Courtoisie

La Maison d’Ariane : L’importance d’un soutien gouvernemental adéquat

Par Rédaction

Alexane Taillon-Thiffeault – Des associations de maisons d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale ont demandé un financement adéquat de la part de François Legault, le 6 mars dernier, dans un communiqué de presse. Pour la Maison d’Ariane, qui offre des hébergements d’urgence à Saint-Jérôme, il est primordial d’obtenir un soutien qui est plus adapté à leur situation.

La Société d’habitation du Québec (SHQ) évalue actuellement les maisons d’hébergement comme des logements sociaux. « Il faut comprendre qu’une maison d’hébergement comme la nôtre, […] c’est un refuge d’urgence. C’est vraiment complètement un autre modèle », dit Fannie Roy, coordonnatrice générale de la Maison d’Ariane.

Un problème répandu

En Abitibi-Témiscamingue, à Montréal, à Québec et à Thetford Mines, de nombreux projets entamés par des maisons d’hébergement ont été arrêtés de force à cause du programme actuel du gouvernement.

La Maison d’Ariane a commencé un processus de relocalisation en 2021 en faisant l’acquisition d’un immeuble. « On a reçu l’accord du gouvernement qui confirmait qu’on pouvait aller de l’avant, que le dépôt du projet était accepté. Donc, nous, on a engagé des dépenses depuis. Au total, c’est 400 000 $ que la maison a déboursé de sa poche depuis 2021 », explique Fannie Roy.

Le centre d’hébergement, qui tient à ouvrir une maison de 2e étape pour de l’hébergement de moyen à long terme en mars 2025, se retrouve dans une situation d’incertitude. « On a vu, par exemple, en Abitibi-Témiscamingue, un projet avancé comme le nôtre, qui, finalement, n’a pas reçu son financement sous un engagement définitif », mentionne-t-elle. 

L’importance des maisons d’hébergement

Depuis la pandémie de COVID-19, une vague de féminicides est présente au Québec et les demandes dans les centres d’hébergement se font de plus en plus nombreuses. Le nombre de places dans les maisons est cependant limité, et selon Fannie Roy, il peut être difficile d’obtenir l’appui du gouvernement afin d’ouvrir plus de places. 

Après le déconfinement, la Maison d’Ariane enregistrait environ 195 refus pour manque de place par année. Cependant, le ministère de la Santé leur a proposé d’ajouter seulement trois places à leurs 17 places déjà existantes. « On répond à l’appel pour l’ajout de places au permis. On s’embarque dans le projet. […] sans savoir à quel point ça va être ardu par la suite d’avoir l’appui du gouvernement », dit Mme Roy. « On se fait dire, autant par le Ministère que la SHQ, que oui, ça ira de l’avant, qu’il y aura du soutien. Mais plus le projet avance, plus c’est complexe », ajoute-t-elle.

Malgré le parcours difficile, la Maison d’Ariane devrait être capable de se consacrer à son projet de maison d’hébergement de 2e étape ce printemps. La coordonnatrice souligne tout de même l’importance de la gestion financière dans une situation comme celle-ci, alors que les maisons d’hébergement doivent débourser beaucoup d’argent afin de survivre et d’offrir un service adéquat. « 400 000 $… il faut avoir les reins vraiment solides pour être capable d’avancer sur des années », conclut-elle.

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