Le marché immobilier régional explose comme jamais
Par Luc Robert
Les Laurentides et l’Estrie sortent grandes gagnantes de l’augmentation du nombre de transactions immobilières enregistrées au 3e trimestre de 2020.
Mieux encore, localement, Saint-Sauveur a dominé avec une hausse de 118 %, devançant même Mont-Tremblant, qui se situe à 115 %.
« Les gens aiment déjà les attraits des Laurentides et de l’Estrie. On retrouve les mêmes genres de hausses de ventes, lors des trois derniers mois, pour les deux régions. Plusieurs personnes préfèrent la campagne à la ville. Le marché est cher à Montréal, de sorte que les gens n’hésitent pas à investir en lointaine banlieue », a expliqué M. Ronald Lécuyer, courtier à l’agence immobilière Royal Lepage Plus de Saint-Jérôme.
Lors de ce fameux troisième trimestre, le nombre de transactions a bondi de 49 % au Québec, selon les statistiques dévoilées vendredi dernier par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
« En raison du marché chérant de Montréal, la théorie des dominos s’applique vers le Nord. Le nombre de transactions est aussi en forte hausse dans le secteur de la MRC Rivière-du-Nord, grâce entre autres au train de banlieue et au télétravail, causé par la COVID-19. Le marché était déjà bon en 2019. Il est excellent en 2020 », a-t-il ajouté.
Son collègue Louis Saint-Jean, également de Royal Lepage Plus, abonde dans le même sens.
« Avant, les gens avaient parmi leurs critères d’achat la proximité des grandes artères, pour se déplacer au travail. Maintenant, ils insistent fortement pour dénicher un endroit où l’Internet à haute vitesse est offert, et ce, également dans les Pays d’en Haut ».
Profil d’acheteur
Contrairement aux dernières années, ce ne sont plus les baby-boomers qui se cherchent une qualité de vie, loin de la métropole québécoise.
« Je dirais que notre clientèle typique est variée. Elle est entre autres composée de jeunes professionnels de moins de 50 ans, qui possèdent de bonnes liquidités. Les boomers ont déjà fait leur nid lors des années précédentes », a renchéri M. Lécuyer.
« Je dirais qu’un autre type d’acheteurs se pointent: oui, ceux qui ont de bonnes sommes à investir, mais qui achètent aussi une demeure pour leurs parents. Ils veulent qu’ils aient un endroit paisible pour la retraite », a invoqué M. Saint-Jean.
Inventaire bas
Louis Saint-Jean observe par ailleurs qu’un marché en effervescence n’a pas que des côtés de pêche miraculeuse.
« Il y a une pression sur tous les intervenants du milieu. Les notaires, les arpenteurs, les banques et les villes. Plusieurs peinent à fournir les documents et permis à temps, parce que ça arrive de tous les bords et côtés. Eux aussi sont en télétravail. Même pour nous, courtiers, ça tourne à la vitesse grand V. L’an dernier à la même époque, je pouvais offrir un inventaire de plus ou moins 24 maisons aux possibles acheteurs. Là, ça se vend si vite qu’il m’en reste 3 dans mon cahier. C’est bon d’un côté, car cela nous force à nous renouveler. »
Et Ronald Lécuyer d’ajouter: « Un marché de vendeurs, comme nous le connaissons actuellement, est plaisant pour celui qui place sa propriété en vente. Mais pour l’acheteur qui part en tournée (rire), ça peut-être moins le fun. Quand ce marché fou arrêtera-t-il ? Nul ne peut le prédire. Mais je ne pense pas qu’il y ait de baisses des ventes avant un bout. Le marché de vendeur pourrait durer au moins jusqu’en juillet prochain. Ça va finir par se stabiliser », a évalué M. L’écuyer.