission du ministère du tourisme de faire de l’hébergement autonome, ou du « prêt-à-camper », bien qu’avec des mesures très strictes. « Des familles ont pu venir faire du camping, et on a pu maintenir un lien vivant avec elles. Mais ça n’avait aucune valeur financière, seulement une valeur morale. »
Quant à l’aide aux entreprises en zone rouge, le Camp Quatre Saisons n’y a pas droit, parce qu’il est en zone orange. « On ne fait pas partie du plan de M. Fitzgibbon et on se l’est fait confirmer », déplore M. Normandeau.
« On est passés sous le radar. »
Sans compter que les revenus futurs sont en sérieux doute. « Ça m’étonnerait qu’on nous donne bientôt le go pour l’année prochaine. On ne sait même pas ce qui va se passer pour la fête de Noël! »
Bref, les camps de vacances ont besoin de liquidités, et vite. « Moi, je prévois la fermeture définitive dans 4-5 mois, maximum. Pour la plupart des camps, c’est entre 2 et 8 mois. »
Appel à l’aide
« On est tous des gens passionnés, imaginatifs, capables de se réinventer. Mais là ça nous dépasse. C’est hors de nos mains. » M. Normandeau dit que les camps ont attendu tout l’été et se sont fait promettre de l’aide… qui n’est jamais venue. « Le fait qu’on soit si petits, qu’on soit restés si polis et sages à attendre… Maintenant, il y a urgence qu’on se fasse entendre. »
M. Normandeau rappelle aussi l’immense valeur éducative et communautaire des camps de vacances. Ces OBNL protègent de vastes espaces verts, permettent un accès à la nature et gèrent bénévolement les sentiers. M. Normandeau estime que le quart des enfants qui viennent au camp proviennent d’un milieu défavorisé. « C’est leur seule porte d’accès à la nature et au plein air. »
Les camps ont même déjà prévu des mesures pour accueillir les enfants de manière sécuritaire en 2021. « On a fourni des protocoles à la Santé publique, c’est sur leurs bureaux. Reste à voir si on sera encore là… »