(Photo : Archives)
Hôpital de Saint-Jérôme.

Le syndicat réclame la fin du TSO au CISSS des Laurentides

Par Charlier Mercier

Le FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides a donné un ultimatum au CISSS des Laurentides pour mettre fin à l’utilisation jugée abusive du temps supplémentaire obligatoire (TSO), et ce d’ici le 15 novembre prochain. Cette mesure cause une grande détresse et de l’anxiété chez personnel soignant, dénonce le syndicat.

C’est par une mise en demeure envoyé le 15 octobre à la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, Mme Rosemonde Landry, que le syndicat souhaite se faire entendre.

« Nos membres travaillent dans un climat caractérisé par une forte détresse psychologique », affirme Julie Daignault, présidente du FIQ-SPSL. « Il n’est pas rare de voir plusieurs d’entre elles éclater en sanglots au cours de leur prestation de travail. Certaines tiennent même des propos suicidaires directement liés à l’utilisation excessive du TSO », ajoute-t-elle.

Les travailleurs en santé qui refusent de faire du temps supplémentaire sont parfois menacés d’être suspendus ou d’avoir des lettres au dossier, selon la présidente du FIQ-SPSL. Il arriverait même qu’ils reçoivent de l’intimidation par leurs supérieurs.

Mme Daignault considère que s’il y avait une bonne gestion matérielle et humaine, il serait possible d’éliminer complètement le recours à cette mesure.

Réponse du CISSS

Par courriel, le CISSS des Laurentides a indiqué qu’il n’émettra pas de commentaires en lien avec la mise en demeure.

« En toute circonstance, le TSO demeure une mesure de dernier recours que nous utilisons uniquement pour assurer les soins et services essentiels à la population », a indiqué le CISSS des Laurentides par courriel.

Le CISSS affirme que leur priorité est de réduire le TSO et que leur objectif ultime est de l’éliminer complètement, sans préciser de date.

Lorsque des quarts de travail ne sont pas comblés, la direction assure qu’elle débute par la recherche de volontaires. Il arrive fréquemment que les membres du personnel d’une équipe trouvent une solution, sans devoir imposer le temps supplémentaire non planifié, souligne la direction.

Pénurie de main d’oeuvre

Le CISSS reconnait que la pénurie de personnel est un enjeu lié à la nécessité d’avoir recours ou non au TSO. C’est pourquoi le CISSS mise sur le recrutement de la main-d’oeuvre qui représente « l’une des meilleures solutions » pour mettre fin au TSO.

Depuis le 20 octobre dernier, où le gouvernement a annoncé de nouvelles primes pour le personnel infirmier, le CISSS des Laurentides a procédé à l’embauche de 8 infirmières, 5 infirmières cliniciennes, 4 infirmières auxiliaires et 2 inhalothérapeutes, pour un total de 19 personnes.

Les services du CISSS sont ajustés en fonction de la disponibilité du personnel. La réduction temporaire de certains services permet au centre d’éviter d’imposer du temps supplémentaire obligatoire. Selon Mme Daignault, cette pénurie de main-d’oeuvre est étroitement liée au fait que plusieurs travailleurs de la santé à bout de souffle ont dernièrement quitté le centre pour rejoindre le domaine privé ou pour carrément changer de profession. « Si on continue dans cette voie-là, qui voudra faire ces professions dans ces conditionslà ? », se demande-t-elle.

Le TSO est utilisé depuis que le CISSS des Laurentides a vu le jour, en 2015. Après une baisse du nombre d’heures en TSO constatée en 2020, cette mesure est en hausse pour l’année en cours.

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