LBMQ : Saint-Colomban entend renégocier l’entente avec les Cardinaux
Par Luc Robert
La Ville de Saint-Colomban entend revoir l’entente qui la lie aux Cardinaux des Laurentides jusqu’au 29 février 2028, pour l’utilisation du parc Gaffney-Kennedy.
Les élus de l’endroit évoquent des points qu’ils aimeraient modifier pour poursuivre l’association, qui dure depuis deux saisons complètes, avec la formation de baseball.
« On veut réviser l’entente pour en tirer le meilleur pour nos citoyens, pas pour blâmer les Cardinaux. Nous ne voulons pas vampiriser leurs revenus, mais la publicité est présentée sur un terrain public et nous sommes en droit d’en bénéficier », a soulevé le maire de Saint-Colomban, M. Xavier-Antoine Lalande.
Pancartes de commandites
Entre autres, le premier citoyen a évoqué des pancartes de commandites affichées à la clôture du champ gauche, ainsi que des filets de protection, installés aux limites du champ extérieur du terrain.
« Les Cardinaux ont des besoins spécifiques, comme ces filets en hauteur et des publicités affichées. Quand on installe un nouvel équipement, on veut qu’il serve à tous les utilisateurs, tant au baseball mineur, qu’au baseball senior du mercredi soir. Comme c’est le cas par exemple du vrai monticule, qui a remplacé le portatif. Les hauts filets et poteaux représentent une exigence spécifique de la LBMQ. Sans les Cardinaux, nous ne les aurions pas aménagés. D’autre part, les pancartes publicitaires au champ, elles ne causent pas de problèmes si elles sont recouvertes lors des activités d’autres ligues ou niveau. Ça n’a pas été le cas cet été. »
Les Cardinaux sont inscrits à titre d’organisme à but non lucratif (OBNL) au provincial. Ils ont reçu une facture de 48 000 $ pour les filets et poteaux, ainsi que de 7 200 $ pour les publicités installées, sur un total de 14 000 $ de revenus des affiches.
« Alors que les clubs reçoivent des sommes d’aide de leur ville (Thetford recevrait 14 000 $, Shawinigan 15 000 $, Coaticook 9 000 $, Granby 25 000 $ et Drummondville 27 500 $), nous recevons plutôt des factures. Pour amorcer les séries ici, il a même fallu que nous déposions un acompte de 3 600 $ pour garantir leurs tenues et pour ouvrir les discussions en vue des prochaines saisons. Je digère surtout mal qu’on me charge pour l’affiche des numéros retirés, dont un hommage à mon fils décédé lors d’une noyade à Saint-Colomban », a commenté le président des Cardinaux, M. François Rousseau.
Le bruit
Lors du dernier match éliminatoire local, le mardi 20 septembre dernier, la conseillère du district 8, Mme Isabel Lapointe, est venue faire des représentations auprès de M. Rousseau en cours de partie.
« Nous recevons beaucoup de plaintes de bruit des résidents. Si les parties avaient lieu en fin de semaine, ça serait moins pire. Mais le son très fort de la musique et des annonces empêche les jeunes de dormir et ils ont de l’école en semaine », a-t-elle évoqué l’échevin au président, avant de demander à l’employé des loisirs présent de réduire le son des haut-parleurs.
« Le son semble résonner partout aux alentours, jusqu’aux secteurs du Boisé et du Sanctuaire. Des gens m’ont même appelé pour dire qu’on entend le bruit jusqu’au village de Saint-Canut. Les plaintes enregistrées mettent de la pression sur les élus et nous voulons le bien-être de nos citoyens. On regarde pour acheter le meilleur ensemble audio possible, mais encore ici, pour en faire bénéficier à tous les utilisateurs du terrain », a repris le maire Lalande.
Rousseau a rétorqué : « Ça fait longtemps qu’on leur dit de se procurer des haut-parleurs orientés vers les estrades seulement, pas pointés vers le haut. On paie le prix pour un problème de conception du terrain. Nous ne voulons pas importuner les citoyens. »
États financiers
D’autre part, la Ville de Saint-Colomban a exigé aux Cardinaux la production d’états financiers certifiés.
« Comme avec les autres organismes locaux avec qui nous faisons affaire, nous voulons recevoir des états financiers clairs des Cardinaux. Ils nous avaient présenté un bilan fait maison. Ils sont arrivés tardivement avec le document, ce qui n’a pas aidé au climat de confiance. Je dois toutefois spécifier que je m’entends toujours bien avec M. Christian-Marc Gendron, qui est honnête et avec qui c’est un charme d’échanger », a fait valoir le maire.
Le copropriétaire et artiste bien connu n’apprécie pas la tangente des derniers développements.
« Je distribue du bonheur partout où je passe. J’ai même fait des concerts bénéfices au profit du baseball mineur. Je n’accepterai aucune insinuation sur ma réputation, qui est sans tache. J’ai toujours payé mon dû. Dans ce cas-ci, j’ai payé de ma poche le dépôt de 3 600 $. Avec le temps et l’argent que François (Rousseau) et moi mettons dans l’équipe pour rendre plaisante l’expérience baseball des partisans et des joueurs, je trouve qu’il est injuste de nous pointer du doigt. Mon aviseur légal suit la situation de près », a commenté celui qui présente avec succès son spectacle Piano Man.
Et le président Rousseau d’enchaîner : « La Ville nous a demandé des états financiers audités. Ça coûte au bas mot de 10 000 à 15 000 $ en partant. Nous nous sommes entendus pour produire le rapport avec le sceau de notre comptable reconnu. Il faut dire les choses comme elles le sont. Il y a des frais exigés par la Ville à payer qui sont survenus après la signature du contrat d’utilisation et qui n’en font pas partie. On va négocier », a-t-il achevé.