La violence conjugale et les policiers : Savoir prévenir, savoir intervenir
Par France Poirier
La Semaine de la police 2021 a lieu du 9 au 16 mai sous le thème : « Savoir prévenir, savoir intervenir : la violence conjugale et les policiers. » Pour l’occasion, le Service de police de Saint-Jérôme diffuse de l’information durant cette semaine sur ses réseaux sociaux.
Une capsule vidéo est mise en ligne depuis le 10 mai afin de mettre en lumière le travail des organismes partenaires en matière de violence conjugale. Ainsi, des intervenants de la Maison d’Ariane, de l’Accroc et du CAVAC discutent avec Caroline Bernard, directrice adjointe du Service de police de la Ville de Saint-Jérôme.
Caroline Bernard a bien voulu nous parler de la réalisation de la vidéo sur la violence conjugale. En 2017, lors d’un séminaire de l’École nationale de police du Québec (ÉNPQ) et du ministère de la Sécurité publique, madame Bernard a été invitée à présenter à la communauté policière ainsi qu’aux organismes partenaires (maisons d’hébergement, centre d’aide pour conjoint violent) le plan d’action en matière de violence conjugale et familiale. Cette vidéo a été réalisée avec les principaux partenaires du Service de police et a été présentée à la fin de sa conférence afin de démontrer l’impact du plan.
Solidifier les relations
Le but de la vidéo était une façon de solidifier les relations avec les organismes partenaires essentiels dans le traitement des crimes en matière de violence conjugale. « C’était une occasion non seulement de vérifier si notre plan et les engagements que nous avons pris comme direction avaient été remarqués, mais également de voir comment on pourrait s’améliorer davantage », explique Caroline Bernard.
Pour elle, le fait d’avoir une rétroaction sur les actions des policiers directement par les partenaires peut être une forme d’enseignement pour les policiers et les incite à poursuivre dans ce sens. « Je peux cependant mentionner que ces rencontres ont été une occasion pour la direction d’avoir une forme de bulletin de nos actions entreprises », ajoute-t-elle.
Approche envers les victimes
« Notre mission a toujours été d’offrir aux victimes des services de qualité, une approche respectueuse et humaine et les inciter à se prévaloir des ressources. Depuis plus de 15 ans, nous avons signé un protocole avec les organismes (le protocole WEIJI) afin de pouvoir leur référer les victimes, les témoins et les agresseurs pour que ces personnes puissent obtenir l’aide et le soutien nécessaire. En matière de violence conjugale, c’est d’autant plus important afin de pouvoir renforcer le filet de sécurité et protéger les victimes et leurs enfants », souligne Caroline Bernard.
Lors de l’intervention policière ainsi qu’à toutes les étapes du processus judiciaire, les policiers offrent des liens vers les ressources. « Nous privilégions d’en parler souvent, de réitérer la possibilité de recevoir de l’aide, autant avec les victimes qu’avec les agresseurs, afin de pouvoir leur donner l’occasion de l’accepter lorsqu’elles en ressentent le besoin, ou lorsque qu’elles se sentent prêtes à recourir à ces services. Nous ne pouvons jamais trop proposer d’aide et de support », explique-t-elle.
Il est important de préciser qu’un agresseur qui accepte d’être recommandé n’obtient pas un passe-droit pour ne pas faire face à la justice, au contraire. Des accusations sont déposées que la personne accepte ou non de recevoir de l’aide. « L’objectif en référant les agresseurs, c’est qu’ils obtiennent de l’aide. Nous considérons que c’est une autre façon d’aider aussi les victimes en mettant un autre filet de sécurité », soutient Madame Bernard.
Durant les prochaines semaines, le comité technique sur les pratiques en matière de violence conjugale et familiale qui a été formé au sein du Service évaluera les pratiques novatrices d’intervention policière en matière de violence conjugale. Il reverra les pratiques, rencontrera les partenaires et diffusera de la formation à tous les policiers sur les changements qui seront apportés, principalement sur l’évaluation du risque d’homicide conjugale et intrafamiliale afin d’assurer, pour ces victimes, ce qui est le plus précieux : leur sécurité ainsi que leur protection.
Trousse de violence conjugale
« Nos actions visent la cohésion de chacun des membres de l’organisation contre la violence conjugale et familiale. En 2014, nous avons créé une trousse qui permet aux premiers intervenants, aux superviseurs et aux enquêteurs d’avoir les outils nécessaires pour évaluer le risque et d’avoir un traitement unifié de ces dossiers. Cette trousse sera mise à jour prochainement lors des travaux du comité », conclut Caroline Bernard.
–
Les ressources
SOS violence conjugale
1 800 363-9010 | sosviolenceconjugale.ca
Maison d’Ariane
450 432-9355 | maisondariane.ca
L’Ombre-Elle
819 326-1321 | lombrelle.qc.ca
Accroc : Organisme des Laurentides qui vient en aide aux hommes qui ont des comportements violents
1 877 460-9966 | 450-569-9966 | accroc.qc.ca