« Je vis un grand sentiment de fierté » – Vincent Gratton
Par France Poirier
JE ME SOUVIENS
Reconnu pour son engagement politique et social, le comédien Vincent Gratton a accepté de se prêter à notre questionnaire en lien avec ce que l’on vit depuis quelques mois et notre identité québécoise, à l’aube de la Fête nationale.
Croyez-vous que ce que nous vivons collectivement, depuis quelques mois, apportera un nouvel élan du patriotisme et pourquoi ?
C’est un temps où l’on s’est vraiment serré les coudes. Ça été un grand temps. Ce n’est pas fini, les défis vont demeurer à tous les niveaux; sur le plan économique, social et culturel, on a de gros défis. Ce qu’on a vécu a été révélateur, beaucoup de grandes choses ont été faites. Et à ce niveau, je suis tellement fier. Le sentiment de fierté, je l’ai ressenti à travers tous les gens qui ont pris soins dans les hôpitaux, les CHSLD, les entrepreneurs, ma blonde en est une, qui ont tout fait pour sauver leurs entreprises, sauver des jobs. Dans tous les milieux, il y a eu des leaders qui se sont levés pour que l’on puisse traverser ça le plus sereinement possible. On doit avoir une grande fierté qu’on doit célébrer à travers la fête nationale. Ce que je retiens c’est la solidarité qui va jouer sur notre sentiment de fierté. Ne serait-ce que pour l’achat local, moi c’est mon cheval de bataille depuis longtemps. J’aime les producteurs d’ici, les agriculteurs moi ma façon de fêter le Québec, c’est d’acheter québécois. C’est important d’encourager nos producteurs d’ici.
Qu’est-ce que la pandémie nous a appris en tant que peuple et par rapport à nos relations avec le Canada ?
Je pense que cette pandémie nous a appris, au-delà des clivages gauche/droite, fédéraliste/indépendantiste, qu’il y a eu une belle solidarité de partout. Maintenant par rapport au pouvoir du Québec peut avoir au sein du Canada. Notre gouvernement est plus souverainiste que le Parti libéral du Québec. Il va y avoir des revendications. Il faudra voir si le fédéral aura compris que le Québec a besoin de mécanisme de pouvoir pour se développer. On peut être d’accord ou non avec monsieur Legault et les gens qui l’entourent, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a eu tout un leadership. Il fallait gérer un ennemi invisible.
Qu’est-ce que vous souhaitez que l’on retienne de la crise ?
À travers la solidarité, on peut beaucoup. Que la solidarité c’est une grande force, quand les Québécois se mettent ensemble on peut beaucoup. Les expertises à travers tous les secteurs de travail. L’intelligence, c’est d’avoir la capacité de s’adapter, je pense que cela a prouvé que nous avons cette grande capacité et il faut continuer de la développer.
Comment voyez-vous le Québec de demain ?
Papa de quatre enfants, c’est certain que le dossier environnemental me préoccupe beaucoup pour leur avenir. Quand je regarde les enfants, leurs amis, je trouve que les jeunes ont une richesse intérieure incroyable. C’est certain que ces jeunes-là je les trouve magnifique. La fête des Pères va précéder la Fête nationale et je trouve que comme père on a un rôle à jouer pour accompagner nos enfants, pour amener la terre du Québec pour qu’elle soit une terre plus juste. Être un modèle sur le plan environnemental pour qu’elle soit une terre plus belle. Je pense que comme parents, on a vraiment un rôle à jouer pour soutenir nos enfants là-dedans.
Que signifie pour vous être Québécois ?
Le Québec est la terre francophone d’Amérique du Nord, c’est certain qu’il y a la terre d’Acadie. J’ai beaucoup travaillé partout au Canada, il y a des bastillons francophones à travers le Canada, mais il reste que le Québec est la terre francophone dans toute l’Amérique et moi je suis extrêmement fier de cette terre-là où l’on parle une si belle langue.
En vrac
Votre « drink » de la Saint-Jean ?
Une bière québécoise, souvent je prends plusieurs variétés de différentes régions du Québec.
Une chanson à chanter au bord du feu ?
La Vieille Mère chanson de Fred Pellerin, je la trouve magnifique. J’aime beaucoup aussi Le plus grand voyage de Claude Gauthier et l’interprétation de Pauline Julien de Mommy est magnifique.
Votre meilleur souvenir de la Saint-Jean ?
J’en ai beaucoup. Mais en 1975, j’étais sur la montagne quand Ginette Reno a chanté « Un peu plus haut, un peu plus loin », je pense que j’avais 15 ans. Ça été ma première brosse, j’ai découvert la téquila. J’avais fêté très fort et je me souviens de mon sentiment de fierté. Il y a quelques années au parc Maisonneuve ( 2005), j’avais fait le discours patriotique devant 200 000 personnes, c’est un moment que je n’oublierai jamais.