Lac Bleu : L’Association des citoyens demande une rencontre tripartite
Par Luc Robert
Le président de l’Association des propriétaires du lac Bleu, Jeannot Aucoin, demande à la municipalité de Saint-Hippolyte et au constructeur Patrick Bissonnette de tenir une rencontre pour statuer sur le déboisement du secteur sud du plan d’eau.
Le déboisement prévu et effectué pour l’établissement d’une nouvelle rue d’un projet domiciliaire a soulevé l’ire des citoyens du secteur.
« Je ne veux pas de chicane. J’espère juste qu’on pourra trouver un terrain d’entente avec le promoteur et la Municipalité de Saint-Hippolyte. J’aimerais que l’on puisse s’asseoir avec les deux parties. On risque d’être pris avec une densité de construction exagérée dans un milieu humide et ça prend un moratoire. On croit que la Municipalité a accordé des dérogations illégales au promoteur. Je ne trouve pas ça correct de voir un ruisseau être enterré pour bâtir un garage. En bout de ligne, on va être pris avec 275 maisons. Les inconvénients sont débutés depuis trois ans avec des dynamitages qui vont s’accentuer. Ça saute déjà trop entre le 1er mars et le mois d’octobre. Quelle image les élus projettent-ils ? Celle que de l’autre bord de la table du conseil, des élus n’écoutent pas les citoyens », a fait valoir M. Aucoin.
Fait accompli ?
Ce dernier réclame aussi de l’aide extérieure pour aider ses membres propriétaires.
« Je déplore que nous sommes placés devant un fait accompli, un vaste déboisement. Ça soulève des questions et laisse l’impression que l’administration en place a donné des passes droits au promoteur, pour offrir la possibilité de construire davantage. Or, cela se rapproche de nos cours et du lac Bleu. M. [Yves] Dagenais semble avoir de la misère à dire non au promoteur. C’est pourquoi nous réclamons aussi une médiation extérieure. On a été bonasse jusqu’ici, pour divers droits acquis, mais là, on va bouger. Je suis allé à l’urbanisme demandé des détails. Je ne comprends pas que le protocole d’entente n’a pas été présenté devant le public. D’où vient votre fonctionnement, M. Dagenais ? », a-t-il questionné.
Dans les règles
Accusé de « complaisance » par M. Aucoin à la dernière réunion du conseil municipal, le maire Yves Dagenais a rejeté du revers de la main cette prétention.
« On va contrôler le développement dans les limites de nos pouvoirs. Ça me désole autant que vous, lorsque qu’on constate ça. Mais M. Bissonnette a suivi les règles et s’est plié volontairement à effectuer des tests de puits pour la capacité suffisante de disponibilité d’eau. La phase 3 de son projet de développement a été présentée avant 2018, de sorte qu’il n’est pas soumis aux nouvelles normes en vigueur. Pour sa phase 4, le protocole devra suivre la nouvelle réglementation. Les études hydrologiques devront prouver qu’il y a assez d’eau pour procéder aux phases 4 et 5. Mais dans le contexte économique actuel, je ne pense pas que ça sera construit à court terme. M. Bissonnette a de plus avoué que nous sommes une des municipalités les plus strictes en matière environnementale », a plaidé le premier citoyen.
Pour sa part, le promoteur Patrick Bissonnette est venu rencontrer les citoyens à la période de questions, suivant la séance du conseil municipal « dans un élan de transparence ».
« On a eu le OK de la ville pour la phase 3, non sans plusieurs reculs et modifications aux plans. On a séparé le projet actuel de 72 maisons en deux (42 + 30). Mon but reste de réaliser un projet acceptable », a-t-il résumé.
« Trous en forêt »
Quant à elle, la conseillère indépendante Sonia Tremblay a invité les citoyens du secteur du lac Bleu à lui transmettre leurs inquiétudes directement.
« Je n’ai pas vu le protocole, car je ne siège plus au caucus. Il y a plusieurs inconnues dans ce dossier. Après une recherche globale sur Google View, ce qui m’agace, c’est que plusieurs secteurs déboisés de la municipalité ne sont pas exploités, alors qu’on défriche ailleurs. Ça cause plein de trous en forêt. Il y a une trop grande démarcation entre les développement du Sud de Saint-Hippolyte et le Nord de la municipalité. Ça prend un meilleur équilibre du développement nord-sud », a-t-elle analysé.
Le maire Dagenais a insisté pour « remettre les pendules à l’heure ».
« Mme Tremblay a pu voir le protocole à son époque avec nous. M. Aucoin a pu voir de l’information privilégiée comme président. J’estime qu’il est allé trop loin à mon égard. M. Bissonnette a demandé la réalisation d’une rue complète pour éviter d’y déplacer trop souvent de la machinerie et de déranger les gens. Il y a un endroit problématique actuellement, où de la pierre est entreposée sur un seul terrain. Nous allons y voir. Mais dans l’ensemble, la phase 3 du projet peut se poursuivre, alors que les phases 4 et 5 seront suivies de très près. »