Le Restaurant Soleo : Anthony Acena fait preuve de générosité et d’optimisme

Par Daniel Calvé

Depuis le mardi 17 mars, le restaurant Soleo est fermé. Le propriétaire, Anthony Acena, a choisi de prendre cette décision avant tout pour des raisons de solidarité et de prévention en lien avec la situation actuelle.

Dès la fin de semaine suivant les premières annonces significatives du gouver-nement, la propriétaire a immédiatement compris que l’achalandage ne serait pas habituel. Il m’explique que le vendredi et le samedi précédant ces interventions gouvernementales, il avait accueilli respectivement 165 clients (6 mars) et 178 clients (7 mars). Or, la fin de semaine suivante, il n’a reçu que 45 clients le vendredi (13 mars) et une cinquantaine le samedi (14 mars).

« De toute façon, hormis le chiffre d’affaires et les conséquences économiques, il y a aussi le fait que si on ne fait pas tous l’effort de la quarantaine et de l’isolement, on n’y arrivera pas », affirme-t-il. « Avant tout, c’est pour des raisons de solidarité avec le reste de la situation et pour des raisons de prévention. Moi, j’ai un enfant handicapé à la maison et je ne me voyais pas continuer à travailler dans le public et ramener éventuellement, un virus qui pourrait l’affecter », confie Anthony Acena.

Un des privilégiés

La propriétaire du Soleo se considère comme un des privilégiés, lui dont le commerce est bien établi depuis 22 ans. « J’ai un commerce très en santé et j’ai très peu de frais à payer. Comme je l’ai expliqué à mes employés au meeting qu’on a eu lundi [16 mars], je suis capable de résister jusqu’à Noël, fermé. Mais je ne serai pas capable de résister jusqu’à Noël en payant des employés à perte d’argent.

Je suis un des privilégiés parce qu’il y en a beaucoup d’autres qui ne sont pas dans la même situation », souligne Anthony Acena. « Maintenant, c’est davantage l’incertitude de ne pas savoir quand les choses vont revenir à la normale, mais dans l’ensemble, ça va », rassure-t-il.

Son restaurant comprend une vingtaine d’employés, une quinzaine à temps plein et quatre ou cinq à temps partiel.

Des dons de nourriture

En fermant son restaurant, le propriétaire s’est retrouvé avec une quantité importante de nourriture qui ne serait pas utilisée. Une chose est certaine, il s’est assuré de ne pas gaspiller. « J’ai une bâtisse commerciale avec des locataires en haut. Ce sont des gens qui ont des situations précaires. Mercredi, ils sont descendus à tour de rôle et ils ont rempli leur plat à emporter. Je pense que leur frigo n’a jamais été aussi plein », s’est réjoui Anthony. « Ils l’ont rempli avec des poivrons, des tomates, de la salade. Il y avait aussi des moules. Ils avaient les yeux grands ouverts. Ce sont des gens qui n’ont pas souvent la chance de manger des moules. Il a fallu que j’explique à certains comment les cuire. Il y en a à qui j’ai donné un peu de vin blanc et je leur ai précisé que c’était pour les moules et pour eux », raconte-t-il en riant. Certains employés du restaurant sont aussi repartis avec de la nourriture.

Pour le reste, le propriétaire compte aller porter la balance à des organismes, dès mardi [24 mars], où ils donnent à manger aux gens dans le besoin. « J’ai davantage donné que jeté », conclut-il.

2 commentaires

  1. Salut Anthony,
    Ceci te représente bien mon ami. Félicitations pour ce geste de coeur !! Prend bien soin de toi et des tiens 💙💚💛

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