Le président de l’UMQ rencontre la région pour mieux la défendre
Par Aurélie Moulun
Le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’est arrêté à Saint-Colomban dans le cadre de sa tournée « Les municipalités, l’énergie du Québec », le 31 mai dernier.
Au Centre récréatif et communautaire, une quarantaine d’élus des Laurentides étaient présents afin de discuter des divers enjeux qui « mettent les municipalités de plus en plus sous pression », lit-on dans un communiqué.
Le président de l’UMQ, Martin Damphousse, et l’administrateur régional de l’UMQ pour la région des Laurentides, Xavier-Antoine Lalande, ont accepté de partager un résumé de cette rencontre en entrevue avec le Journal.
Les Laurentides : Une région « complexe »
« J’ai commencé ma tournée avec les régions les plus éloignées parce que ce sont les régions que je connais beaucoup moins. Pour parler des mines, par exemple, il faut qu’on me l’explique pour que je le défende bien. J’ai besoin d’être dedans, d’être bombardé de ces informations pour les maîtriser », indiquait M. Damphousse.
Plusieurs surprises attendaient d’ailleurs le président lors de sa rencontre avec les élus des Laurentides. « Avant que je parle à la région ce matin, je pensais bien la connaître parce que mon frère a été à Tremblant, il a habité à Blainville et à Rosemère », racontait le président en entrevue. « Mais il y a des enjeux spécifiques dont on m’a parlé comme l’approvisionnement en eau et à quel point il y a une forêt beaucoup plus dense que je pensais. Moi, à Varennes, c’est 78 % agricole, alors je pensais que ça pouvait se ressembler un peu plus, alors que non », poursuivait-il.
D’après Xavier-Antoine Lalande, le président a également à prendre connaissance « de la particularité des Laurentides ». « Mis à part Lanaudière, il n’y a pas d’autres régions qui sont capable de réunir des enjeux miniers, forestiers à des enjeux de mobilité et de densité de territoire liés à la CMM. Ça n’existe pas ailleurs au Québec. Donc c’est une région qui est assez complexe. Elle mélange différents enjeux, mais qui ne touchent pas chaque ville de la même façon. Martin a été super à l’écoute et il a nourrit énormément les discussions ce matin », soulignait M. Lalande, également maire de Saint-Colomban.
Martin Damphousse expliquait notamment avoir été surpris par la densité dans la région des Laurentides. « Par rapport à toutes les autres régions, je pense qu’ici, c’est la région qui souffre le plus du trafic. Vous avez connu un développement exponentiel. Et là je parle Couronne Nord élargie. Donc comment régler ça ? Ça prend un engagement gouvernemental massif pour investir en transports en commun. S’ils ne le font pas, ce n’est pas les villes qui ont les moyens de s’offrir ça, donc ça va devenir difficile », indiquait le président.
La renégociation du pacte fiscal
Le président de l’UMQ indiquait que le but de sa tournée « était surtout une récolte d’informations pour tenter de négocier le meilleur pacte fiscal possible avec le gouvernement. Est-ce qu’on va être capables de régler tous les enjeux ? C’est impossible. On va faire comme tout le monde et tenter de tirer la couverte de notre côté. »
Le pacte fiscal est un exercice qui se fait aux quatre ans. Le pacte présentement en vigueur viendra à échéance le 31 décembre 2024 et le prochain couvrira la période 2025-2029.
Le président de l’UMQ prévoit une seconde rencontre
La rencontre du 31 mai était d’ailleurs la plus grande qu’ait connue Martin Damphousse depuis le début de sa tournée.
« C’est la première fois que je ne réussis pas à passer au travers mon ordre du jour en deux heures tellement ils ont bombardé de questions et d’intervention. Il n’y a jamais eu autant de monde. Des rencontres privées d’élus, c’est en moyenne 15 à 20 personnes. Là, ils étaient 40. Donc c’est le double ou le triple d’interventions », détaillait-il.
« Donc j’ai pris l’engagement, et j’espère qu’ils vont accepter mon invitation de revenir parce que je n’ai pas parlé du volet énergie, et ça, c’est majeur ce qui est en train de se passer au Québec. Et le pouvoir municipal, on peut réussir à amener des solutions innovantes », ajoutait-il finalement.