La tempête écourte leur voyage de noces
Deux jours après la tempête du 21 mai dernier, « 50 % des gens ne recevaient plus de courant électrique à Saint-Sauveur », affirmait Jacques Gariépy, maire de la Ville. S’éclairer à la bougie, ce n’est pas marrant. Une partie des citoyens ont aussi vu partir leurs courses aux conteneurs. Pour les restaurateurs, une panne de réfrigérateur, c’est « la catastrophe ».
« J’étais derrière ma porte-fenêtre et je l’ai bloquée avec ma table de salon pour que le vent n’arrache pas les portes », affirme François, habitant de Piedmont. La tempête a eu lieu samedi 21 mai à 17h, « elle n’a pas duré plus de 10 minutes, mais tout s’est produit en si peu de temps », s’étonne François. Grâce aux employés d’Hydro-Québec, le courant est revenu progressivement dans la ville de Saint-Sauveur. « On travaille 16 heures par jour », témoigne anonymement un employé déployé à Saint-Sauveur.
Voyage de noces
Ces restaurateurs de Saint-Sauveur se souviendront de leur voyage de noces. Mariés en 2019, la pandémie retarde plusieurs fois la célébration de leur union.
« On avait décidé de partir pour New York pour pouvoir enfin profiter de vacances à deux », soutient Dominique Bournival, co-gérant de la boutique La Petite Boîte à Lunch.
Émerveillés par les immeubles et les flashs colorés de la Grosse Pomme, ils sont loin de s’imaginer ce qui se trame à Saint-Sauveur. « Mon frère m’a appelé en fin de journée pour m’apprendre que le voisin de mon restaurant n’avait plus de courant à cause de la tempête », confie Dominique Bournival. « Là direct, tu te fais des films dans ta tête. Ça fait très vite passer l’effervescence du voyage. »
Après diverses tentatives pour se connecter aux points wifi de Manhattan, la nouvelle tombe sur Internet. Plus d’électricité. « J’ai pensé à tout mon stock de nourriture. » Dimanche, après de multiples embouteillages sur la route du retour, ils regagnent leur enseigne. « J’ai dû jeter pour des milliers de dollars de viande et de produits frais. »
« Les condiments, c’est le nerf de la guerre de la boutique. » L’inflation des prix ne va pas en la faveur des deux restaurateurs.
« Une caisse d’avocats, tu la touchais à 45 $ le mois dernier. Aujourd’hui le prix a plus que doublé. Le prix du poulet au kilo a aussi augmenté de 5 $ », déplore-t-il. D’après lui, les condiments qu’il achetait ont en moyenne tous augmenté de 7 %.
Le coup de foudre
Depuis 2009, Rachel Fournier concocte des plats variés pour les clients de La Petite Boîte à Lunch. En 2019, le restaurant déménage sur l’avenue Filion, en face de l’église de Saint-Sauveur. « On était une toute petite boutique au marché des patriotes avant cela », se souvient-elle.
La même année, c’est le coup de foudre, elle épouse Dominique Bournival. « Moi, je suis un peu la mascotte du restaurant », s’amuse-t-il. « Ce qu’on recherche, c’est vraiment la proximité avec le consommateur. Les clients ne sont pas des numéros. On prend le temps de discuter avec eux. » Les deux amoureux travaillent ensemble dans la boutique du mardi au samedi.
Le restaurant propose des plats à emporter ou à déguster sur place. « Rachel est comme une pieuvre, elle peut cuisiner pour 8 personnes en même temps, et toujours avec le même amour », lance Dominique.