La Compagnie Électrique Lion se met à l’abri de ses créanciers
Par France Poirier
Le 17 décembre dernier, la Compagnie Électrique Lion faisait une demande de protection contre ses créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Cette demande aurait été acceptée par la cour supérieure, selon La Presse, le 19 décembre.
Cette mesure vise à restructurer ses activités et ses affaires financières, et à mener un processus officiel de vente et de sollicitation d’investissements pour les activités ou les actifs de la Société.
Le 1er décembre 2024, des modifications à la convention de crédit renouvelable et à la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ étaient annoncées afin de prolonger la période d’assouplissement des clauses restrictives et de repousser la date d’échéance de la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ jusqu’au 16 décembre 2024.
« Puisque aucune solution de rechange ne s’est concrétisée et qu’aucune autre modification, concession ou renonciation n’a été obtenue, l’expiration de la période d’assouplissement des clauses restrictives, le rétablissement des clauses financières précédemment applicables aux termes de la convention de crédit renouvelable et l’échéance de la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ le 16 décembre 2024 font en sorte que la Société est en défaut aux termes des modalités de la convention de crédit renouvelable, de la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ et d’autres instruments d’emprunt prévoyant des dispositions de défaut croisé ou de déchéance du terme croisée, et que les prêteurs de la Société peuvent exercer leurs droits et demander le remboursement immédiat des sommes empruntées par la Société », explique-t-on dans un communiqué émis par la Compagnie Électrique Lion.
Le syndicat soutient ses membres
L’Association Internationale des Machinistes (AIM), le syndicat qui représente des employés de l’usine de Saint-Jérôme se mobilise pour soutenir ses membres en cette période d’incertitude, durant la période des Fêtes.
« La prolongation du délai du 30 novembre au 16 décembre 2024 n’a pas suffi. Bien que la situation ne soit pas encore réglée, le temps presse. L’électrification des transports traverse des défis, mais c’est un secteur du futur. Une faillite de Lion Électrique serait une catastrophe pour le Québec, qui est le seul endroit au pays à produire des autobus scolaires entièrement électriques », déclare Éric Rancourt, représentant de l’AIM-Canada pour le Québec.
Le syndicat est ouvert à participer activement à un plan de restructuration et de relance avec les parties prenantes, tout en appelant les gouvernements à intervenir rapidement pour trouver des investisseurs qui assureront l’avenir de l’entreprise et de ses activités à Saint-Jérôme.
« Si Lion Électrique n’est pas repris par des investisseurs québécois, la fabrication de nos autobus scolaires électriques pourrait se déplacer hors du Québec. Il est essentiel de protéger et de développer cette expertise de pointe, car elle est déjà présente à Saint-Jérôme !», insiste M. Rancourt.
En 2020, le gouvernement fédéral a instauré le Fonds pour le transport en commun à zéro émission (FTCZE), qui a malheureusement souffert de lacunes administratives qui ont entravé son accessibilité.
« Bien que cela ne soit pas la seule cause des difficultés financières de l’entreprise, si le gouvernement fédéral avait joué un rôle plus actif dans la gestion du FTCZE, nous aurions probablement 2000 autobus supplémentaires dans le carnet de commandes depuis 2020. La situation serait moins critique aujourd’hui», conclut M. Rancourt.