(Photo : Archives)
Rhéal Fortin député de Rivière-du-Nord.

« J’espère qu’on se souviendra de cette solidarité » – Rhéal Fortin

Par Journal-le-nord

JE ME SOUVIENS

Député du Bloc Québécois à Ottawa, Rhéal Fortin représente la circonscription de Rivière-du-Nord à la Chambre des communes à Ottawa depuis 2015.

Croyez-vous qu’avec ce que nous avons vécu collectivement en tant que peuple, nous serons témoins d’un nouvel élan du patriotisme et pourquoi ?

Il y a différentes façons de servir sa patrie et d’être ainsi un bon patriote. Bien sûr, il y a des gens qui s’impliquent en politique active pour faire avancer une cause, une idéologie ou des projets, mais ce n’est pas tout. Je pense bien sûr à tous ces professionnels, médecins, infirmiers et infirmières et autres dans nos établissements de santé qui, jour après jour, étaient et sont encore sur la ligne de front pour combattre le virus. Il y a également tous ces jeunes et moins jeunes préposés aux bénéficiaires et ceux et celles qui décident de suivre une formation pour le devenir. Tous ces braves dans nos organismes communautaires, dans les services essentiels comme les banques alimentaires, les épiceries ou les pharmacies, nos livreurs, nos camionneurs et tant d’autres personnes. Ils ont tous contribué à faire une différence pour les leurs. Nous sentirons-nous maintenant plus attachés à notre Québec, plus patriotes ? Je ne sais pas, mais je l’espère. Mais une chose est certaine, nous pouvons être fiers de notre patrie et de nos compatriotes, fiers d’être membres de la grande nation Québécoise !

Qu’est-ce que la crise nous a appris en tant que peuple et par rapport à nos relations avec le Canada ?

Je ne sais pas si nous avons appris de nouveaux éléments concernant nos relations avec la fédération canadienne. Comme c’est malheureusement si souvent le cas, la réalité du Québec et celle du reste du Canada se sont avérées si lointaines l’une de l’autre, si différentes par les priorités, autant que par la façon de réagir.

Qu’est-ce que vous souhaitez que l’on retienne de la crise ?

Notre solidarité. Plusieurs d’entre nous sont amers et je les comprends. Il y a tellement de bonnes raisons pour l’être… La crise a provoqué des pertes d’emploi, des fermetures de commerce temporaires et d’autres définitives, des faillites, des dépressions, des morts. Et malheureusement, ce n’est même pas encore fini !

Mais nous avons été solidaires. Au plus fort des événements, on recevait des dizaines d’appels de détresse. Il fallait rapatrier des gens coincés à l’étranger, démêler les programmes et les processus, écouter ou parfois tout simplement rassurer et consoler. J’ai vu et entendu de belles histoires concernant les gens de Rivière-du-Nord et de partout au Québec qui se sont serré les coudes. J’espère qu’on se souviendra de cette solidarité.

Et j’espère aussi qu’on se souviendra qu’on doit faire beaucoup mieux pour nos aînés. Il faut qu’on mette enfin en place les ressources nécessaires pour leur offrir la dignité à laquelle ils ont amplement droit. C’est notre devoir le plus élémentaire.

Comment voyez-vous le Québec de demain ?

La relance post Covid-19 doit être verte, et résolument tournée vers l’avenir. Elle devra passer par le financement des énergies renouvelables et des technologies propres, par le respect des priorités de la population, plutôt que celles des grosses entreprises et des lobbys. La relance devra aussi être celle des travailleurs et des plus vulnérables d’entre nous, en commençant par nos ainés.

Soyez assurés que vos députés du Bloc Québécois et j’en conviens oui, plusieurs autres aussi, seront présents pour surveiller le gouvernement libéral de près.

Que signifie pour vous d’être Québécois ?

Être Québécoise et Québécois, ce n’est pas simplement le fait d’habiter au Québec, c’est aussi et surtout d’aimer le Québec, d’aimer et de chérir son ADN, sa diversité, sa grande générosité, son ouverture sur le monde. C’est partager nos réussites collectives et se serrer les coudes dans nos défaites. Être Québécoise et Québécois, c’est s’épanouir au Québec, y être enraciné et y vouloir le mieux pour notre famille, nos proches et tous les nôtres. C’est aussi vouloir créer une société meilleure où chacun trouve une place. Je pense qu’être Québécois c’est l’aspiration qu’on éprouve pour un monde meilleur, un état d’esprit qui se module et s’adapte différemment pour chaque individu.

Bonne fête nationale !

En Vrac

Votre « drink » de la Saint-Jean ?

Une bonne Rousse bien froide de la brasserie Dieu du Ciel à Saint-Jérôme, ou une Rivière-du-Nord de la microbrasserie Shawbridge, ou encore une pinte de leur bonne IPA 117 ! Pas sûr que je vais attendre la fête nationale !!

Une chanson à chanter au bord du feu ?

Une que j’ai si souvent chantée (au grand désarroi de ma famille et de mes amis) Bozo les culottes de Raymond Lévesque ! Je vous la chante ? Ou les succès de Jean-Pierre Ferland, Le petit bonheur de Félix Leclerc, La complainte du phoque en Alaska de Michel Rivard, Cochez oui, cochez non de Paul Piché, Entre deux joints de Robert Charlebois, Claude Dubois et tellement d’autres.

Votre meilleur souvenir de la Saint-Jean ?

Dans ma jeunesse, je dirais la parade au centre-ville de Montréal, en famille. On plaçait des chaises et des couvertures sur le toit de la camionnette de mon oncle, d’autres sur le trottoir et sur les gazons pour les moins chanceux, et tout émerveillés, la bouche pleine de friandises, de chips et de Lucky one, on regardait défiler les chars allégoriques.

Ensuite, à l’adolescence, c’était les grands spectacles nationalistes. Je me souviens d’avoir testé quelques herbes (fallait bien que je sache sur quoi j’allais un jour voter) en écoutant Pauline Julien et tant d’autres. Dans ma prison de Londres… J’en ai passé des nuits blanches à rêver de reconstruire mon Québec ! Tout en me collant sur celle qui, j’en étais alors convaincu, était ce soir-là, la plus belle Québécoise
du monde !

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