L’âme enfantine
Entretien avec Dominique Montplaisir – Au Pays des Merveilles
Chronique affaires et économie
Elle perpétue la tradition avec l’énergie et la créativité de son père, et elle le fait avec le cœur et la résilience que lui a légués sa mère. Jamais blasée et toujours enthousiasmée, vous la retrouverez parcourant son site enchanté, s’assurant que les employés et les invités ont une expérience magique bien méritée! Récemment, votre expert des affaires a eu le grand plaisir d’aller visiter une manufacture de sourires et d’étonnements, et de rencontrer sa chef de la direction, l’invitée de la semaine, l’entrepreneure Dominique Montplaisir, propriétaire du parc d’attractions Au Pays des Merveilles.
Moi qui ai l’habitude de conseiller des entreprises qui se targuent de brasser des affaires «sérieuses» et de coacher des tailleurs et des cravatés, je dois vous dire que sur le dos je suis tombé! Difficile d’incarner la sobre impartialité en rencontrant Alice, Bunny le lapin blanc, Blanche-Neige, Cendrillon, la Reine de cœur, le Petit Chaperon rouge et surtout Loulou le loup! Disons que ma journée a rarement été aussi animée et remplie d’onomatopées!
Un héritage résolument familial
Le parc a été créé par son père, un entrepreneur en série bien connu dans les Laurentides, pour avoir entre autres été l’instigateur du Village de Séraphin, qu’il a exploité pendant 33 ans. En 1982, il fonde le Pays des Merveilles comme projet secondaire, jusqu’à ce que sa fille, surnommée «DODO» par ses invités, décide de racheter et prendre la relève en 1994. Elle a depuis développé l’entreprise à un point tel qu’elle est devenue une destination incontournable dans la région, mais aussi partout au Québec.
L’envers du merveilleux décor
Travailler dans le bonheur, je veux bien, mais qu’en est-il des défis à relever pour gérer ce type d’entreprise?
«Vous essayerez, vous, de trouver un spécialiste des manèges au Québec!», m’a-t-elle lancé. «On a acheté des manèges aux États-Unis, et on s’est vite rendu compte que ce n’était pas évident de trouver quelqu’un pour les installer et assurer leur maintenance! », a déclaré celle qui d’entrée de jeu, a salué le travail remarquable de son conjoint Jean-Marc, qui est fondamental dans l’aventure. Et elle a poursuivi: «C’est lui qui s’occupe des manèges, a bâti le plan d’eau et m’aide à réaliser tous mes projets – sans son appui et ses talents, ce serait carrément impossible.»
La main-d’œuvre, une rareté?
Sur ce sujet, ses commentaires ont été immédiats et sans appel! «OUI! on est touchés… C’est même le plus grand enjeu parce que le roulement est élevé et les emplois que j’offre sont pour la plupart saisonniers – même si nous, on travaille toute l’année. On doit toujours user de créativité et débuter tôt si on veut avoir les ressources suffisantes pour faire tourner l’entreprise et offrir une expérience mémorable à nos invités», m’a dit celle qui a un sens inné du service.
Rappelons qu’un parc d’attractions comme celui de Dominique, c’est unique, et je pèse mes mots. C’est 55 activités familiales, dont neuf manèges, deux restaurants, des labyrinthes, des plans d’eau, des jeux gonflables et des animaux! Ça demande une expertise pluridisciplinaire, tant sur le plan de la gestion opérationnelle que des employés, au nombre de 65.
«Malgré les obstacles, ce qui me fait le plus plaisir dans ce que je fais, c’est d’entendre les cris de joie et constater l’émerveillement dans les yeux des enfants, qui généralement ne veulent plus partir!», a dit celle qui est en amour avec sa petite clientèle, généralement âgée de 2 à 8 ans qui, accompagnée de parents et grands-parents, profite des lieux féériques en pleine nature.
Mes conclusions
Dominique Montplaisir est une âme généreuse, créatrice et exceptionnellement dédiée à sa clientèle et ses employés. La femme d’affaires rigoureuse qui a toujours mille et un projets en tête démontre une inspirante soif de croissance, tout en usant de prudence dans ses investissements. J’ai rencontré quelqu’un de résolument travaillant, qui n’a pas peur de foncer et qui, chemin faisant, est en train de laisser sa trace dans le paysage laurentien, tout comme ses parents l’ont fait avant elle. Merci à une femme-orchestre, tout aussi unique que l’entreprise qu’elle dirige, une hôte enjouée et sociable qui m’a reçu comme un roi, dans un pays magique qui, le temps d’une visite, est devenu merveilleusement le mien.
Au Pays des Merveilles
3795, chemin de la Savane
Sainte-Adèle (Québec) J8B 2H4
450 229-3141