La résistance des parents s’organise
Par Luc Robert
La transformation de cinq programmes régionaux d’études en programmes locaux inquiète des parents, qui ne savent plus sur quel pied danser. Ceux-ci sont invités à contacter le Comité de parents du Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) pour s’informer.
« Il y a des dates avancées partout, pour des supposées réunions avec les dirigeants du CSSRDN. Je rencontre mon exécutif ce soir (lundi 28 mars). Il n’y a encore rien d’arrêter au calendrier. Les parents partent des pages Facebook et se mobilisent de tous bords, tous côtés. Je leur suggère de nous appeler. Aucune plainte ni demande d’information n’ont été reçues jusqu’à maintenant à notre bureau », a souligné Mme Isabelle Viau, présidente du Comité de parents du CSSRDN.
Dans un communiqué publié vendredi dernier, le CSSRDN réitère « qu’il ne s’agit pas d’une abolition de programmes, mais d’une transformation, en les offrant par les écoles respectives (de quartiers). »
« Leur décision semble coulée dans le béton, mais ils n’ont pas encore subi de pression des parents et des autorités. Forts de 1 400 membres à la page Facebook, nous allons publier une lettre type pour que les parents puissent signer et signifier au gouvernement du Québec que la transformation n’a pas sa raison d’être. J’ai passé 50 minutes en visioconférence avec M. Enrico Ciccone (ex-défenseur professionnel), député de Marquette pour le PLQ. Une fois les pétitions reçues, il pourra les présenter et aborder le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Nous avons aussi d’autres actions prévues en réserve », a indiqué M. André Daoust, père d’un étudiant des Couguars de Cap-Jeunesse et lui-même un ancien diplômé des premières cohortes du profil hockey.
« D’autre part, dans un courriel, le député de Saint-Jérôme de la CAQ, Youri Chassin, ne semble pas trouver mauvaise la décision du CSSRDN », a poursuivi M. Daoust. Au bureau de comté de Saint-Jérôme, le député Chassin a refusé une demande d’entrevue au journal Le Nord.
« Tout a été dit et écrit sur le sujet. M. Chassin a tenu une rencontre via Team avec le DG du CSSRDN, M. René Brisson, dès la semaine dernière. M. Brisson a assuré qu’un suivi sera fait avec Youri. Le CSSRDN prend ses propres décisions de gestion », s’est limité à dire M. Hugo Lajoie, directeur du bureau de circonscription à Saint-Jérôme.
«Plus de profils offerts»
Le CSSRDN revendique que « cette transformation amènera les conseils d’établissement des écoles secondaires à revoir et à bonifier leur offre de profils dès l’année 2023-2024, afin que celle-ci s’adapte aux intérêts de sa clientèle ».
« Nous voulons savoir quel est leur plan détaillé. Ça ressemble à une décision prise avec une calculatrice, autour d’une table. Les écoles secondaires locales et les parents devront s’arranger avec les factures ensuite. Pourquoi les profils et les transports fonctionnent- il bien à Deux-Montagnes ou à Mirabel ? », a questionné tout haut M. Daoust.
Contraintes éliminées
Dans le cadre de la politique du CSSRDN portant sur les programmes régionalisés, le nombre de places disponibles dans le transport scolaire limitait le nombre d’inscriptions possibles. « Ces contraintes n’existant plus localement, cela permettra aux écoles de démocratiser l’accès à leur profil à plus d’élèves », assure le CSSRDN.
« C’est bien beau offrir plus de places aux étudiants locaux, mais il n’y aura pas plus d’heures de glace de disponibles. Actuellement, les jeunes se motivent à s’améliorer. Gagner reste une résultante des entraînements et de progression, pas d’une mentalité de seulement former l’élite. Je crains que non seulement les profils souffriront au niveau des inscriptions, mais qu’une baisse de motivation des jeunes suivra », a réitéré M. Daoust.