Le comité recommande l’abolition d’une dizaine de corps policiers
Par France Poirier
Le Rapport déposé par le Comité consultatif sur la réalité policière au Québec a été mis en lumière la semaine dernière. Le rapport de 490 pages a été commenté par la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault. Le volumineux rapport de 138 recommandations traite d’un ensemble d’éléments qui reflète le document du livre vert que la ministre avait déposé pour orienter la réflexion.
« Je voulais un exercice en profondeur. Ça faisait 20 ans que la mission policière n’avait pas été revue en fonction de la réalité d’aujourd’hui. Il est le reflet du contenu du livre vert : La réalité policière au Québec, modernité, confiance et efficience. On retrouve beaucoup d’éléments dans ce document », a souligné Geneviève Guilbault, en conférence de presse.
Le nombre de corps policiers
Des éléments devront être analysés plus en détails comme la révision du nombre de corps policiers.
« Ce sont des éléments qui doivent être analysés en profondeur. Dans la série de sujets il y a des choses possibles de faire à très court terme et il y a des choses dans lesquels on est déjà engagé comme gouvernement depuis deux ans et demi. »
Les grands thèmes
1. Police de concertation (de proximité) : la façon de voir l’action, l’intervention policière dans un optique de proximité avec la communauté comme la santé mentale dont on parle beaucoup. La police de concertation travaille avec le milieu, avec des intervenants par exemple en santé mentale qui ne sont pas des policiers. Ce sont des approches qui se font déjà dans certains milieux. C’est le partage d’information entre les forces de l’ordre et des intervenants communautaires. « C’est un élément qui revient souvent. On travaille déjà sur ce dossier par exemple en matière de violence conjugale », explique la ministre.
2. La diversité et l’inclusion : un thème qui est cher au gouvernement. « Tout ce qu’on peut faire pour avoir des policiers issus des communautés culturelles et autochtones. Favoriser le recrutement par un système financier incitatif, qui est déjà fait pour la communauté autochtone. Il faut les inciter à choisir le métier dès le secondaire. »
3. Le regroupement d’expertises pour les personnes disparues en créant une structure formatisée. « C’est quelque chose à laquelle je pensais déjà et je suis contente de le voir dans les recommandations. »
4. Utilisation de caméra corporelle : « on a lancé des projets pilotes avec la SQ. Le premier a commencé à Rimouski le 26 avril. »
5. La santé mentale et le bien-être des policiers : « c’est une grande préoccupation pour notre gouvernement. On doit mettre des ressources pour que les gens aient accès à des soins. On pense, par exemple, aux gens qui regardent de la pornographie juvénile à longueur de journée pour traquer des prédateurs. »
Les regroupements de corps policiers ou l’abolition d’autres est un travail de longue haleine. « Il faut parler avec les villes et les corps policiers. C’est l’élément du rapport qui sera le plus grand chantier. Il faudra chiffrer et documenter avant de les envisager. Ça ne se fera pas à court et à moyen terme. Il faut trouver un consensus, le faire avec les municipalités et les policiers qui sont les parties prenantes de ce changement », a expliqué la ministre.