« Je pense que ça va bien aller » – Rhéal Fortin, député

Par Daniel Calvé

Le 31 mars dernier, on s’est entretenu avec le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin, pour connaître notamment les priorités du politicien, ses actions et sa perception de la crise actuelle.

Comment s’organise votre travail?

On travaille à distance. On ne travaille pas moins, je pense qu’on n’a jamais fait autant d’heures! On travaille d’une nouvelle façon. On a des rencontres téléphoniques à tous les matins avec l’équipe. On fait le tour de ce qui s’est passé la veille et ce qui est à venir dans la journée. On s’occupe des différents dossiers. Il y a des dossiers, évidemment habituels, qui continuent de rouler et qu’il faut s’occuper. Mais il y a toute une autre situation, c’est assez particulier ce qu’on vit.

Quels sont les dossiers prioritaires?

Les deux premières semaines, le rapatri-ement occupait une grande partie de notre temps. Alexandre [Alexandre Girard-Duchaine, attaché politique de Rhéal Fortin] s’est occupé du rapatriement. On a rapatrié 36 résidents de Rivière-du-Nord qui étaient à l’étranger et vivaient des difficultés. Maintenant, ce qui prend de l’ampleur, c’est l’aide économique. On entend des annonces à la télévision, ça créée des attentes, mais on n’a pas encore tous les détails. On travaille pour aller chercher le plus d’information possible. On a des situations chaque jour d’entreprises qui lèvent le drapeau et demandent de l’aide à savoir ce qu’elles doivent faire par rapport à telle ou telle réalité.

Il y a aussi l’aspect sanitaire. C’est dramatique ce virus-là et ça préoccupe les gens. Mais il ne faut pas non plus tomber dans le côté sombre. Il faut juste être raisonnable dans nos approches. Par exemple, certaines personnes disent que les personnes âgées, c’est effrayant. Ils ne sont pas plus dangereux que nous, ils sont juste plus à risque, comme les jeunes enfants. Certains disent aussi qu’il n’y a pas de problème pour eux puisqu’ils n’attrapent jamais la grippe, ils ne sont jamais malades. Mais le problème ce n’est pas toi, c’est que tu risques d’avoir le virus, peut-être de ne pas être malade, mais tu vas quand même pouvoir le transmettre à ta mère, ton père, tes enfants, ton voisin.

Que pensez-vous de la mobilisation dans la région?

Je trouve qu’on réagit bien et globalement dans Rivière-du-Nord, wow! Dès les premiers jours, j’ai appelé chacun des quatre maires, j’ai appelé Marguerite Blais et Youri Chassin. On s’est parlé et on reste en communication. On a une belle dynamique des organismes communau-taires qui se sont mobilisés aussi. On a des offres de coups de main de partout!

Ça me fait chaud au cœur. On dit que c’est quand ça va mal qu’on reconnait nos vrais amis, je dirais que dans les épreuves, on reconnait les vrais courageux, les vrais alliés et il y en a plein dans Rivière-du-Nord.

Comment vivez-vous personnellement la crise?

Je la vis comme tout le monde j’imagine. Ma mère est seule dans son logement. Ils ne les laissent plus sortir de leur appartement, on ne peut plus aller les visiter et c’est correcte. On se parle tous les jours. Ça fait trois semaines que je n’ai vu personne de ma famille. C’était ma fête à la mi-mars. On a convenu qu’on ferait un barbecue cet été. C’est correcte, ça me permet de vieillir un peu plus tard [Rires]. Pour moi, pour mon équipe et pour tout le monde, on vit une épreuve qu’on n’aurait même pas imaginée il y a à peine trois semaines.

Quelle est votre approche pour la suite?

J’ai un côté optimiste. J’ai tendance à toujours voir le bon côté des choses. Et je demeure confiant, je pense que ça va, oui, bien aller. C’est devenu la phrase clichée, mais je pense que ça va vraiment bien aller. On est en train de s’adapter.

C’est une nouvelle situation, oui ça va se replacer, mais ça ne reviendra probable-ment jamais comme avant. Je pense qu’on modifie nos façons de faire. On sera probablement toujours un peu plus aux aguets par rapport aux virus. Ça va développer de la prudence qui va peut-être nous éviter d’autres drames et nous apprendre à vivre les choses différemment. Regarde les villes dépol-luées en Chine, on voit le soleil pour la première fois depuis des années!

Auriez-vous un dernier message à la population?

Pour le soutient psychologique, il y a la ligne Info-Social 811. C’est vrai que d’être confiné seul pendant des semaines, même si tu manges à ta faim, ça devient long. Je pense que les gens qui sentent le besoin de consulter ne devraient pas hésiter à le faire. Je dirais à tout mon monde dans Rivière-du-Nord : n’hésitons pas. Le lien www.jebenevole.ca c’est important de le rappeler aussi.

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